La course contre la montre a déjà commencé. Des repreneurs se manifestent, des réunions ont lieu, mais le temps presse toujours pour le club de Blida. Comment ajourner la faillite D'abord, il faut obtenir un ajournement de faillite. Pour cela, le futur repreneur devrait arriver, au moins, avec de quoi faire «tourner» le club (salaires, charges, etc.) durant un mois. On évoque une somme d'environ deux à trois milliards. A ce moment, le magistrat en charge du dossier pourrait accorder un ajournement de faillite. Le temps pour le sauveteur de négocier avec les créanciers, à minima. En fait, sur la base de l'effort à fournir par tous pour sauver le club. Autrement dit, en cas de faillite sans repreneur, personne ne sera payé. En cas de reprise, si un accord de remboursement, même partiel, est trouvé et que de nouveaux contrats de partenariats sont signés avec un repreneur sérieux, cela vaudrait mieux pour tous. L'état d'urgence décrété Nous en avons fait l'écho dans ces mêmes colonnes, l'état d'urgence est décrété et cela depuis plusieurs semaines, à Blida. L'actuel président du club va procéder à un dépôt de bilan, premier pas vers le prononcé d'une faillite, le 30 juin prochain. Et l'état d'urgence suscite des vocations autant qu'il encourage les conclusions hâtives. Dans le cas de l'USMB qui survit comme il peut, en attendant un sauveteur, il y a beaucoup de rumeurs. Et de spéculations. Certains parlent de l'injection de grosses sommes d'argent dans les caisses du club, c'est très loin de la réalité. D'autres assènent que le football professionnel est voué à l'échec à Blida : c'est pareillement exagéré. La course contre la montre a déjà commencé A l'heure où des négociations sont en cours avec d'éventuels repreneurs, rien ne permet de dire que l'USMB sera sauvée cette semaine, avant que la faillite ne soit prononcée. La course contre la montre qui a déjà commencé est un exercice périlleux, où beaucoup d'informations doivent être échangées entre les diverses parties. «Avec une gestion rigoureuse, le développement du sponsoring, le fait d'attirer des investisseurs, il n'y a pas besoin de grand-chose pour que ce club puisse tourner ou presque», nous dira cet industriel spécialisé dans l'agro-alimentaire, installé au niveau de la zone industrielle de Blida. Cela signifie-t-il qu'il est prêt à investir une somme importante pour obtenir l'ajournement de faillite ?... Rien n'est moins sûr. Ne pas profiter de la situation «Il faut aussi une volonté de toutes les parties, des créanciers y compris. Je n'aimerais pas que l'on profite de la venue d'investisseurs pour se montrer gourmand plus que de raison. Tout le monde doit faire un effort, dans l'intérêt de tous. Si tel est le cas, alors nous pourrons sauver l'USMB. Dans ce cas, je pourrais débloquer des sommes très rapidement», ajoutera ce même industriel qui, cependant, précisera qu'il n'entreprendra aucune action individuelle. Un ancien joueur au secours du club Il y a aussi la piste de cet ancien joueur qui s'est beaucoup agité ces derniers temps pour trouver des solutions. Apparemment, il aurait trouvé des investisseurs potentiels qui seraient intéressés. Il a laissé entendre çà et là, sans le confirmer officiellement, que les choses seraient à bout touchant, que le sauvetage du club était en très bonne voie. Au-delà de ces affirmations, il faut bien sûr du concret. Mellika «C'est triste pour Blida» Mellika, l'attaquant blidéen, nous a dit certaines vérités suite à la situation vécue par son club et après que l'accession en L1 ait été ratée. Abattu par cette véritable descente aux enfers, ce joueur ne sait plus où donner de la tête. «C'est dur pour tout le monde, pour les joueurs ainsi que pour les supporters. Je voulais, comme mes coéquipiers, tout donner pour garder l'espoir. Au final, nous n'avons pas réussi à être parmi le trio qui a accédé. En plus de cela, le club traverse une période très difficile qui me rend triste.» Aux yeux de ce joueur, les supporters sont les plus grands perdants, suite à la situation vécue par l'USMB. «Désolés pour les fans qui ont été magnifiques» Une amertume corroborée par le comportement exemplaire de ces derniers qui, malgré la douleur générée par tous les évènements qui secouent leur club, ont su rester dignes dans l'épreuve. «Je suis désolé pour les fans qui ont été magnifiques comme ils l'ont toujours été du reste, depuis que je suis venu à Blida.» Des propos qui en disent long quant à la déception de ce joueur, pour le moins aigri par ce désastre que les joueurs ont eux-mêmes crée. «Les supporters ont été derrière nous toute la saison durant, mais nous n'avons pas été à la hauteur pour le leur rendre. Nous n'avons pas mérité d'accéder, car nous n'avons pas été assez bons pour cela. Tout le monde est appelé à tirer des leçons à partir de ces erreurs. L'USMB est un grand club, et doit toujours le rester. Nous avons eu des moments difficiles, mais tout doit être fait pour ramener le club en L1.» ------------------------------------------------------------ Mécènes ?...Ou tueurs de clubs Les présidents de nos clubs ne sont pas tous des Abramovitch. Ils vendent du rêve, mais juste du rêve... Prenons le cas de l'USMB, après plusieurs années, le club n'a jamais fait de gros transferts. La moitié des joueurs étaient issus de la formation avec des contrats amateurs ou provenant de divisions dites inférieures. Cette saison, l'USMB se positionnait comme l'un des potentiels favoris pour l'accession en L1. Les premiers signes inquiétants sont apparus quand les cadres de l'équipe n'ont pas vu leurs contrats renouvelés. Les transferts et les joueurs de haut niveau promis n'arrivent pas. Soi-disant que l'équipe actuelle est suffisante pour accéder. «Ceux qui ne travaillent pas bien ne méritent pas d'être payés», a-t-on martelé du côté de la direction du club. Ceci finira par anéantir les espoirs d'un retour parmi l'élite.