Les hésitations des industriels L'indispensable relance L'USMB, l'équipe phare de la Mitidja, est sur le point de déposer le bilan. Après le retrait du président Zaïm et l'absence d'un repreneur, les Vert et Blanc pourraient emmener dans leur tombe un football qui représentait l'une des régions les plus importantes du pays. C'est un coup de tonnerre qui résonne au-delà des frontières de la wilaya de Blida. Le mythique club de Blida est en passe de déposer le bilan et de ne pas participer au championnat de L2 professionnelle la saison prochaine. La Fédération de football a dévoilé son calendrier pour la saison 2012-2013, et même si l'USMB y figure, il n'est pas sûr qu'elle entame le prochain exercice. Alors qu'un plan de relance a été présenté la semaine dernière, ce dernier n'a pas été jugé suffisant pour sauver le club de la faillite. Cela serait un vrai coup dur pour le football national qui risque de de perdre l'un de ses clubs les plus mythiques, fondé en 1932. L'implication des pouvoirs locaux La mort de l'USMB signifierait quasiment celle du football à Blida, à la peine économiquement. Il reste cependant une solution : l'implication des pouvoirs locaux (commune, wilaya) avec l'installation d'un directoire. Peut-être un moindre mal, mais qui ne ferait que retarder l'inévitable. Devant l'absence de repreneur, et cela un mois après avoir annoncé sa démissionne, le président et seul actionnaire de la SSPA /USMB a tenu à clarifier certaines certaines choses. -------------------- Rien ne sera exigé au repreneur Zaïm a voulu nier catégoriquement son désir d'exiger des sommes mirobolantes aux éventuels repreneurs : «Je suis prêt à céder mes actions sans contrepartie financière à celui qui a l'intention de reprendre le club.» Pour ce qui est de la rumeur qui dit qu'il aurait exigé une somme mirobolante en contrepartie des actions qu'il détient, Zaïm dira : «Ce ne sont que des affabulations. Il est vrai que j'ai l'intention de prendre du recul par rapport au club et cela pour des raisons personnelles. Il ne faut pas oublier que la saison a été très dure. Le président blidéen poursuivra : «Je veux maintenant que quelqu'un d'autre prenne la relève. Je n'exigerai aucun centime aux éventuels repreneurs. Je suis prêt à céder la totalité des actions sans contrepartie financière. Ma seule exigence sera que celui qui prendra le club en main saura le mener à bon port.» «Une décision mûrement réfléchie» Voulant savoir si cette décision a été prise à chaud, le président blidéen nous expliquera : «Cette décision n'a été prise ni par dépit, ni à chaud. Je l'ai fait uniquement par amour du club. Ceux qui prendront la relève, en plus de ne rien débourser pour ce qui est du rachat des actions auront à leur disposition tout un effectif de joueurs qui sont encore sous contrat et qui, quoi qu'on dise, ont effectué un bon championnat.» «Prêt à aider mon successeur» Concernant l'avenir du club, le principal responsable du grand club de la ville des Roses ajoutera : «Je suis prêt non seulement comme je vous l'ai dit à céder mes actions gratuitement, mais aussi aider et assister, s'il le faut, ceux ou celui qui aura à reprendre le club. Je souhaite vivement que ceux qui seront à la tête du club arrivent à lui faire retrouver sa place en L1.» -------------------- Les hésitations des industriels A l'époque, même si la chose s'était faite dans la précipitation, tout le monde avait applaudi. La venue du professionnalisme dans le football algérien a été perçu comme une bouée de sauvetage afin de le débusquer de sa léthargie et de le sortir d'une crise financière et infrastructurelle qui a fini par avoir raison de toute velléité de développement dans cette discipline. Une chute libre qui a eu pour conséquence directe le recours aux joueurs évoluant à l'étranger et donc la mise sur pied par les instances du football d'une sélection nationale issue presque à 100 % de joueurs formés ailleurs qu'au pays. Une solution, certes, salutaire mais qui ne saurait être durable car l'on ne peut pas compter éternellement sur ce qui se produit ailleurs, en Europe notamment, sans risquer de voir le football national péricliter. L'indispensable relance Le retour aux années de gloire, fin des années 1970 et début des années 1980, ne peut se produire sans la relance du football local. C'est ainsi que sous l'impulsion de la FAF, les pouvoirs publics ont fini par accepter de dégager un plan pour la relance du football à travers le professionnalisme. Une option qui a besoin du soutien de l'Etat, ce qui est du reste prévu dans la loi de finances complémentaire avec une série de mesures en faveur des clubs (cession d'assiettes de terrain, prêt de 10 milliards, exonération d'impôt...) mais aussi de l'apport des investisseurs, privés notamment. La transformation de leur statut de clubs amateurs en clubs professionnels, qui sous-entend bien sûr la constitution de sociétés commerciales, milite justement dans un cadre où désormais les investisseurs privés peuvent acheter des actions pour intégrer le conseil d'administration des clubs ou carrément en devenir propriétaire à travers une participation majoritaire. Une absence totale de visibilité A Blida, ce sont des investisseurs privés qui optent en général pour des opérations de sponsoring ou autre activité pour promouvoir leur image mais qu'ils n'évaluent pas encore totalement la liaison, car c'est nouveau, parce que c'est un marché neuf en Algérie. Cependant, à part quelques clubs chanceux, les autres formations, à l'instar de l'USMB, n'ont pas tellement réussi à attirer les investisseurs privés. C'est un début très laborieux à ce niveau. Les raisons sont multiples, à commencer par le fait que les groupes économiques n'ont pas encore bien perçu les retombées du fait d'associer leur image aux clubs de football en ce qui concerne les parts de marché. C'est là un problème de visibilité par rapport à l'organisation des clubs et du professionnalisme dans le monde du football en général.