Gharib et le pouvoir veulent le retour de Zidan, Shehata s'y oppose L'affaire de la bouderie de l'attaquant Mohamed Zidan a pris des dimensions politiques en Egypte. Alors que le sélectionneur Hassan Shehata est catégoriquement opposé à un retour du joueur de Borussia Dortmund en sélection après son absence injustifiée lors du précédent stage, les autres membres de son staff, à commencer par son premier adjoint, Shawki Gharib, préfèrent lui infliger seulement une amende financière et le convoquer pour le match contre le Rwanda du fait qu'il y a pénurie d'attaquants expérimentés après la blessure de Amr Zaki et Emad Moteab et la petite forme de Ahmed Hossam, dit Mido. Hassan Shehata, très à cheval sur les principes et sur la discipline de groupe, ne veut pas se montrer souple, voire faible dans cette affaire, car craignant de créer un fâcheux précédent et de provoquer le courroux et la démobilisation des joueurs sérieux et disciplinés du groupe. Des hommes politiques s'en mêlent Devant l'intransigeance du patron de la sélection, des pressions sont exercées sur lui par les autorités sportives, et même par le pouvoir politique. Ainsi, outre le président de la Fédération égyptienne de football, Samir Zaher, qui souhaite la mansuétude du sélectionneur à l'égard de Mohamed Zidan, même si sa position est officiellement neutre, le parti au pouvoir a approché les responsables de la fédération afin de leur demander de ramener Hassan Shehata à la raison. Le fait a été confirmé par le journal koweïtien Al Jarida, qui cite des sources haut placées. Mais pour qui connaît le sélectionneur de l'Egypte, c'est quelqu'un qui rejette toute immixtion, d'où qu'elle vienne, et ce n'est pas une injonction gouvernementale qui pourrait lui faire changer d'avis. Shehata : «Zidan ne reviendra pas, même si cela nous coûtera le Mondial !» D'ailleurs, il n'a pas usé de diplomatie pour affirmer clairement et publiquement le fond de sa pensée. «Zidan a fauté vis-à-vis de la sélection qui a pourtant élevé sensiblement sa cote en Allemagne après les deux sacres successifs en Coupe d'Afrique des nations. Nous refusons les égarements parce que nous avons besoin de sérénité et de principes, même si cela doit nous coûter le Mondial, car l'indulgence envers un joueur pourrait influer sur les éléments disciplinés», a-t-il déclaré au journal koweïtien. Et de conclure : «Nous reconnaissons l'importance d'avoir ce joueur avec nous, surtout au vu de l'absence de Amr Zaki, Emad Moteab et Mido, mais Zidan n'a pas respecté l'équipe.» Zidan aggrave son cas en observant le silence Récemment, une réunion a eu lieu entre le président de la Fédération égyptienne de football, Samir Zaher, et le sélectionneur Hassan Shehata afin de discuter des préparatifs du match face au Rwanda. Samir Zaher a tenté d'aborder le sujet de Mohamed Zidan, mais Shehata a refusé de parler de ce sujet, comme pour signifier qu'il est clos. Il est vrai que le silence observé par le joueur, qui a refusé de s'adresser aux médias et qui ne répond même pas aux appels des membres du staff technique, a contribué à l'aggravation de son cas. Il n'a même pas pris la peine de s'excuser publiquement et d'expliquer son absence au stage, même si les médias ont révélé qu'il a été perturbé par une embrouille avec sa fiancée, l'actrice Mey Azzedine.