Ouamane : «Les joueurs sont soudés et ne veulent pas faire marche arrière» Bouterbiat : «Tout sera clair d'ici mercredi» Malgré les différents appels des dirigeants pour reprendre les entraînements, les joueurs du Mouloudia semblent armés d'une volonté de fer pour aller au bout de leurs convictions. Ni les interventions d'Abdelilah, encore moins celles de Baba, qui se trouve en France, n'ont pu faire changer d'un iota la position des joueurs qui veulent crever une fois pour toute l'abcès. Il faut dire que le moment semble bien étudié par les coéquipiers du capitaine Berradja qui ne veulent pas repousser leur mouvement de grève, car, pour eux, si le championnat reprendra ses droits, ils ne pourront plus réclamer quoi que ce soit, surtout si l'équipe laissera des plumes à Béjaïa et retournera à cette position de relégable. Donc, pour les joueurs, il faut frapper le fer pendant qu'il est chaud. Si, avant-hier, ils n'ont pas répondu à l'appel de la direction pour entrer en stage, ils n'envisagent aussi de ne pas s'entraîner afin que l'impact de la grève résonne partout et fera par la même bouger les choses. L'impuissance du P-DG Impuissants face à la montée au créneau des joueurs, les dirigeants du club font semblant de vouloir trouver une solution dans l'immédiat pour casser ce mouvement de grève et convaincre les joueurs de reprendre le chemin des entraînements mais, en vérité, Abdelilah, qui ne faisait que de demander de l'argent à Baba, a montré son incompétence à gérer les affaires courantes et subvenir aux besoins les plus modestes de son équipe. Avant-hier, Abdelilah a décidé de provoquer une réunion qualifiée d'inopportune avec les membres du staff technique et le manager général, car, pour le moment, Abdelilah semble avoir deux solutions pas plus : soit convaincre les joueurs à reprendre les entraînements avec n'importe quel moyen, soit tout simplement les payer. Malheureusement pour lui, il ne semble avoir ni les moyens financiers encore moins la capacité de convaincre puisqu'il vient de perdre sa crédibilité aux yeux de ses joueurs. Il veut s'accrocher jusqu'à l'arrivée de Naftal Apparemment, le retard de l'arrivée de Naftal, qui n'a pas encore signé son contrat avec le MCO, est en train de fausser les calculs du P-DG de la société qui est en train de gagner du temps. Selon ses proches, Abdelilah veut postuler à une poste de salarié sous les commandes de la firme pétrolière en question. C'est la raison pour laquelle il n'a pas l'intention de quitter le navire en si bon chemin. ----- Les joueurs attendront le retour de Baba Au courant que Baba a joint, avant-hier en fin d'après-midi, le capitaine de l'équipe, Seddik Berradja, les joueurs ne voulaient pas reprendre l'entraînement pour ne pas bafouer leurs principes. Vouant, toutefois, un grand respect pour celui qui est en train de les payer, les coéquipiers de Zidane veulent rencontrer Belhadj et lui faire part de leurs doléances. «On a eu vent de l'appel de Baba. Il aurait demandé à Berradja de convaincre les joueurs de reprendre les entraînements. Mais, ce n'est pas possible car il n'est pas au courant de nos doléances. En tous les cas, on attendra son retour pour régler une fois pour de bon ce problème», affirme un des piliers de l'équipe, avant d'ajouter : «On sait très bien que les promesses de Baba sont plus crédibles. Et comme il devra être de retour au plus tard mercredi prochain, on attendra son come-back. Pour ce qui est des entraînements, chaque joueur s'entraîne ces temps-ci en solo.» Des intermédiaires veulent réconcilier Abdelilah et Djebbari Sentant que la relation entre le P-DG de la société, Larbi Abdelilah, et l'actionnaire majoritaire, Ahmed Belhadj, ne cesse de se dégrader, certaines personnes veulent saisir cette occasion pour réconcilier l'actuel président de la société avec le président du CSA, Youcef Djebbari. Ils veulent proposer à Abdelilah de changer de camp contre le retrait des plaintes introduites contre lui par Djebbari et que les deux personnes continuent à travailler en collaboration. Une proposition qu'Abdelilah devra accepter d'autant plus que Baba et ses collaborateurs se préparent à se débarrasser de lui. ------ Ouamane : «Les joueurs sont soudés et ne veulent pas faire marche arrière» Le portier des Hamraoua, Ouamane Mohamed Réda, pense que la solidarité des joueurs est infaillible. Chose qui va permettre à tout le monde d'être réglé. «C'est la première fois que j'ai senti que le groupe était solidaire. On s'est révoltés comme un seul homme pour défendre les intérêts de tous les joueurs et pas seulement celui d'une partie ou d'un groupe. On a exigé le paiement de tous les joueurs sans exception», affirme Ouamane, avant d'ajouter : «Le groupe est déterminé à aller au bout de ses convictions. C'est vrai que le président nous a demandé de reprendre les entraînements et que Baba va finir par nous payer mais notre réponse était claire. On reprendra dès qu'on sera payés. C'est notre dernier mot.» Ouamane affirme que les joueurs sont prêts à faire des sacrifices une fois qu'ils seront payés. «Le stage ne pose pas problème. On a fait savoir à Abdelilah qu'on rentrera en stage dès qu'on sera payés. On est prêts même d'aller à Béjaïa pour se préparer là-bas s'ils veulent avancer notre mise au vert.» ------- Bouterbiat : «Tout sera clair d'ici mercredi» Le milieu de terrain des Rouge et Blanc, Sofiane Bouterbiat, qui a assisté à la réunion d'hier avec le P-DG de la société, affirme que les choses n'ont pas beaucoup évolué et que les joueurs campent sur leur position. Qu'est-ce qui s'est passé au cours de la réunion d'hier avec le P-DG de la société ? Il a demandé à nous voir pour débattre la situation de l'équipe. On a décidé de s'y rendre pour connaître sa version des faits. Il nous a fait savoir qu'il va devoir poser ce cas au wali d'Oran et que Baba a également promis à Berradja de régler les salaires des joueurs à partir de mardi prochain. Il nous a dit que d'ici mercredi tout sera clair. Il nous a demandé en contrepartie d'entrer immédiatement en stage bloqué. Quelle était la réaction des joueurs vis-à-vis de ce discours ? Que voulez-vous que je vous dise ? Les joueurs sont déterminés à aller au bout de leur conviction, c'est-à-dire continuer la grève tant qu'ils n'ont pas perçu leur argent. Ils ont fait savoir à Abdelilah qu'ils rentreront en stage dès que leur situation financière sera réglée. Et comme Baba devra rentrer aujourd'hui au pays, il vaut mieux patienter un ou deux jours. Dès que la situation sera claire on rentrera au stage. Mais cette grève ne risque-t-elle pas de pénaliser l'équipe en prévision de la phase retour ? On aurait aimé éviter cette polémique. Mais, c'était à la direction du club de régler ce problème. Il y a des joueurs qui n'ont pas perçu de salaires depuis la saison passée. Il fallait s'attendre à ce que les joueurs se révoltent. En tous les cas, vaut mieux rater des séances d'entraînements que de boycotter un match. -------- Il leur a demandé de reprendre l'entraînement Abdelilah n'a pas convaincu les joueurs Ayant réussi à convaincre les joueurs à prendre part à une réunion d'urgence, hier, du côté du siège de la société au boulevard Sidi Chahmi, le P-DG de la société a supplié ses éléments pour reprendre le chemin des entraînements et, par la même, prendre part au stage bloqué qui devait commencer avant-hier du côté de l'hôtel El Mouahidine. Larbi Abdelilah a mis sur table deux arguments pour dissuader les joueurs de continuer la grève. Il les a informés que Belhadj Ahmed va devoir rentrer, aujourd'hui au pays, et qu'il va les payer soit mardi soit mercredi comme premier point, avant de révéler au groupe qu'il a rendez-vous avec le wali d'Oran pour lui poser cet épineux problème. Des arguments qui ont été loin de convaincre la plupart des joueurs du Mouloudia qui ont décidé de continuer la grève en attendant le retour de Baba. Zidane, Megherbi, Sebbah et Layati absents Parmi les éléments ayant boudé la réunion, on trouve l'ex-capitaine, Zidane Mohamed Amine, le libero Mohamed Megherbi, l'arrière droit, Sebbah Abidine et l'arrière gauche Layati Ammar. Ces joueurs ont pris la ferme décision de ne pas prendre part à la réunion sous la coupe du P-DG. Ils réclament du concret de la part de leur direction. L'entraîneur en chef aussi Cette réunion a connu la présence du P-DG de la société, Larbi Abdelilah, et le manager, Sofiane Elimam, ainsi que l'entraîneur adjoint, Sebbah Benyagoub. En revanche, l'entraîneur en chef, Djamel Benchadli, n'a pas pris part à cette réunion avec les joueurs. Le technicien oranais, qui été retenu par des obligations personnelles, aurait aimé se présenter à cette réunion pour convaincre lui aussi les joueurs à reprendre le travail, car c'est tout son plan de travail qui risque d'être chamboulé, lui qui comptait sur ce regroupement de quelques jours pour améliorer le plan physique et technique des joueurs. Les joueurs se contenteront-ils de deux mois de salaires ? Les joueurs du Mouloudia ont fait savoir au président qu'il est hors question de se contenter de deux mois de salaires pour leur calmer. Les joueurs veulent avoir une importante partie de leur argent car, pour eux, cela ne sert à rien d'octroyer deux salaires à un joueur dont le club lui doit sept à huit mois. En tous les cas, les négociations entre Baba et les joueurs ne sont pas gagnées d'avance. Le recrutement en péril Face à cette crise financière qui frappe de plein fouet le club, c'est aussi le recrutement d'intersaison qui est en péril. En effet, depuis le départ de Belhadj vers la France, on n'a plus entendu parler du recrutement à la grande inquiétude des supporters du Mouloudia. Les dirigeants, pour leur part, sont beaucoup plus focalisés sur cette grève menée par les joueurs. Le recrutement demeure leur dernier souci. Ils attendent Baba pour régler tout cela. ------ Compromis entre Djebbari et Abdelilah chez le DJS d'Oran Soucieux de l'avenir du club plus que jamais miné par une guerre d'intérêts, le directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya d'Oran, Gharbi Badreddine a pris hier son bâton de pèlerin en convoquant le PDG de la société, Larbi Abdelilah,, et le président du CSA, Youssef Djebbari, pour essayer de trouver un terrain d'entente concernant leur différend. Il était en effet question que Abdelilah reconnaisse les actions achetées par Djebbari de Haddou Lahouari et ouvrir le capital social afin que Djebbari puisse également injecter les 10 milliards de centimes. Des revendications acceptées par Abdelilah qui a conditionné le déblocage des subventions de la wilaya et de l'APC. Une somme de 2,5 milliards devra renflouer dans les prochaines heures les caisses du club.