«Je l'ai convoqué en Equipe nationale en 2006, mais il s'était blessé» Pour l'avoir convoqué en sélection, il y a sept ans déjà, Jean-Michel Cavalli connaît mieux que quiconque Raïs Mbolhi qu'il n'a pas hésité à aller chercher en Bulgarie pour le faire signer au GFC Ajaccio, club que l'ancien sélectionneur dirige. Vous avez recruté Raïs Mbolhi, alors qu'il n'a plus joué en club depuis le mois de juin. Comment analysez-vous ses prestations à la CAN ? Face à la Tunisie et au Togo, il a fait deux arrêts spectaculaires au moment où le score était de (0-0). Il n'a fait que retarder l'échéance. C'est mesquin de la part de certaines personnes de lui reprocher des choses, alors que l'équipe n'a même pas été capable de marquer le moindre but. Même s'il avait intercepté tous les tirs, l'Algérie n'aurait pas pu se qualifier. C'est uniquement un faux procès qu'on veut lui faire. Je vous rappelle qu'au Mondial, il était le meilleur, mais cela n'a pas pour autant qualifié l'EN au 2e tour. Si vous étiez le sélectionneur de cette équipe, vous auriez emmené un gardien pour un tel tournoi, sachant qu'il n'a joué aucun match officiel avec son club ? Il est clair qu'être compétitif est très important pour un joueur. Mbolhi est un cas spécial. Pendant les éliminatoires qui a joué ? C'est Raïs. Est-ce qu'il a réussi à qualifier l'équipe ? Oui. Face à l'Afrique du Sud, lors du match amical, qui a joué ? C'est lui et est-ce qu'on lui a marqué ? Non. Donc, vous voyez, à la lumière de ces statistiques, il a mérité de jouer cette CAN. Au lendemain de son retour d'Afrique du Sud, vous n'avez pas hésité à le faire jouer en championnat. Pourquoi cette précipitation à le titulariser ? Tout simplement, parce que je l'ai trouvé très bon à la CAN. Je ne me suis pas posé trop de questions. Raïs est un compétiteur et son recrutement fera beaucoup de bien à mon équipe. Il a pris deux buts, certes, mais ce n'est nullement de sa faute. Il nous a sorti des arrêts décisifs et je suis content de sa prestation. Comment l'avez-vous convaincu de venir en L2 française et pourquoi l'avoir choisi ? Je le connaissais déjà avant. Lors de mon premier rassemblement avec l'Algérie, je l'avais convoqué. A cette époque, il évoluait à l'OM, mais malheureusement, il s'était blessé à la main, et n'avait pas pu répondre à notre sollicitation. Je dirais que Raïs s'est surtout sacrifié pour la sélection en choisissant de nous rejoindre cet hiver. Il a fait de gros sacrifices sur le plan financier à cause de l'EN. Il voulait absolument rejouer de nouveau pour rester compétitif et aider la sélection. Je lui tire chapeau. D'un point de vue technique, comment qualifieriez-vous Mbolhi ? Tout d'abord, c'est un excellent gardien. Il est très à l'aise au pied et aussi dans le jeu aérien. Il commande très bien sa défense et a une prise de balle de très grande qualité, que ce soit au sol ou dans les airs. Il a certainement quelques défauts, mais ses qualités font la différence. Pensez-vous qu'avec l'enchaînement des matchs en L2, il sera meilleur lors des prochaines semaines ? Un joueur qui est compétitif est évidemment toujours meilleur. Pour Raïs, on a vu à la CAN qu'il était en forme, bien qu'il n'ait que très peu joué auparavant. Je connais ses qualités et je sais ce qu'il peut apporter à notre équipe et à la sélection bien entendu.