«Ghoulam a déjà prouvé en club et en sélection qu'il était un joueur sur qui on pouvait compter. Il n'a pas besoin d'un mentor» «J'ai eu le mental et le caractère nécessaires pour relever la tête et être à la disposition de l'EN» Comme souvent, Djamel Mesbah s'est montré très coopératif avec les gens de la presse nationale, acceptant de répondre sans détour aux nombreuses questions qui font l'actualité du moment. Le Parmesan est revenu avec nous sur la qualification des Verts pour le dernier tour de ces éliminatoires du Mondial et a évoqué aussi son avenir personnel. On n'a pas manqué de lui relater tout le bien qu'a dit de lui son concurrent, Faouzi Ghoulam, dans notre édition d'hier. Des paroles qui ont fait bien plaisir à l'ancien Milanais. Un entretien intéressant qu'on vous invite à lire. L'Algérie qui gagne et le Mali qui concède de nouveau un résultat nul à domicile et voilà la qualification pour le dernier tour de ces éliminatoires acquise. Vous attendiez-vous à cette situation ? Les Maliens avaient déjà été accrochés chez eux par le Rwanda, donc ce n'était pas garanti qu'ils allaient gagner face au Bénin. Cela dit, nous, on ne s'est pas focalisés sur les matchs du Mali. On était concentrés sur nos matchs, et hamdoulilah, on a réussi à empocher six précieux points de nos deux déplacements. On est très contents et soulagés. A présent, on va penser à récupérer et après, à la rentrée, on va bien préparer cette double confrontation des barrages. Quel a été le discours du coach, après que cette qualification ait été officiellement acquise ? Tout comme nous, il était très content et fier. C'est un premier objectif d'atteint et il nous reste encore à réaliser un deuxième, si on veut vraiment aller au Brésil l'an prochain. Le coach a insisté sur le fait que ce n'était pas encore fini, puisque comme je viens de vous le dire, il reste encore une étape assez compliquée à passer. On tâchera de bien s'y préparer. Tout le monde parle d'un nouveau Algérie-Egypte pour ce dernier tour. Cette affiche vous tente ? Pas spécialement, mais bon, après, on verra ce que le tirage au sort nous réservera au mois de septembre. Maintenant si c'est l'Egypte ou un autre adversaire, il n'y aura pas de problème pour nous, on prendra toutes les équipes qui se présenteront à nous. Actuellement, nous sommes en train de former une bonne équipe et surtout un bon groupe d'avenir. Tout le monde s'entraide, que ce soit les titulaires ou les remplaçants et je crois sincèrement que si on garde le même état d'esprit qu'on a affiché durant cette première quinzaine de juin, on se qualifiera sans problème à la Coupe du monde. Avec un peu de recul, comment analysez-vous ces deux matchs gagnés à l'extérieur, qu'on disait pourtant très difficiles à négocier pour les Verts. Quel a été le secret de cette réussite ? Il n'y pas eu de secret. A mon avis, je pense que tout le monde dans le groupe a eu conscience qu'il fallait être solidaires pour gagner ce genre de rencontres. Ça fait deux ans qu'on essaye de former un groupe et là, on voit cette dynamique de victoires qui s'installe petit à petit, avec en plus une superbe ambiance. Tous les joueurs ont le même objectif, et c'est ça le plus important. J'ai toujours dit que si on va tous dans la même direction, l'Algérie deviendra une très grande équipe. Vous venez de parler de la bonne ambiance qui règne au sein du groupe. Avouez que celle-ci n'était pas au top, durant la CAN et juste avant le match aller face au Bénin ? Non, pas du tout. Il y avait une bonne ambiance, c'est juste que les mauvais résultats qu'on a eus là-bas en Afrique du Sud nous ont un peu refroidis et cassé un peu l'ambiance. Tu ne peux pas être de bonne humeur, quand tu enchaînes les mauvaises performances. En tout cas, cette expérience à la CAN nous a bien démontré qu'on n'était pas encore arrivés et qu'il fallait encore travailler pour atteindre les sommets. Je dirai que ce fut un mal pour un bien. Maintenant qu'on enchaîne les victoires, cela va souder davantage le groupe et permettre à l'équipe de progresser. Parlons un peu de vous. En dépit d'une saison en demi-teinte, vous avez pu tenir quand même votre place de titulaire lors des trois matchs disputés durant ce mois par l'EN. En sortez-vous satisfait ? Satisfait de ma saison avec l'EN, oui, mais celle avec mon club, beaucoup moins. La saison fut très compliquée pour moi, avec ce départ de Milan vers Parme en janvier, qui n'a pas été si facile à gérer pour moi. Je peux dire que ça ne s'est pas trop bien passé pour moi, parce que j'ai eu quatre blessures et j'ai vraiment galéré. Toutefois, j'ai eu le mental et le caractère pour relever la tête à chaque fois et revenir au niveau. Maintenant, je vais essayer de bien me reposer, mentalement surtout, faire une bonne préparation et réaliser une autre saison l'an prochain. Vous êtes beaucoup sollicité en Italie. Comptez-vous rester à Parme ou changer d'air de nouveau cet été ? Normalement, et si tout se passe comme prévu, je resterai encore à Parme la saison prochaine. Je ne pense pas du tout changer de club. Dans une interview qu'il nous a accordée, on a posé la question à Ghoulam sur la nature de vos relations. Bien que déçu de ne pas trop jouer en sélection, Faouzi n'a pas manqué de dire de belles choses de vous, affirmant même que vous étiez son mentor. Ça vous fait quoi d'entendre ça ? Entendre ça fait plaisir. Après, vous savez, je ne pense pas être son mentor. Faouzi a déjà prouvé dans son club, et même en sélection, qu'il était un joueur sur qui on pouvait compter. Après, on est tous les deux des arrières gauches et on est confrontés à la dure loi de la concurrence. Ça a été le cas pour moi avec Belhadj, quand j'ai débarqué chez les Verts. Avec le petit Faouzi, il n'y a pas de problème. Franchement, c'est un super joueur qui a un très bon avenir devant lui. Le fait d'être constamment en concurrence direct avec lui, c'est ce qui vous motive à toujours vous surpasser pour gagner la confiance du sélectionneur national ? Non, pas du tout. Vous savez, et vous me connaissez assez bien, j'ai toujours mouillé le maillot à 200% avec l'EN, depuis mon arrivée en 2010. Et croyez-moi, je le ferai toujours. Tous les joueurs algériens, qu'ils évoluent en Europe ou en Algérie, sont et seront les bienvenus en Equipe nationale. Moi, je suis là, à travailler d'arrache-pied, pour être toujours performant et guider la sélection aux sommets.