«Le Calcio est le championnat que j'apprécie le plus. C'est un rêve de gamin qui se réalise.» «J'ai consulté Halilhodzic avant d'aller signer à Udinese.» Essaïd Belkalem a grandi. Il est devenu international, mais surtout un défenseur de l'Udinese, l'un des ténors du Calcio. D'où cet engouement autour de lui à la fin du match EN militaire-3e Région militaire. Tout le monde voulait se prendre en photo avec lui. Même ses adversaires du jour n'ont pas résisté à la tentation. Sans faire sa star, Sassa s'y est plié de bonne grâce. On avait vraiment de quoi s'impatienter. Entre chaque question-réponse, trois crépitements de flashs d'appareil photo. Ça va tenir. La langue se délie. Entretien. Essaïd Belkalem, la saison se prolonge, comment gérez-vous ça ? Tranquillement. Il s'agit de défendre les couleurs nationales, je ne ronchonne pas. Je réponds à l'appel avec plaisir. Comment s'est faite votre intégration dans le groupe ? Le plus normalement du monde. Je connais déjà les joueurs, soit personnellement ou de réputation. Je savais donc où je mettais les pieds. J'ai été bien accueilli. Disons que je n'ai pas eu besoin de temps d'adaptation. Mais vous avez sans doute besoin de travailler les automatismes ? Oui, en effet. Quoique j'ai déjà joué avec Berchiche et Berrefane. L'équipe est en pleine préparation. C'est normal qu'il y ait du travail à faire dans ce sens. Mais je sens déjà que les automatismes sont là. Du moins entre les autres joueurs. Je n'ai qu'à m'appliquer pour entrer dans le moule. Vous allez prendre part à la Coupe du monde militaire du 2 au 14 juillet prochain, l'Udinese (Serie A, Italie) votre nouveau club, ne s'y est pas opposé... Ils sont au courant. Ils étaient d'accord dès le départ. Je pars serein pour la Coupe du monde. Je ne me fais pas de souci pour ça. Comment vivez-vous l'enthousiasme et l'engouement, s'il en est, que suscite votre transfert à Udinese ? Ça a suscité une grosse pression, je dois l'avouer. Ça parle beaucoup autour. J'essaye de rester serein. De ne pas me laisser submerger, car je sais que le plus dur reste à faire. Le plus dur, c'est de vous imposer à Udinese ? Oui. Je vais, en tout cas, me défoncer. J'y vais mollo, tranquille, quoi. Je sais d'où je viens et où je vais. Je n'oublie pas qu'il y a deux ans, j'ai failli arrêter le foot. Le fait déjà de signer à Udinese est un rêve qui se réalise. Je n'ai pas envie de dire que ce qui suivra ne sera que du bonus, car je suis de nature ambitieux, mais je préfère laisser le temps faire les choses. Comment avez-vous atterri à Udinese ? C'est le Mektoub. Après, il y a un concours de circonstance. Des agents, (trois, ndlr) qui ont fait le boulot dans la discrétion la plus totale. On en a parlé. Le club s'est penché sur le dossier et juste avant d'aller au Bénin, on m'a appelé pour me dire que l'affaire allait se conclure à mon retour. A ce moment-là, il ne restait que quelques détails à régler. On a songé à vous faire signer un contrat à l'Udinese, sans gaspiller une licence pour les joueurs extracommunautaires ? Oui. Ils tenaient beaucoup à moi. Comme ils voulaient m'avoir à tout prix, ils ont eu l'idée de me faire signer à Granada (Liga, Espagne) et me faire venir sous forme de prêt. Ils l'ont déjà fait avec des Brésiliens...(Granada CF, Udinese et Watford sont la propriété de la famille Pozo, ndlr). Y a-t-il un contact avec l'Udinese, depuis la signature ? Oui, le manager et le directeur sportif sont venus aux nouvelles. Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a tenu à vous féliciter dans la presse pour votre transfert, dans les coulisses, quel a été son langage ? Je l'ai consulté, avant même d'aller signer. J'ai eu sa bénédiction. Il a été très enthousiaste. Vous aviez des offres de France, d'Allemagne, de Portugal et de Belgique, pourquoi avoir choisi l'Italie ? C'est le championnat que j'apprécie le plus. C'est un rêve de gamin qui se réalise. J'ai grandi avec un poster de Maldini collé dans ma chambre. C'est mon idole. Dès que l'opportunité d'aller jouer là-bas s'est offerte à moi, j'ai foncé. Je sais que c'est le championnat qui me correspond le mieux. Là-bas, je vais progresser. Vous êtes parti signer à Udinese, alors que Moh-Chérif Hannachi persistait à dire que vous êtes encore sous contrat, est-ce une manière de le défier ? Même pas. Pour moi, c'est de l'histoire ancienne. Je n'ai pas envie de rabâcher ça. J'en ai eu ma dose. J'ai beaucoup de respect pour la JSK pour défier quiconque. Vous vous êtes lancé, justement, dans une sorte de promotion de la JSK durant ce mercato, vous sentiez-vous obligé de le faire ? C'est un geste naturel. Je le devais bien pour mon club du cœur. C'est ma manière de leur rendre hommage. J'ai dit aux joueurs de signer à la JSK, de ne pas prêter attention à ce qui se dit autour. La JSK, c'est un symbole. Il n'y a pas de raison pour que les joueurs refusent d'y jouer. Un message à vos supporters ? Je ne les remercierai jamais assez pour leur soutien qu'ils m'ont apporté lorsque j'étais blessé. Ils m'ont toujours témoigné leur sympathie. Ma pensée va naturellement vers eux. Je n'ai pas quitté la JSK pour un club algérien. Je suis allé en Europe. C'est une manière de rester fidèle à mon club à qui je souhaite beaucoup de succès. Vous êtes le premier joueur de l'histoire du football algérien à signer directement dans un grand club d'Europe, cela vous fait quoi ? (Rires) ça me met plus de pression. Non sérieux, c'est un honneur pour moi. J'espère représenter dignement mon pays.