«Le jeu ici est plus rapide et physique qu'en Espagne et en France» «Participer soi-même au tiki-taka est quelque chose d'extraordinaire» «Mourinho est l'entraîneur parfait pour Chelsea» César, la saison dernière, il ne vous a fallu que quelques semaines pour vous faire une place au sein de l'effectif de Chelsea. Comment expliquez-vous votre rapide adaptation à l'équipe et à la Premier League ? A mon arrivée au club l'an dernier, je n'ai que très peu joué les deux premiers mois. Je venais du championnat de France et il m'a fallu quelques semaines pour m'adapter au style de jeu anglais, qui est plus rapide et plus physique. Roberto Di Matteo, qui entraînait l'équipe à l'époque, m'a demandé de continuer à travailler afin de me tenir prêt. J'ai donc tout donné lors des entraînements et mon temps de jeu a progressé à mesure que la saison avançait. La transition s'est faite progressivement et je me sens aujourd'hui très bien en Premier League. Votre coéquipier et compatriote Juan Mata nous confiait récemment qu'il adorait la vie à Londres et qu'il s'y sentait très à l'aise. A-t-il facilité votre intégration ? Juan est un ami. On se connaît depuis quelques années déjà, car nous avons joué ensemble en sélection de jeunes. C'est une personne très curieuse qui s'intéresse à tellement de choses. Il connaît très bien la ville et m'a donné beaucoup de conseils sur la vie en Angleterre. C'est vrai qu'il joue un peu le rôle de guide depuis mon arrivée. Si je veux sortir au restaurant, je l'appelle et il me donne toujours de bonnes adresses ! (rires) A 23 ans, vous avez déjà connu les championnats espagnol, français et anglais. Qu'est-ce qui différencie la Premier League de vos précédentes expériences ? Le jeu pratiqué ici est bien plus rapide et physique qu'en Espagne et en France. Je n'ai jamais couru autant qu'en Angleterre ! En Premier League, il n'y a quasiment pas de temps mort entre la première et la quatre-vingt-dixième minute. C'est incroyable ! La plupart des joueurs sont très athlétiques et peuvent courir des kilomètres. Ce qu'on apprend aussi en Angleterre, c'est qu'il faut aussi savoir encaisser les chocs lors des duels. A la fin de chaque rencontre, vous êtes lessivé... Malgré la victoire en Europa League, Chelsea a vécu une saison assez compliquée l'an dernier. Quelle analyse en faites-vous avec le recul ? Nous avons en effet eu quelques déceptions, comme lors de la défaite en finale de la Coupe du monde des clubs. Nous n'avons pas réussi à remporter beaucoup de titres, mais nous avons tout de même gagné l'Europa League, un an seulement après la victoire en Ligue des champions. C'est un doublé historique pour le football européen. Et la saison s'est terminée avec une qualification en Ligue des champions, ce qui était primordial pour le club. Donc tout n'est pas si négatif. Mais le passé c'est le passé, il faut aujourd'hui se projeter vers l'avenir pour réaliser la meilleure saison possible. Vos bonnes prestations à Chelsea vous ont également ouvert les portes de la sélection d'Espagne A, après avoir été capitaine de la sélection olympique. Quels souvenirs gardez-vous de votre première cape face à l'Uruguay en février dernier ? C'est évidemment l'un des plus beaux souvenirs de ma jeune carrière. Je me suis retrouvé au milieu d'un groupe de joueurs fantastiques et j'ai pu observer de près le niveau incroyable de cette équipe. Je regardais chaque rencontre de la Roja à la télévision, mais participer soi-même au tiki-taka est quelque chose d'extraordinaire ! Ce jour-là, face à l'Uruguay par exemple, j'ai pris énormément de plaisir et notre première mi-temps a été parfaite (victoire 3:1 de l'Espagne). Vous êtes dorénavant régulièrement appelé par Vicente Del Bosque. Cette saison sera-t-elle celle de la confirmation sous le maillot de la Roja ? Je suis un joueur ambitieux et je travaille dur pour atteindre mes objectifs. L'équipe regorge de talents à tous les postes, la concurrence est très rude et il est donc difficile de se faire une place. Mais je ne vais rien lâcher et me donner à fond pour essayer de m'imposer dans cette équipe exceptionnelle. On m'appelle aujourd'hui régulièrement en sélection et j'ai pour objectif d'y rester durablement. Vous n'avez pas participé aux dernières rencontres qualificatives pour la prochaine Coupe du monde de la Fifa, Brésil 2014. Gardez-vous quand même en tête l'objectif de participer à la compétition mondiale l'an prochain ? Bien sûr ! Même si nous ne sommes pas encore mathématiquement qualifiés. Il nous faut gagner les deux derniers matches pour être certains de valider notre billet. Et j'espère bien être du voyage. Disputer cette compétition serait quelque chose de fantastique pour moi. C'est le summum pour tout footballeur. J'ai joué au Maracanã lors de la dernière Coupe des confédérations et j'en garde un superbe souvenir. Désormais, j'espère y revenir. ------------------------- John Obi Mikel : «Le fait de marquer m'a fait un peu bizarre» Chelsea a réussi à s'imposer hier lors du derby face à Fulham. Votre équipe a su faire preuve de réalisme face à un adversaire très coriace. Qu'en dites-vous ? Nous n'avons pas effectué une prestation extraordinaire mais nous avons réussi à gagner ce derby. Fulham nous a beaucoup gênés en première mi-temps en défendant de manière très solide et en pressant nos milieux de terrain. Lors de la seconde période, nous avons eu plus d'espaces, mais nous n'étions pas en réussite. L'équipe a continué à pousser et nous avons marqué à deux reprises. Même si la manière n'était pas au rendez-vous, les trois points sont à nous et on prend la tête du championnat. Vous avez marqué en Premier League pour la première fois en... 185 matches ! Que ressentez-vous ? C'est formidable à vivre, surtout parce que ce but nous a mis à l'abri. Je ne marque jamais et c'est vrai que cela m'a fait un peu bizarre parce que je ne savais pas trop comment célébrer mon but ! Mes coéquipiers m'ont chambré dans le vestiaire après le match et m'ont demandé de marquer un autre but dès la semaine prochaine. En quasiment 400 matches en professionnel, je n'ai marqué qu'à 8 reprises. Je vais un peu en profiter parce que ça ne m'arrive pas tous les jours. Malgré la première place en championnat, Chelsea n'a pas encore vraiment impressionné par ses prestations. Quel est votre sentiment ? José Mourinho nous fait jouer dans un système différent de celui de la saison passée et il nous manque encore certains automatismes. On travaille beaucoup et le groupe progresse jour après jour. Ce n'est que le début de la saison, il ne faut pas s'inquiéter. Nous sommes en tête du championnat et même si nous avons perdu lors de la première journée de la phase de poules de la Ligue des champions face au FC Bâle en milieu de semaine, je reste convaincu que nous allons nous faire un grand parcours en coupe d'Europe. Vous portiez déjà les couleurs de Chelsea lors du premier passage de José Mourinho au club. Qu'est-ce que cela vous fait de travailler de nouveau sous les ordres du technicien portugais ? J'en suis très heureux. C'est un technicien qui nous a fait gagner beaucoup de titres et qui va, je pense, nous aider à décrocher plusieurs autres trophées. J'ai beaucoup progressé lors de son premier passage au club et j'espère en faire autant aujourd'hui. C'est l'entraîneur parfait pour Chelsea.