«Notre public ne nous a jamais déçus, on le sait» Lors de son intervention sur Al Jazeera Sport, avant-hier, le capitaine de l'EN, Madjid Bougherra, a tenu à interpeller les supporteurs algériens pour venir en masse à Tchaker, mardi prochain. Madjid a surtout appelé les fans de l'EN à rester derrière leur équipe jusqu'au coup de sifflet final : «Ce match retour sera chaud. Pour être sincère avec vous, ce n'est pas facile de jouer au bled (au pays), comme on dit chez nous. Notre public met trop de pression, il nous encourage à fond, mais lorsqu'il ressent que ne nous jouons pas bien et que par malheur on prend un but, ou on est incapable de marquer, il peut devenir très en colère. C'est pour cela que j'interpelle nos fans à rester derrière nous durant les 90 minutes. On peut marquer à n'importe quelle seconde. Je leur dis aussi qu'il y a des joueurs en sélection qui peuvent supporter la pression et d'autres non, donc, je les supplie de nous encourager du début jusqu'à la fin. Et inch'Allah, on réalisera le rêve de jouer un 4e Mondial. Je leur dis alors s'il vous plaît, soyez avec nous et avec l'Algérie.» «Notre public ne nous a jamais déçus, on le sait» Fort de son expérience et surtout conscient du rôle que peut jouer le public du stade Tchaker ce mardi contre le Burkina Faso, Madjid Bougherra avance que sans l'apport inconditionnel des fans des Verts, l'objectif ne sera pas facile à atteindre : «Lorsqu'on est arrivés à Ouagadougou, tout le monde savait que nous étions là pour gagner. On avait besoin de plus de concentration. On était sûrs que notre public allait être du déplacement pour nous, il ne nous a jamais déçus. Ils ont été à la hauteur.» «On est prêts à se sacrifier pour offrir une 4e participation à l'Algérie» Interrogé sur la préparation psychologique entamée déjà depuis plusieurs jours, avant ce rendez-vous contre le Burkina Faso, Madjid Bougherra répond : «On se parle beaucoup, on se dit tout le temps qu'il est primordial de se sacrifier pour se qualifier. On prend très au sérieux les consignes du coach Halilhodzic, et une fois sur le terrain, ça sera le moment de vérité.» «Sur la faute commise sur Feghouli, l'arbitre m'avait dit qu'il était sur le point de siffler, mais il ne l'a pas fait» Madjid Bougherra est revenu aussi sur quelques faits saillants, considérés comme des tournants de cette rencontre aller perdue par 3 buts à 2, à Ouagadougou, le 12 octobre passé : «En début du match, on imagine plusieurs scénarios. Et progressivement, on rentre dans le match. A l'aller, on savait qu'on allait être confrontés à un arbitrage pareil. Sur la faute commise sur Feghouli, j'ai parlé avec l'arbitre et il m'a dit qu'il était sur le point de siffler le penalty, mais il ne l'a pas fait.» «Pour éviter les buts qu'on avait pris à Ouagadougou, on doit bien communiquer entre nous» Le capitaine d'équipe des Fennecs appelle ses coéquipiers à mieux communiquer sur le terrain pour éviter les fautes de placement en défense commises lors du match aller : «Pour éviter le premier but encaissé à Ouagadougou, on doit beaucoup se parler. J'ai dit à Mesbah et Essaïd qu'il fallait communiquer pour ne pas être surpris une seconde fois, et c'est ce qu'on doit faire au match retour. Lorsque nous étions menés au score, Vahid n'a pas dramatisé, il était presque sûr que nous allions marquer. Il nous a simplement demandé de ne plus encaisser d'autres buts. Après Feghouli a sorti le bon geste en marquant ce but qui nous a permis de revenir dans le match.» «Le travail défensif est l'affaire de tous, pas uniquement celui des défenseurs» Critiqué pour le nombre de buts pris lors de cette première manche du dernier tour des barrages, le compartiment défensif de l'EN n'est, certes, pas exempt de tout reproche dans cette défaite concédée face au Burkina, mais Bougherra a tenu à préciser : «Lorsqu'on revoie les images, sur le second but burkinabè, on se dit que c'est des buts qu'on n'a pas le droit d'encaisser. On était dégoutés, parce que ce n'était pas vraiment nous. C'est vrai que la défense est l'affaire de tous, pas uniquement du quatuor derrière, mais je dois dire que défensivement, on a pris des buts bêtes.» «Vahid n'est pas satisfait du nul, que dire alors lorsqu'on perd !» A la question comment Vahid Halilhodzic avait vécu cette défaite subie à Ouagadougou, Madjid Bougherra déclare : «Vahid était dans tous ses états, vous le connaissez, c'est quelqu'un de très sensible, il n'est pas satisfait du résultat nul, que dire alors de la défaite. Quand il perd, Vahid ne vient même pas dîner avec nous, il est comme ça. Ce qui l'a beaucoup affecté, c'est de se rendre compte que l'énorme travail qu'il a accompli ne lui assure forcément pas la victoire en Afrique. Mais bon, il s'est adapté, il connaît beaucoup mieux les détails, tels que l'arbitrage et les contextes difficiles de l'Afrique.» «Lorsque je pense à la fin du match retour, j'ai envie de pleurer» Avant de clore sa longue interview accordée à la chaîne qatarie, le joueur de Lekhwiya, Madjid Bougherra, était très émotif lorsqu'on lui avait demandé d'imaginer le coup de sifflet final de l'arbitre du deuxième match qui aura lieu à Blida, mardi prochain : «Lorsque je regarde la fin du match qui se profile à l'horizon et toutes les émotions qu'on va vivre, j'ai envie de pleurer. J'attends ce match retour avec impatience, j'ai une pensée pour les joueurs qui vont jouer et pour ceux qui ne participeront pas à cette rencontre. Je dis aux supporters que nous avons suffisamment de moyens pour passer au Brésil, soyez avec nous et soyez avec l'Algérie.»