Bouali : «Nous devons rester humbles et garder les pieds sur terre» «Je ne veux plus qu'on parle d'inefficacité chronique !» «Pas question de sous-estimer Ben Badis !» Redevenu l'homme providentiel, Hadj Bouguèche promet de surfer sur cette vague du renouveau, pour planter d'autres banderilles. L'enfant d'Arzew revient sur les faits marquants et les objectifs qu'il entend bien atteindre avec son équipe, non sans oublier de saluer le très bon travail accompli par Fouad Bouali. On peut dire que ce week-end aura été celui de la délivrance pour vous et votre équipe... C'est un week-end qui fera date, car cela faisait très longtemps qu'on n'avait pas gagné ici au stade Hamlaoui. C'est une sacrée performance qui nous permet de nous relancer de nouveau dans la course au titre. Après les trois défaites d'affilée, aviez-vous perdu confiance en votre potentiel ? Jamais ! Nous avons toujours eu confiance en notre potentiel. On savait que tôt ou tard, cette tempête allait passer. Il fallait seulement s'accrocher sans se désunir. Et cela a fini par payer puisque nous sommes sur une série de trois victoires d'affilée. Chose qu'on n'a pas connue depuis belle lurette. Subissant trop le jeu adverse, on pensait que vous alliez finir par céder... Il fallait qu'on résiste au CSC qui a joué son va-tout en première période. Dans le vestiaire, le coach nous demandé d'absorber cette pression adverse tout en jouant à fond les contre-attaques. Bouali nous a dit qu'on allait avoir l'opportunité de mettre un but. Et c'est ce qui s'est passé lors de ce match qui fut très engagé sur le plan physique, mais à aucun moment la rencontre n'est sortie de son cadre sportif. Racontez-nous un peu ce but, votre premier de la saison qui a vraiment tardé à venir ? Sur une longue chevauchée, Hachoud fait une passe à Yachir qui était dans la surface de réparation. Et sans voir, il m'a mis une talonnade très astucieuse. Idéalement placé, je ne me suis pas posé de question. J'ai tiré de toutes mes forces. J'étais aux anges lorsque j'ai vu le ballon prendre le chemin des filets. C'était un moment de pur bonheur. Je n'oublierai pas de sitôt ce but qui met fin à 15 matchs sans le moindre buts toutes compétitions confondues. Je suis aux anges et je dédie mon but à toute ma famille et aux supporters qui ont été derrière moi. J'ai toujours bénéficié du soutien des Chnaoua. Ne pensez-vous pas que Bouali a été l'artisan de ce renouveau ? Absolument. Il a beaucoup communiqué avec nous. Il a essayé de trouver des solutions. Il nous a soutenus, alors que d'autres entraîneurs nous auraient enfoncés. Et c'est tous ensemble que nous sommes parvenus à redresser la barre. Je tiens aussi à dire à nos supporters que notre ligne d'attaque est de nouveau performante. Désormais, on fera très mal, comme c'était le cas la saison dernière. Très dépendant de Hachoud et de ses balles arrêtées, cette fois, le but est venu sur une phase de jeu à triangle ? Il ne faut pas non plus oublier que contre Chlef, Djallit a inscrit le premier but sur une action de jeu. Cette fois face au CSC, nous avons confirmé qu'on était de retour, même si j'ai toujours dit que la victoire était toujours collective, peu importe celui qui marque. Il est évident que je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin. Je ferai tout pour inscrire d'autres buts, car on dit bien que l'appétit vient en mangeant. Après ce coup d'éclat, vous allez replonger dans l'ambiance de la Coupe d'Algérie avec ce match face à la modeste équipe du CRB Ben Badis... On ne connaît rien de cette équipe. Il est certain qu'on ne va pas la prendre de haut. Nous allons la respecter et nous donner à fond car nous devons absolument faire respecter la hiérarchie. Nous avons cette chance de jouer nos deux prochains matchs à Bologhine. A nous d'en profiter pour enchaîner les victoires et terminer la phase aller en apothéose. -------------------------- Il n'avait plus marqué depuis 7 mois Impensable il y a quelques mois, car jamais Hadj Bouguèche n'avait connu un passage à vide aussi long. Il faut remonter au 18 mai dernier pour assister au dernier fait d'armes de Hadj en championnat. C'était lors de l'avant- dernière journée de la saison écoulée contre le Chabab de Batna. Depuis, Hadj a disputé 15 autres matchs toutes compétitions confondues sans mettre un but. Avant-hier, c'était l'heure de la gloire du natif d'Arzew qui a dû attendre 1275' en championnat pour vaincre, enfin, le signe indien. -------------------------- La victoire face au CSC, le match référence Le 24 août dernier correspond à la date de la dernière victoire des Mouloudéens hors de leurs bases. C'était contre la JSMB, à l'occasion de la première journée du championnat disputée au stade de l'Unité- maghrébine. Un but de Mustapha Djallit avait suffit au bonheur des Algérois. L'on se rappelle que Hadj Bouguèche avait été privé d'un doublé qui aurait pu changer la donne. Mais ce n'était que partie remise, puisque au prix d'une très grande abnégation, le natif d'Arzew est parvenu, enfin, à vaincre le signe indien. Ce succès à Béjaïa n'était qu'un feu de paille, du moment que les Vert et Rouge ont par la suite très mal négocié leurs différents voyages à Sétif, Bordj Bou Arréridj et Béjaïa pour affronter le MOB. Il fallait au Mouloudia un match référence à l'extérieur, pour repartir sur des bases nouvelles. Ce moment de gloire interviendra lors de l'avant-dernière journée de la phase aller, contre le CSC dans le chaudron du stade Hamlaoui. Dans un stade chaud bouillant, le Mouloudia a su se surpasser pour remporter un succès mérité. Reprochant à cette équipe de manquer d'ambition et d'engagement, elle a donné avant-hier une leçon de combativité et de solidarité sur le terrain. Malgré les absences de certains cadres, les Mouloudéens ont su se transcender pour réussir là où toutes les autres formations se sont cassées les dents. Subir les assauts adverses, tout en maîtrisant le jeu pour mieux contrer, a été la tactique adoptée par les Algérois qui ont réalisé, avant-hier, sans conteste leur match référence. Cette victoire est aussi un message fort à tous les détracteurs qui n'ont jamais cru en cette équipe. Désormais, il faudra compter avec le Mouloudia qui est revenu dans la course au titre. Et pour prendre la mesure de ce coup d'éclat en terres constantinoises, il faut remonter au mois de novembre 2012 pour assister au dernier revers du CSC chez lui. C'était contre la JSK d'Enrico Fabbro, l'ex- coach du Mouloudia. Cette révolte des Mouloudéens devrait en appeler d'autres. -------------------------- Kaci-Saïd : «Je remercie les dirigeants du CSC et le service de sécurité pour son professionnalisme» Le manager général, Kaci-Saïd, nous a confié au lendemain du match remporté face au CSC : «Je remercie les dirigeants du CSC pour leur accueil et le service de sécurité pour son professionnalisme. Je suis très heureux, car nous avons gagné en ayant inscrit notre plus beau but depuis le début de la saison. En termes de conception, le but de Bouguèche est de toute beauté.» -------------------------- Bouali «Nous devons rester humbles et garder les pieds sur terre» Connaissant parfaitement la mentalité du joueur algérien, Fouad Bouali sait qu'on a tendance à s'enflammer, après un coup d'éclat. «C'est une belle victoire qui nous permet d'entrevoir l'avenir sereinement. Nous devons continuer à bosser très dur pour progresser. Et pour y parvenir, il est impératif de rester humbles et de garder les pieds sur terre.» «Je ne veux plus qu'on parle d'inefficacité chronique !» «J'étais très content pour Bouguèche qui a débloqué son compteur, après Djallit. Yachir a livré une passe décisive, il a été très costaud. Moi, j'ai toujours dit que la victoire était collective, peu importe celui qui met le cuir au fond des filets. Si on gagne grâce à notre défense, je ne vais certainement pas m'en plaindre. Avec le but de Bouguèche de fort belle manière, je ne veux plus qu'on me parle de cette inefficacité chronique qui touche notre ligne avant qui a retrouvé des couleurs», a-t-il ajouté. «Pas question de sous-estimer Ben Badis !» Et d'ajouter : «Nous allons préparer ce match de coupe contre cette équipe de Ben Badis. Il n'est pas question de sous-estimer notre adversaire. Le fait de jouer à fond est une forme de respect. Nous voulons aller loin dans l'épreuve populaire.» «S'imposer au stade Hamlaoui prouve que mon équipe a du caractère» «Ce n'est pas tous les jours qu'on gagne au stade Hamlaoui. Nous avons su jouer en bloc, attendant le moment de porter le coup de grâce. S'imposer dans l'antre de Hamlaoui prouve que mon équipe a vraiment du caractère», précisera Bouali. «Je n'aime pas promettre monts et merveilles mais on fera tout pour jouer les premiers rôles» «Je suis quelqu'un de pragmatique qui n'aime pas promettre monts et merveilles aux supporters. Mais ce que je peux leur dire, c'est qu'on fera tout pour jouer les premiers rôles. Et cela ne se fera que si nous parvenons à garder ce même état d'esprit», nous a confié Bouali, homme du renouveau mouloudéen.