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Zidane : «La surprise du Mondial 2014 ? J'espère que ça sera l'Algérie»
Publié dans Le Buteur le 22 - 12 - 2013

«Zagallo m'a confié que s'il avait eu un joueur à choisir hors du Brésil à mettre dans son équipe, il m'aurait choisi» «Le meilleur joueur brésilien, c'est Ronaldo» «La France a les joueurs pour faire quelque chose au Mondial»
Zinedine Zidane a répondu aux internautes fans de la page Facebook de la FIFA. Dans ses réponses, l'icône du football mondial a surtout évoqué les chances de l'Algérie dans ce prochain Mondial brésilien, sa relation avec le Brésil et ses plus beaux moments du football. Zidane estime qu'une qualification des Verts au prochain tour lui fera particulièrement plaisir et donnera un goût spécial à la prochaine Coupe du monde.
«A part Ronaldinho, les vrais numéros 10 n'existent plus»
A la question s'il avait en tête un milieu de terrain qu'il appréciait plus qu'un autre, Zinedine Zidane a répondu : «C'est compliqué, je n'ai pas quelqu'un qui me vient à l'esprit, je dois dire qu'aujourd'hui, les vrais numéros 10, il y en a de moins en moins. Franchement, je n'ai pas de nom. Je dirais sur ma génération, il y a Ronaldinho. On jouait à la même époque, lui à Barcelone et moi au Real Madrid
«J'espère que le parcours de l'Algérie sera meilleur que celui de 2010»
Voulant savoir quel serait le meilleur parcours de l'Algérie dans ce Mondial brésilien qu'elle disputera pour la 4e fois de son histoire, Zinedine Zidane, qui garde toujours le parcours mitigé de l'Algérie en Afrique du Sud, déclare : «J'espère qu'ils seront bons, ils ont fait le plus difficile, à savoir la qualification, j'espère que le parcours de l'Algérie sera meilleur qu'en 2010 où ils n'ont pas eu la chance d'aller au second tour. J'ai deux pays, celui où je suis né et mon pays de cœur l'Algérie. Voilà, je vais les soutenir à fond.»
«Mon but le plus important est celui marqué en finale de la Ligue des champions»
Buteur décisif en finale de Champions League avec le Real Madrid, Zinedine Zidane se souvient toujours de cet exploit qui lui a offert l'opportunité de gouter à l'unique trophée majeur qui lui manquait : «Le but le plus important de ma carrière est celui qui me manquait, à savoir celui que j'avais marqué en Champion's League contre Leverkusen. Et le plus beau, je pense que c'était celui marqué face à la Norvège, à Marseille.»
«L'Algérie au second tour, ça serait vraiment pas mal»
Avant de clore ses réponses, Zinedine Zidane, toujours aussi attaché au pays de ses parents, a émis le souhait de voir l'Algérie passer pour la première fois de son histoire au second tour de la Coupe du monde : «La surprise du Mondial-2014 ? J'espère que ça sera l'Algérie. Ça serait vraiment pas mal, parce que si la France se qualifie, ça ne sera pas une surprise, mais voir l'Algérie au second tour, ça serait très bien.»
«Zagallo m'a confié que s'il avait eu un joueur à choisir hors du Brésil à mettre dans son équipe, il m'aurait choisi»
La route qui a mené Zinedine Zidane vers la légende est passée par le Brésil. Ses deux buts en finale de la Coupe du monde de la FIFA 1998 et son match d'anthologie en quarts de finale de l'épreuve reine en 2006 face à la Seleçao ont offert à Zizou une place à part dans le panthéon du football. Mais si le fabuleux destin de ce champion est à jamais lié à ce pays, l'inverse est également vrai. Car le futur du Brésil et "sa" Coupe du monde ont récemment été mis entre les mains de Zidane, le Français ayant participé au tirage au sort final de l'épreuve, ce 6 décembre 2013, à Costa do Sauipe. FIFA.com a profité de l'occasion pour le rencontrer et évoquer cette relation particulière qu'il entretient avec la nation du roi Pelé, et ses souvenirs en Coupes du monde.
Zinedine, quel sentiment avez-vous lorsque vous revoyez les images des quarts de finale de la Coupe du Monde 2006 contre le Brésil, où vous avez brillé ?
Cela fait du bien ! En fait, je ne regarde pas souvent mes vidéos. Cela rappelle évidemment de bons souvenirs... Il se passait quelque chose de magique sur le terrain pour moi comme pour beaucoup de mes partenaires ce jour-là. On avait vraiment une belle génération de joueurs... C'était un beau moment.
Ce match est-il le plus abouti de toute votre carrière ?
C'est ce qu'on m'a souvent dit. En réalité, je ne sais pas. Il fait partie de mes plus belles prestations. Mais est-ce que c'est le plus abouti ? Je n'en sais rien. Je crois qu'il y en a eu quelques autres, en tout cas pour moi...
Mais force est de constater que le Brésil est une équipe qui vous a inspiré. On pense à ce match de 2006 et évidemment à la finale de 1998. Finalement, le Brésil n'était-il pas votre meilleur ennemi ?
Curieusement, quand j'évoque le Brésil avec certains anciens joueurs, il est perçu comme une bonne nation du football, mais sans plus. Me concernant, cette équipe m'a en tout cas toujours inspiré. Face à elle, j'ai toujours réussi à hausser mon niveau de jeu et mes coéquipiers également. A chaque fois qu'on a rencontré la Seleçao, on savait qu'on était capables de tout. On n'a jamais été favoris. Et c'est souvent dans ces cas-là qu'on réalise les meilleures choses. Cela s'est passé comme ça pour nous.
En deux matchs contre le Brésil, vous avez presque humilié la Seleçao. Pourtant, les Brésiliens ne semblent pas vous en vouloir. Vous sentez-vous chez vous au Brésil ?
"Humilier" le mot est peut-être un peu fort... On a gagné, ni plus ni moins (sourire). Mais c'est vrai, je n'ai pas la sensation qu'ils m'en veulent. À chaque fois que je suis venu ici, les gens m'ont donné l'impression d'être assez admiratifs de ce que j'ai fait contre eux. Alors qu'on aurait pu penser que j'allais recevoir des pierres (rire) ! Pour l'anecdote, j'ai rencontré récemment M. Zagallo, qui était l'entraîneur du Brésil en 1998. Il m'a dit quelque chose de très touchant. Il m'a confié que s'il avait eu un joueur à choisir hors du Brésil à mettre dans son équipe, il m'aurait choisi. Venant du professeur Zagallo, c'est un compliment formidable.
D'une certaine façon, vos gestes n'ont-ils pas été imprégnés par le football brésilien ?
Oui, tout à fait ! D'ailleurs, petit, quand je jouais avec mes copains du quartier, on organisait des fausses Coupes du monde. Quelle équipe on voulait être à chaque fois ? Le Brésil ! Depuis toujours, ce pays a fait partie de ma vie. Ensuite, le rêve est devenu réalité, j'ai fait une vraie Coupe du monde, j'ai eu la chance de jouer contre le Brésil. Alors je me suis dit : "Voilà ! Régale-toi ! Il ne peut rien se passer. Même si tu perds, personne ne t'en voudra. Sois bon, éclate-toi ! Et si tu peux gagner contre le Brésil, ça fera joli au tableau de chasse final (sourire) !"
Quels sont vos premiers souvenirs du football brésilien ?
C'est incontestablement la Coupe du monde de 1982, j'avais 10 ans. Je revois ce maillot jaune, les joueurs comme Socrates, Zico, Julio César... Il y avait tellement de stars...
Quel joueur brésilien vous a le plus marqué ?
Il y en a beaucoup... Mais pour moi, pour l'avoir côtoyé, le meilleur c'est Ronaldo, avec qui j'ai joué au Real Madrid.
A quels mots pensez-vous lorsqu'on vous dit "Brésil" ?
La fête, la joie, la gaité, le maillot jaune ! C'est la classe, le bonheur absolu... Et puis c'est un public de connaisseurs. Je pense qu'on va assister à un beau tournoi, avec de beaux joueurs.
L'équipe de France sera notamment du voyage. Qu'avez-vous pensé de sa campagne qualificative ?
Elle s'est qualifiée, c'est la bonne nouvelle. Pour un pays comme la France, participer à la Coupe du monde est essentiel. Après la manière... il s'est passé ce qui s'est passé pendant les qualifications, mais l'important c'est d'y être. On retiendra cela.
Est-ce que le fait de gagner dans la difficulté peut les aider à se transcender lors des prochaines échéances ?
Certainement. Le plus dur est de se qualifier. Et quand vous faites un parcours comme celui-là, vous vous dites : "on y est". Ensuite c'est une autre compétition qui commence. Il y a la phase préparatoire et le tournoi débute six mois après la fin des éliminatoires. C'est là qu'il va falloir être prêt, physiquement et mentalement. Ce sera un autre état d'esprit. Je leur souhaite d'être prêts au mois de juin.
Quelles sont les chances des Bleus lors de ce tournoi mondial ?
Ils ont de bonnes chances. Les joueurs sont déjà dans la compétition. Mais je le répète il faudra être prêt le jour J. On peut dire maintenant "ils sont biens" ou "ils ne sont pas biens". Mais en vérité, c'est dans six mois qu'il faudra être opérationnel et se préparer pour faire quelque chose de grand. Ils en sont capables, la France a les joueurs pour parvenir à faire quelque chose.
Que ressent-on lorsqu'on remporte une Coupe du monde ? Qu'est-ce que cela signifie sur le plan personnel ?
La Coupe du monde, c'est la cerise sur le gâteau ! C'est le summum, on ne peut pas faire mieux. Tout joueur rêve de participer à cet évènement et peu y parviennent. Ensuite, le but est d'aller le plus loin possible, d'atteindre la finale, d'essayer de la gagner, puis de marquer un but... Et quand vous avez fait tout ça, c'est l'apothéose ! C'est le rêve absolu de tout joueur de football.
Qu'est-ce que cela représente pour un pays de gagner un tel trophée ?
C'est énorme ! En 1998, on l'a vécu avec les gens. Même si on était dans notre cocon, à Clairefontaine, on voyait quand même ce qui se passait dehors... C'est formidable ce que le football peut fédérer. C'est ce qu'on a réussi à faire, à un moment donné, au moins pendant un temps : créer cette osmose entre les gens, partout dans la rue. Pendant un temps, on peut dire qu'on a contribué à créer quelque chose d'unique à travers le sport.
Qu'attendez-vous de la prochaine Coupe du monde ?
Comme tout le monde, je pense que ça sera festif ! Le Brésil, c'est le pays du football, tout simplement. Même si le football a été inventé en Angleterre, le Brésil est pour beaucoup dans son évolution. Il faut être à cette Coupe du monde : s'il y en a une à jouer, c'est celle-là !
Avez-vous un favori ?
Cela serait bien qu'une équipe européenne gagne en Amérique du Sud. Mais je n'ai pas de favori en particulier. A ce niveau, il n'y a plus de petites équipes. Avant il y avait des écarts entre les plus grandes nations et les autres, ça s'est beaucoup resserré.


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