Raouraoua : «Le match du 31 mai est maintenu, l'adversaire sera connu dans 24 heures» Ce sont des travaux éclairs auxquels les membres de l'assemblée générale ordinaire de la Fédération algérienne de football ont assisté hier, en présence de Mokhtar Boudina, directeur des sports au ministère de la Jeunesse et des Sports, et de Mustapha Berraf, président du Comité olympique algérien. L'adoption des bilans moral et financier s'est faite rapidement, après des exposés succincts lus par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Les 98 membres de l'assemblée générale présents sur les 112 inscrits n'ont trouvé aucune matière à critiquer. Raouraoua refroidit la Ligue en affirmant que l'arbitrage restera sous le giron de la FAF Dans son exposé, le patron du football a évoqué la question de l'arbitrage, l'un des sujets objet de critiques de la part des présidents de club. D'ailleurs, ces derniers comptent même réviser les textes de la Ligue du football professionnel afin d'amener la gestion de l'arbitrage dans leur giron. Raouraoua les a découragés indirectement en insistant sur le fait que la commission d'arbitrage doit être gérée par la FAF, conformément à une loi que la FIFA va promulguer et qui obligera toutes les instances gérant les arbitres de relever des fédérations et non pas des Ligues ou de structures indépendantes. Il promet des réajustements la saison prochaine pour améliorer l'arbitrage Cela dit, il a reconnu l'existence d'erreurs d'arbitrage dans le football algérien et a appelé à faire en sorte de remédier à cette situation, notamment par l'amélioration de la formation des arbitres. Cependant, il a réfuté l'argument de faire porter aux arbitres seuls la responsabilité des défaites, indiquant que les joueurs commettant de graves erreurs ou ratant des penalties ne font pas l'objet des mêmes critiques. Il a ainsi appelé les clubs à avoir une approche professionnelle de ce problème, tout en promettant des réajustements importants dans le corps des arbitres à partir de la saison prochaine. Dorénavant, seuls les clubs en possession d'une licence CAF participeront aux compétitions africaines Pour ce qui est des participations des clubs aux compétitions africaines, le président de la FAF a annoncé qu'à partir de l'année prochaine, seuls les clubs en possession d'une licence CAF pourront y postuler. Pour l'instant, seuls quatre d'entre eux ont introduit des dossiers pour l'acquisition de la licence CAF, appelant les autres à en faire de même, s'ils veulent participer à l'avenir aux compétitions africaines. Des prévisions de 127 milliards de dépenses et 160 milliards de recettes pour 2014 Le commissaire aux comptes a donné des chiffres concernant la gestion financière de la FAF. Ainsi, 129 milliards de centimes ont été dépensés l'année dernière. Pour 2014, le chiffre prévisionnel des dépenses est de 127 milliards, dont 37% destinés à la sélection nationale. En ce qui concerne les recettes, les chiffres exposés révèlent que la FAF baigne dans l'opulence financière puisque les prévisions tablent sur 160 milliards de revenus pour 2014 : 48% du montant provient des primes de la FIFA et de la CAF, 26 % des subventions de l'Etat et du ministère de la Jeunesse et des Sports, 20% des contrats de sponsoring et 5% des droits de diffusion des matchs. Quand est venu le momentde parler, ils se sont tus Visiblement, Bellaïd Lacarne connaît la musique. Comme il l'avait prévu, les travaux de l'assemblée générale ordinaire de la FAF se sont déroulés, hier à l'hôtel Hilton Alger, sans aucune anicroche. En effet, les bilans moral et financier ont été adoptés à l'unanimité des membres présents, sans contestation ni discussion, confortant ainsi le président Mohamed Raouraoua dans sa démarche et dans sa politique. Les présidents avaient promis un vent de révolte Pourtant, à entendre les présidents de club qui s'étaient exprimés la veille de l'assemblée générale ordinaire de la Ligue nationale de football, un vent de révolte était censé souffler sur les travaux d'hier. Les statuts actuels de la Ligue ont été critiqués et les orateurs ont réclamé leur révision de manière à avoir plus de prérogatives, notamment celles qui reviennent actuellement à la FAF en matière d'arbitrage et de gestion des droits de télévision. Une assemblée générale extraordinaire a même été convoquée dans deux semaines, afin de réviser les textes. Lacarne avait raison : tout le monde s'est aplati Or, face à Mohamed Raouraoua, ces mêmes voix critiques se sont tues. Les bilans ont été adoptés à l'unanimité. Aucune voix discordante. Finalement, Bellaïd Lacarne, président de la Commission fédérale d'arbitrage, avait bien raison de dire la veille : «On verra s'ils diront la même chose devant Raouraoua.» Ils n'ont rien dit, se contentant d'applaudir (alors que la veille, lors de l'assemblée générale ordinaire de la LFP, il n'y avait pas d'applaudissements durant les travaux) et d'approuver tout. Devant Raouraoua, tout le monde s'est aplati. Personne n'a pris la parole, même pas pour dire «oui, mais...» Le plus étrange est que personne parmi les présents n'a osé discuter les bilans, encore moins émettre une observation ou donner un avis. Même pas pour dire «oui, mais...». Concernant une éventuelle contestation, alors là, il faudra repasser ! C'était du «tout va bien» digne des plus belles années du régime soviétique. Même le point relatif à l'arbitrage, qui a fait pourtant parler les représentants de tous les clubs –vraiment tous !- depuis le début de la saison, n'a pas été abordé par l'un des présidents. Pourtant, Raouraoua a bien proposé à ceux qui voulaient intervenir de prendre la parole, mais personne n'a voulu parler alors que le cadre, l'assemblée générale de la FAF, se prêtait pour exposer les problèmes en toute légalité. C'est difficile et impoli de parler la bouche pleine ! Qu'est-ce qui a changé entre lundi et mardi ? Les présidents de club ont-ils donc peur de Mohamed Raouraoua ou ne reconnaissent-ils pas l'assemblée générale de la FAF comme un cadre de discussion légitime ? A moins qu'il y ait eu, entre-temps, des «anges de la nuit» qui auraient fait revenir les présidents à la raison en contrepartie de quelques rétributions. Il est vrai qu'il est difficile et même impoli de parler la bouche pleine. En tout cas, osons espérer que les présidents auront dorénavant le réflexe de ne plus critiquer les instances dans les médias. Quand on n'ose pas critiquer les gens en face, le minimum de décence est de s'abstenir de le faire quand ils ont le dos tourné. Raouraoua : «Le match du 31 mai est maintenu, l'adversaire sera connu dans 24 heures» A l'issue des travaux de l'assemblée générale de la FAF, Mohamed Raouraoua a répondu à des questions des journalistes ayant trait à plusieurs sujets. Bien sûr, le volet concernant la sélection nationale s'est taillé la part du lion. C'est ainsi que le sujet des matchs amicaux, en prévision de la Coupe du monde, a été abordé : «Le programme de préparation a été ficelé. Il y aura, comme prévu, trois rencontres amicales. Deux ont été déjà conclues, à savoir celles contre la Slovénie le 4 mars et la Roumanie le 4 juin. Entre les deux, il y a le match amical du 31 mai qui est maintenu. L'adversaire sera connu dans 24 heures au plus tard. Ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit d'une sélection européenne.» «Nous n'irons pas au Brésil pour faire du tourisme» Pour ce qui est des objectifs assignés aux Verts pour le Mondial, Raouraoua a répété que la sélection n'ira pas pour faire du tourisme : «Nous avons mis tous les moyens à la disposition de la sélection pour qu'elle effectue une préparation à la hauteur de l'événement. Nous n'irons pas au Brésil faire du tourisme. Nous ferons en sorte que notre participation soit positive.» «La préparation de la CAN-2015 a déjà commencé» Cela dit, la FAF se projette déjà dans l'après-Mondial, puisqu'il y aura les éliminatoires de la CAN-2015 qui suivront immédiatement : «La préparation de la CAN-2015 a déjà commencé car le temps ne sera pas en notre faveur après la fin de la Coupe du monde, puisque nous seront appelés à jouer, chaque mois, deux matchs par semaine. Tout doit donc être minutieusement préparé. Même la CAN-2017 est en cours de préparation, car nous ambitionnons de lancer une génération capable de reprendre le flambeau.» «Il n'y a aucun accord avec Halilhodzic pour l'après-Mondial, mais s'il part, on a prévu un plan B» L'identité du sélectionneur qui mènera les Verts dans les qualifications de la CAN-2015 n'est pas encore connue puisque Halilhodzic ne s'est toujours pas prononcé sur son avenir à la tête des Verts. «Il n'y a eu aucun accord avec Vahid Halilhodzic pour une prolongation de contrat. Pour le moment, toute l'attention est focalisée sur la préparation du Mondial. Nous espérons que le sélectionneur restera en poste, après la Coupe du monde, mais dans le cas où il décide de partir, il existe un plan B avec la désignation d'un autre sélectionneur. Pour l'instant, on n'en est pas encore là», a-t-il affirmé. «Je ne vois pas quelles prérogatives réclame la LFP !» Mohamed Raouraoua a réagi à la demande formulée par les présidents de club de réviser les statuts de la Ligue du football professionnel (LFP), afin que cette dernière ait plus de prérogatives. «Je ne pense pas que la Ligue manque de prérogatives pour diriger comme il se doit les championnats des Ligues 1 et 2. Je ne vois pas quelles prérogatives possèdent les autres Ligues professionnelles à travers le monde et que ne possède pas la LFP. S'il y en a, nous sommes disposés à les rajouter dans les statuts de la LFP, mais ceci est complètement illogique», a-t-il martelé. «La commission d'arbitrage gérée par la Ligue ? Insensé !» Il a, en outre, rejeté la demande exprimée par des présidents de club de mettre la commission d'arbitrage sous la responsabilité de la Ligue de football professionnel : «Ceci est insensé. Dans tous les pays du monde, les commissions d'arbitrage, conformément aux règlements de la FIFA, sont gérées par les fédérations nationales afin d'assurer un fonctionnement impartial du travail arbitral et, le cas échéant, demander des comptes. Donc, la commission d'arbitrage restera dans le giron de la FAF.» Les clubs auront droit à des assiettes de terrain de 5 hectares Raouraoua a annoncé une mesure concrète en faveur des clubs : l'augmentation de la surface de l'assiette de terrain qui sera octroyée à chaque club pour la construction d'un centre de formation. «Nous sommes conscients qu'il y a encore des lacunes dans le professionnalisme de notre football, mais nous veillons à améliorer les choses progressivement. Déjà, nous avons décidé de porter les assiettes destinées à la construction des centres de formation à 5 hectares au lieu de 3», a-t-il révélé. Les demi-finales de la coupe reportées aux 28 et 29 mars Le président de la FAF a confirmé le report des demi-finales de la Coupe d'Algérie prévues initialement pour le mardi 18 mars : «Les dates ont été modifiées. Les demi-finales se joueront les 28 et 29 mars 2014.» De ce fait, les matches auront lieu un week-end, pas un jour de semaine. Projet d'une clinique spécialisée de haut niveau Au cours des travaux de l'assemblée générale de la FAF, Mohamed Raouraoua a annoncé, parmi les projets pour l'année 2014, la construction d'une petite clinique de haut niveau spécialisée dans les soins pour sportifs : «Il s'agira d'une clinique destinée à soigner les sportifs algériens. Elle sera une sorte de Aspetar en plus petit. Nous veillerons à former un personnel médical et paramédical de qualité, afin de bien encadrer la future structure.»