Les bilans moral et financier de la LFP adoptés L'assemblée générale ordinaire de la Ligue de football professionnel s'est tenue hier à l'hôtel Hilton Alger. Présidée par le président en exercice, Mahfoud Kerbadj, elle avait pour unique ordre du jour l'adoption du bilan moral et financier de l'année passée. Cependant, les présidents de club, à travers un point d'ordre, ont demandé et obtenu la convocation d'une assemblée générale extraordinaire dont l'unique point à l'ordre du jour sera la révision des statuts de la Ligue. Les bilans sont passés comme deux lettres à la poste En effet, le bilan a été lu, exposé et approuvé sans aucun problème. En fait, tout le monde savait qu'il passerait telle une lettre à la poste. Puisque cela avait été le cas lors d'exercices plus compliqués, pourquoi en serait-il autrement pour l'année 2013 où il n'y a pas eu de problèmes de gestion ? De plus, les exposés techniques ne sont pas trop la tasse de thé des présidents. Comme l'a honnêtement reconnu Abdelkrim Medouar au cours de son intervention, la lecture du bilan n'a intéressé personne. Si les présidents des clubs des Ligues 1 et 2 ont été nombreux à s'être déplacés pour cette assemblée générale ordinaire, c'était pour autre chose. Les présidents de club s'étaient réunis pour décider de la nécessité de réviser les textes En effet, avant que ne débutent les travaux de l'assemblée générale ordinaire de la LFP, ils s'étaient rencontrés entre eux afin de discuter les résultats de la réunion entre le ministre de la Jeunesse et des Sports et certains d'entre eux, à l'issue de laquelle une commission mixte permanente a été dégagée afin d'effectuer des réunions mensuelles pour parler des problèmes de football. Il a été décidé, au cours de cette rencontre entre présidents, d'introduire une demande afin de convoquer une assemblée générale extraordinaire destinée à réviser les statuts de la Ligue de manière à lui octroyer plus de prérogatives et de pouvoirs. Redjradj a présenté la requête au nom de ses pairs A cet effet, alors que les exposés concernant le bilan financier n'étaient pas encore terminés, Medouar a demandé un point d'ordre : il a informé le président que les présidents des clubs des Ligues 1 et 2 avaient une requête à formuler avant la poursuite des travaux. Rachid Redjradj, directeur général de la JSMB, a exposé la requête à Kerbadj au nom de ses pairs, demandant à ce que l'assemblée générale extraordinaire ait lieu dans une quinzaine de jours. «Nous vous demandons de la convoquer en vertu de l'article 3 des statuts. Si vous ne le faites pas, nous le ferons par le vote des deux tiers de la composante de l'assemblée générale», a-t-il déclaré. Kerbadj : «S'il y en a qui veulent que je parte tout de suite, je le ferai sans problème» Après l'adoption du bilan à l'unanimité des présents, Kerbadj a pris la parole. Après avoir donné son accord pour la convocation d'une assemblée générale extraordinaire dans quinze jours, avec la révision des statuts comme unique point à l'ordre du jour, il s'est dit prêt à renoncer de suite à ses fonctions de président de la LFP si un membre de l'assemblée parmi les présents voulait prendre sa place. «Beaucoup de choses qui ont été dites et des critiques ont été formulées. Certaines d'entre elles m'ont blessé alors que j'ai veillé tout le temps à l'application stricte de la réglementation. Donc, s'il y a une personne dans cette salle qui souhaiterait que je parte tout de suite et voudrait assumer la charge de président, je me retire sans aucun problème et sans rancune», a-t-il déclaré. Mani Saâda (ESM) : «Ce n'est pas vous le problème, ce sont les textes» Le premier membre de la Ligue à avoir pris la parole en réponse à la déclaration de Kerbadj a été Mani Saâda, président de l'ES Mostaganem. «Ce n'est pas vous le problème, M. Kerbadj. Le vrai problème ce sont les textes régissant la LFP. Ils limitent votre champ d'action car ils réduisent vos prérogatives. C'est pour les réviser que nous demandons la tenue d'une assemblée générale extraordinaire», a-t-il déclaré. «La Ligue est l'émanation des clubs et vous êtes le représentant des clubs auprès des instances. Quand vous soulevez le problème de l'arbitrage, vous parlez en notre nom à tous car c'est un problème réel dont souffre la majorité des clubs», a-t-il ajouté. Medouar (ASO) : «L'arbitrage et les droits télé sont gérés en dehors de la Ligue» Prenant le relais, Medouar (ASO) a abondé dans le même sens, assurant que «même si on enlève Kerbadj et qu'on installe un autre président, ce sera la même chose car les statuts empêchent le président d'avoir la liberté d'agir pour régler les problèmes concrets». «Il est temps que la Ligue nationale ait des statuts à la hauteur de ses ambitions», a-t-il martelé, soulignant que «l'élaboration de la loi sur le professionnalisme a été faite sans consultation des principaux intéressés, à savoir les présidents de club, et nous en constatons aujourd'hui les conséquences». Il cite pour exemple le fait que «l'arbitrage, la discipline et les droits télé sont gérés en dehors de la Ligue». Boumella (MCA) : «La Ligue se contente d'énoncer les sanctions et de décréter le huis clos !» Le président du MC Alger, Boudjemaâ Boumella, tout en apportant son soutien à Kerbadj, a relevé plusieurs lacunes dans la gestion de la Ligue de football professionnel : «Plutôt que régler les problèmes de terrain, de domiciliation et de niveau de jeu, la Ligue se contente d'énoncer des sanctions et de décréter le huis clos ! Ce n'est pas comme ça que nous concevons le travail de la Ligue.» Et d'expliquer : «C'est pourquoi nous estimons que la solution est dans la révision des statuts de manière à ce que la Ligue ait plus de prérogatives et n'ait pas les mains liées.» Redjradj (JSMB) : «Nous avons des SSPA, pas des SPA, nous exigeons donc un statut particulier» Rachid Redjradj a voulu être concret dans son intervention : «Le législateur a donné aux sociétés détentrices des actions de club la nomination de sociétés sportives par actions, soit SSPA. Pourquoi pas sociétés par actions (SPA) tout court, comme sont nommées toutes les entreprises économiques ? Cela démontre que gérer un club ne peut pas se faire comme on gère une entreprise car ce n'est pas lucratif. C'est pour cela que nous demandons à ce que les sociétés gérant les clubs aient un statut particulier.» Après avoir entendu tous ceux qui ont voulu intervenir, Mahfoud Kerbadj a levé la séance en donnant rendez-vous aux présents dans quinze jours pour l'assemblée générale extraordinaire. En attendant, les membres de la Ligue sont attendus aujourd'hui à l'assemblée générale ordinaire de la FAF. ----------------------- Lacarne : «On verra s'ils diront la même chose devant Raouraoua» Belaïd Lacarne, président de la Commission fédérale des arbitres, était présent, en tant qu'invité, aux travaux de l'assemblée générale ordinaire de la LFP. Resté en retrait à l'arrière de la salle, il a suivi les charges directes et indirectes qu'a subies l'arbitrage de la part des intervenants. A la fin des travaux, il ne voulait pas s'exprimer au début «car je ne suis pas membre de l'assemblée générale de la LFP», mais après notre insistance, il a lâché : «Les membres de la Ligue sont libres de donner leur avis en toute liberté. J'aimerais juste qu'ils en fassent de même tout le temps. On verra s'ils diront la même chose devant Raouraoua demain (aujourd'hui, ndlr), lors de l'assemblée générale ordinaire de la FAF.» «Partout dans le monde, les commissions d'arbitrage sont gérées par les fédérations» En réponse aux voix qui se sont élevées hier pour exiger, à demi-mots, la révision des statuts afin de placer l'arbitrage sous la responsabilité de la Ligue du football professionnel, il a rétorqué : «Apparemment, ces gens ne savent pas que, dans tous les pays du monde, les commission de l'arbitrage sont placées sous la responsabilité des fédérations afin de garantir la neutralité du corps arbitral. On n'a jamais vu une commission arbitrale être gérée directement ou indirectement par des clubs.» «Certes, il y a eu des erreurs arbitrales, mais faut-il pour autant décapiter les fautifs ?» Cela dit, Lacarne a reconnu que des erreurs d'arbitrage sont commises dans les matches de championnat. «Oui, il y a des erreurs, mais faut-il pour autant décapiter les arbitres fautifs ? Il y a des sanctions qui sont infligées ainsi que des formations de recyclage afin d'éviter que les erreurs se répètent. Nous avons une jeune génération d'arbitres qu'il faut encourager et aider à progresser. Ce n'est pas en les vilipendant qu'on améliorera le niveau de l'arbitrage algérien», nous a-t-il affirmé. ---------------------------------------------- Kerbadj : «RCA-ESS aura bel et bien lieu jeudi» En marge des travaux de l'assemblée générale ordinaire de la LFP, Mahfoud Kerbadj a confirmé que la date du match RCA-ESS a bien été avancée : «Le match se déroulera jeudi conformément à une demande envoyée par les deux clubs. Tout a été fait selon la réglementation, avec des écrits. Les deux clubs ayant été d'accord pour avancer le match, nous n'y avons trouvé aucun inconvénient et avons officialisé la décision.» Hammar : «J'aurais aimé que Haddad soit là pour clarifier la situation avec lui» Le président de l'ES Sétif, Hassen Hammar, est décidé à jouer son match de championnat contre le RC Arbâa jeudi, conformément au vœu exprimé par les deux clubs, en dépit des critiques formulées par son homologue de l'USM Alger, Rebbouh Haddad. «J'aurais aimé que Haddad soit là aujourd'hui afin de clarifier la situation avec lui. Nous sommes deux grands clubs et il est malheureux qu'il y ait cette guéguerre par médias interposés. L'Entente n'est aucunement favorisée par la Ligue. Cette dernière a signifié aux clubs participant aux compétitions africaines qu'elle n'acceptera aucun report de match, mais elle n'a pas interdit l'avancement des rencontres. Puisque le RCA est d'accord, où est le problème ? Dommage qu'il y ait cette polémique inutile !», a-t-il affirmé.