Si un miracle est quelque chose d'instantané, quelque chose qui a lieu en une fraction de seconde, on ne pourrait pas dire que Villareal est un miracle. Il a, par contre, le même effet ou plus d'un miracle qui perdure depuis des années. En dehors de l'Espagne, personne ne sait que cette petite ville se situe au bord de la mer, pas loin de la mégapole Valence, une ville où vivent à peine 50.000 habitants. Personne ne sait qu'historiquement, c'est un club habitué à jouer le maintien en 4e division pour ensuite, par la main du président Fernando Roig, ‘Le sous-marin jaune' a, en 11 ans, réussi une ascension fulgurante qui l'a mené jusqu'à la première place de la Liga. Le miracle a duré 10 ans. Dans son stade, sont passées les meilleures équipes du Vieux continent et en son sein ont évolué des joueurs de la trempe de Riquelme, Palermo, Pires, Forlán, Belletti, Reina… Le club a remporté l'Intertoto en 2003 et 2004, il a été vice- champion d'Espagne en 2008 et a atteint la demi-finale de la Ligue des champions en 2005. Ce jour-là, Riquelme a raté un penalty qui aurait éliminé Arsenal et offert aux puristes une finale Villareal-Barça à Paris. Cette équipe de village venait de toucher le ciel à cette période. Un équipe d'un village de 50.000 habitants regardait l'Europe de haut avec un orgueil pas du tout usurpé. L'été dernier, Florentino Pérez a vidé sa caisse XXL pour voir courir Kaká, Ronaldo et Benzema au Bernabeu. Une partie de cet argent est partie à Villareal. Et ce n'était pas pour recruter des joueurs. C'était plutôt l'échec du recrutement d'Arsene Wenger qui a conduit le tout-puissant Real à prendre Mauricio Pellegrini, ancien commandant du sous-marin jaune pour piloter le transatlantique blanc. Le vide laissé par Pellegrini a été pallié par Ernesto Valverde qui, après ses succès avec l'Espanyol, a remporté le championnat grec à la tête de l'Olympiakos. L'effectif est pratiquement le même, mais la dynamique est complètement différente. Villareal est passé d'un outsider de la Ligue des champions à un simple faire-valoir de la Liga en passant son temps en bas du tableau. Une équipe pourtant remplie d'internationaux, mais qui se contente de suivre d'en bas le coude à coude entre le Real et le Barça, la valse des entraîneurs à l'Atlético et la lutte avec soi-même du voisin Valence… la vie continue, mais le sous-marin se noie avec des années de gloire. Son sauvetage est entre les mains des mêmes garçons qui l'ont placé à la cinquième place et aux portes de la Ligue des champions la saison passée. Par : Gonçal Pérez