«L'Egypte, c'est de l'histoire ancienne» Rafik Saïfi croyait qu'en quittant Alger, il allait enfin savourer la qualification au Mondial dans le calme. Il n'en fut rien et la ferveur qui s'est emparée du peuple algérien depuis mercredi dernier a suivi Saïfi jusqu'à Doha où il a reçu un accueil digne d'un vrai prince. Il y avait des Algériens, beaucoup d'Algériens, mais aussi des amoureux de l'équipe nationale toutes nationalités confondues dont des supporters d'Al Khor, fiers d'avoir en leur sein un mondialiste arabe. Une fois rentré à la maison, Saïfi nous a avoué ne pas s'attendre à un tel accueil : «Je pensais qu'il allait y avoir quelques personnes, mais pas toute cette foule pour moi seul. Finalement, je ne suis pas au bout de mes peines», nous a dit le numéro 10 des Verts en riant. Aura-t-il des difficultés à redescendre de son nuage ? «Je ne pense pas, en football tout va très vite et il faut se remettre en cause tous les jours pour pouvoir avancer. Dès le premier match avec Al Khor, je vais oublier tout ça et ouvrir une nouvelle page avec une saison dure qui va m'attendre moi et l'équipe nationale avec la Coupe d'Afrique et la Coupe du monde.» «Ma maison à Alger est devenue une zaouia» Revenant sur l'accueil d'Alger, Saïfi avoue n'avoir jamais vu une telle ferveur et rend hommage au président de la République «qui a réussi avant le match de Khartoum à mobiliser tout le peuple algérien derrière son équipe». Mais le plus drôle pour Saïfi, c'était l'appartement de ses parents à Bab Ezzouar devenu une vraie zaouia. «La porte de la maison était restée ouverte toute la journée et tout le monde a tenu à venir me rendre hommage, c'était pénible de répondre à toutes les sollicitations, mais je l'ai fait avec plaisir, j'étais heureux de pouvoir donner de la joie à tout ce beau monde.» «L'Egypte, c'est de l'histoire ancienne» A l'instar de ses autres coéquipiers de l'Equipe nationale, Rafik Saïfi n'a pas voulu répondre aux insultes et autres invectives des Egyptiens. «Nous nous sommes rencontrés sur le terrain à onze contre à onze et nous les avons battus à la régulière. Pourquoi se prendre la tête avec les insultes de certains médias et certains joueurs. Je sais qu'en Egypte, il y a des gens sportifs qui ont accepté la défaite de leur équipe et qui vont nous supporter en Afrique du Sud en tant que représentants des Arabes, c'est de cette frange d'Egyptiens que je préfère parler», nous a également confié Saïfi. M. S.