En club comme en sélection, Zlatan Ibrahimovic vole de succès en succès. Il fait aujourd'hui partie des meilleurs joueurs du monde. Après avoir quitté l'Inter, où il était adulé, il a rejoint le tout-puissant Barcelone et sa pléthore de stars. A son arrivée en Catalogne, la question était de savoir comment il s'intégrerait dans une machine huilée quasiment à la perfection. Quelques mois plus tard, même les plus sceptiques reconnaissent que le grand attaquant suédois est en train de réussir son pari. Avant d'aborder une semaine où il affrontera successivement l'Inter et le Real Madrid, et avec la Coupe du monde des clubs de la FIFA en ligne de mire, Ibrahimovic a accepté de répondre en exclusivité aux questions de FIFA.com. Zlatan, cela fait quelques mois à peine que vous êtes arrivé et vous êtes déjà devenu un élément indispensable du FC Barcelone. Vous attendiez-vous à une adaptation aussi facile ? Non, je ne m'attendais pas à un tel début de saison. Je voulais commencer le mieux possible et je pensais que l'adaptation se ferait petit à petit. Normalement, quand vous arrivez dans un nouveau club, vous n'atteignez pas votre meilleur rendement en une semaine. Mais mes coéquipiers m'ont beaucoup aidé et continuent de le faire, tout comme l'entraîneur. Sur le terrain, quand vous jouez aux côtés de footballeurs aussi doués, vous n'avez à vous occuper de rien si ce n'est de bien faire les choses vous aussi. Le reste vient naturellement. A l'Inter, vous étiez plus libre qu'à Barcelone, où vous semblez avoir davantage de consignes tactiques à respecter… Il faut préciser qu'à l'Inter nous jouions en 4-4-2, alors qu'ici nous utilisons un 4-3-3. Il y a également une différence importante de mentalité entre les deux clubs. Ici, je joue devant, comme numéro 9, mais l'entraîneur m'autorise à aller à gauche ou à droite, à condition bien sûr que les ailiers permutent. À l'Inter, j'étais plus isolé, j'avais donc plus d'espace. Les équipes de Barcelone et de l'Inter sont chacune dirigée par un grand entraîneur. Quelle est la différence entre les deux ? La principale différence est que Pep Guardiola est plus actif, au sens où quand il vous explique quelque chose sur le terrain, il vous montre lui-même ce qu'il attend de vous, avec tous les mouvements que cela implique. Cela vient du fait qu'il a joué au plus haut niveau, ce qui n'est pas le cas de José Mourinho. Mais tous les deux ont un caractère formidable et une énorme envie de gagner. Ils savent tous les deux expliquer très clairement ce qu'ils veulent et sont directs avec les joueurs. Ce sont deux gagneurs. Et au niveau personnel ? Je crois qu'ils entretiennent tous les deux de bonnes relations avec les joueurs, très professionnelles. Je ne sais pas si c'est la même chose pour les autres, mais mon expérience avec Mourinho a toujours été extraordinaire. C'est la même chose maintenant avec Pep. Parmi vos nouveaux coéquipiers, est-ce qu'il y en a un qui vous a particulièrement surpris ? Non, parce que je sais comment ils jouent. Iniesta, Messi, Henry, Touré, Keita sont tous de très grands joueurs. Ils sont tellement forts que vous savez avant même d'entrer sur le terrain ce que vous pouvez attendre d'eux. Non, personne ne m'a surpris. C'est simplement un honneur de jouer avec eux. Vous êtes arrivé dans une équipe où la barre est placée très haut. Serez-vous capable de faire aussi bien que l'année dernière ? Personnellement, mon objectif est de tout gagner. Cela dit, il faut reconnaître qu'il sera assez difficile de réussir une nouvelle fois le triplé. Il est assez rare pour une équipe de rester au plus haut niveau pendant deux ans. D'un autre côté, nous sommes très forts sur le plan mental et nous pouvons nous appuyer sur l'expérience de l'année passée. Alors, pourquoi pas ? Comment faire pour maintenir ce niveau d'exigence, surtout sur le plan physique ? Par le travail. Nous travaillons beaucoup en essayant d'atteindre le juste équilibre entre les entraînements et les matches. Nous avons des préparateurs qui font tout pour que les efforts physiques soient bien répartis et pour que nous arrivions à 100 % au moment voulu. Quand vous jouez à ce niveau, vous savez que vous allez disputer énormément de matches. La préparation physique est donc extrêmement importante.* A la fin de l'année, vous allez jouer la Coupe du monde des clubs de la FIFA aux Emirats arabes unis. Que signifie pour vous la possibilité de remporter ce titre ? La Coupe du monde des clubs est une compétition que tous les joueurs veulent gagner mais que très peu ont la chance de disputer. Aujourd'hui, nous avons cette opportunité avec Barcelone et nous sommes très motivés. C'est l'un des rares trophées qui manquent dans la vitrine du Barça. Cette saison, c'est même l'un des grands objectifs du club, joueurs et supporters confondus. La Suède ne sera pas en Afrique du Sud. Par conséquent, la Coupe du monde des clubs de la FIFA sera votre seule chance de gagner un titre mondial cette saison… C'est une grande déception de ne pas aller au Mondial avec la Suède. De ce point de vue, il est vrai que la Coupe du monde des clubs revêt une importance particulière pour moi. Cela dit, chaque compétition à laquelle je participe est fondamentale. Je la joue pour la gagner. Ce tournoi ne fera pas exception, bien au contraire. J'irai là-bas avec la volonté de tout faire pour aider l'équipe à remporter le titre mondial. Vous pensez encore à cette non-qualification de la Suède ? Disons que c'est dommage. J'ai déjà joué deux Coupes du monde et deux Coupes d'Europe. J'adore ce genre de tournoi, par conséquent, ça fait mal de ne pas aller en Afrique du Sud. Mais en même temps, il faut être réaliste. Je joue dans une sélection nationale qui ne fait pas partie des meilleures du monde. Avec la Suède, nous partons rarement favoris. En général, nous faisons tout notre possible pour gagner mais cette fois-ci, nous n'avons pas eu de chance. Reverra-t-on Zlatan Ibrahimovic en Coupe du monde de la FIFA ? Je ne sais pas. Pour l'instant, je reste sur ma position de ne plus jouer en équipe de Suède, mais personne ne sait ce que l'avenir réserve. Pour le moment, c'est ainsi, mais je n'exlus rien. On verra. Revenons au présent. Cette semaine, vous jouerez avec Barcelone contre l'Inter, votre ancien club. Qu'est-ce que cela vous inspire ? L'Inter est une très grande équipe. Ce sera un match crucial, où nous n'aurons pas le droit à l'erreur. Une victoire nous permettrait de reprendre les choses en main dans notre groupe. Jusqu'ici, nous avons redoublé de malchance cette saison en Ligue des champions. C'est un match très important pour moi, mais je suis optimiste. Je suis persuadé que tout va bien se passer. Et dimanche prochain, c'est le clasico contre le Real Madrid… Encore un match importantissime ! Pas seulement pour nous, mais aussi pour les supporters, pour le club et même pour beaucoup de gens dans le monde entier. Ce match ne laisse personne indifférent. Nous serons chez nous. Je suis certain que nous allons gagner. Pourrez-vous répéter le fameux 6-2 de la saison passée ? Je ne sais pas si nous marquerons autant de buts mais nous jouerons avec le même esprit offensif, l'esprit de Barcelone. Je suis sûr que nous allons gagner et marquer plusieurs buts. In Fifa.com Fiche d'identité Club actuel : FC Barcelone Numéro : 9 Nom complet : Zlatan Ibrahimović Nationalité : suédoise Date et lieu de naissance : 3 octobre 1981à Malmö, Suède Taille : 1m 96 Poste : attaquant Surnom(s) : Ibra, Ibracadabra Parcours professionnel 1999-2001 : Malmö 40 (16) 2001-2004 : Ajax 106 (47) 2004-2006 : Juventus 91 (26) 2006-2009 : Inter Milan 117 (66) Depuis 2009 : FC Barcelone 10 (8) Sélection(s) en équipe nationale Depuis 2001: Suède 60 (22)