...si la parole est d'argent, le silence est d'or ! Je ne parlerai pas de la politique aujourd'hui, car elle a ses proprios. Je m'abstiendrai aussi de parler de foot, puisqu'il n'est plus jeu, mais un verger politisé, ouvert à toutes les manipulations. Aujourd'hui, je vais me taire, comme se tait l'Algérie. Un mutisme qui transcode milles mots étouffés par le principe qui veut que si la parole est d'argent, le silence est d'or ! Je ne vais pas aussi m'ériger sur le peuple égyptien comme le font leurs pros de l'info. Je ne vais pas déblatérer sur ce pays, ni ses symboles, encore moins son histoire à cause d'un match de football, parce que mes confères algériens ont su défendre de la meilleure des façons l'honneur de notre pays contre ces chaînes satellitaires qui versent dans l'insulte et la diatribe. Cela étant dit, mon devoir national me pousse néanmoins à répondre à une question que je vois revenir avec force persistance. «Pourquoi les Algériens nous détestent-ils ?» Sacrebleu ! Peut-on interroger celui qui aime sa femme, pourquoi n'éprouve-t-il pas les mêmes sentiments envers les autres femmes ? Et est-ce que celui qui aime sa femme déteste naturellement les autres femmes ? Et est-ce que la concurrence qui nous oppose, du reste sportive, notre victoire, signifie qu'on vous déteste ? Et si je vous disais que vous détestez votre pays sans que vous vous rendiez compte, lorsque vous rabaissez de son aura, par la faute de quelques faux présentateurs au nationalisme béat, réglant leurs vieux comptes sur le dos d'une nation qui aurait beaucoup à gagner en tournant le dos à ses cuculs. Ce n'est pas vous que nous détestons, mais c'est notre pays que nous aimons, plus que vous, par l'acte et non la parole. C'est comme ça qu'on vous a battus. Vous nous avez insultés et on s'est tus. On n'a pas demandé réparation, car la réparation ne se donne pas, mais s'arrache. Nos joueurs ont prouvé leur nationalisme plus que les vôtres. Nos supporters ont prouvé leur attachement à notre sélection plus que les vôtres. Nos responsables ont mis tous les moyens pour faciliter le déplacement au Caire et à Khartoum, pendant que vos médias versaient dans le chauvinisme et le mépris de l'autre. Nous, on aime notre pays, mais on ne vous déteste pas. Vous avez nui à votre pays plus que vous avez nui au nôtre, car vous avez cru en ces maquignons de l'info qui vous ont fait croire que l'Algérien vous déteste. On aime notre pays, mais on ne vous déteste pas. On aime notre pays, parce que la fraternité a de nouveau resserré nos liens. On ne vous déteste pas parce qu'on a fait la paix entre nous. [email protected]