Le projet Selina comprend la fondation d'une société pétrolière algéro-égyptienne qui sera implantée dans le Sud algérien. Après les incidents du Caire du 14 novembre dernier, dont avait accouché le triste Egypte-Algérie, l'on crut que les relations algéro-égyptiennes avaient atteint le point de non retour. Les relations de fraternité ancestrales dont usaient les officiels de nos deux pays ont été livrées aux béquées des deux peuples sniffeurs de foot, cet opium des foules par excellence. Attaques en règles des symboles étatiques, insultes, paupérisation de l'autre, tout était bon pour les médias égyptiens pour faire de l'Algérien un citoyen méprisable. Ainsi, les chaînes privées égyptiennes en ont rajouté couche sur couche au point de donner des haut-le-cœur à gerber sur son écran télé. Diplomatiquement, les deux pays étaient au bord de la rupture. La cassure était telle qu'un boycott généralisé de tout ce qui touche à l'autre était décrété. De géants groupes, tel Orascom, ont été priés de mettre la clé sous le paillasson et rentrer au logis. Il n'y a pas meilleur indice du blizzard venu de l'est qui a rendu rigide toute tentative de réconciliation. Preuve en est, récemment, la Fédération algérienne de handball pensait très sérieusement à boycotter le championnat d'Afrique de la discipline dont l'Egypte est le pays organisateur. Mais voilà, la politique godille à contresens. Les échanges de bons procédés et plus si affinités ont repris entre l'Egypte et l'Algérie, grâce à un projet commun d'hydrocarbures dont le contrat de partenariat a été scellé il y a trois jours. C'est ce qu'annonçait Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des mines avant-hier depuis le Caire. Le projet en question comprend la fondation d'une société pétrolière algéro-égyptienne qui sera implantée dans le Sud algérien, nous dit-on. Les deux ministères ont décidé communément de donner le nom symbolique de Selina à ladite société. Selina, c'est le nom de la fille de Cléopâtre que celle-ci avait fait épouser au roi berbère Juba 2. Ce mariage mixte est donc la genèse de ces relations ancestrales dont les officiels des deux pays s'inspirent à chaque fois qu'une crise pointe le bout de son nez. Quoi qu'il en soit, ce projet Selina, qui cache si mal la véhémence qui caractérise l'opinion des uns sur les autres, vient décréter le retour à la normale. Comme quoi, à chacun ses soucis. Le boucher cherche la viande, la chèvre veut vivre… A. A. A.