La filière de la tomate est en expansion en Algérie, que ce soit pour la tomate de consommation ou la tomate industrielle. Selon la direction des Services agricoles de la wilaya de Annaba, région la plus prolifique, « la production nationale de tomate industrielle a augmenté en 2010, atteignant une moyenne de 290 quintaux à l'hectare, contre 120 quintaux à l'hectare en 2009, soit plus que 50%. ». Pour ce qui est de la tomate, le double de la production enregistré en 2009 a été re-enregistré cette année. Selon la même source, il est de l'ordre de «29.000 tonnes». La production de tomate industrielle en 2010 a atteint le record de 99.000 tonnes sur 15.000 hectares, sachant qu'une superficie de plus de 3400 ha a été réservée à sa production, soit une augmentation substantielle par rapport à celle de l'année précédente. 95% de cette production a été enregistrée dans les wilayas de l'Est, à El Tarf, Guelma, Annaba et Skikda, les pionniers dans cette culture. Selon la même source, «l'augmentation de la quantité de tomate industrielle récoltée s'est accompagnée d'une amélioration de la qualité du produit, ce que permet à dix conserveries de fonctionner à plein régime pour une capacité de production globale de 11.100 tonnes/jour ». Les acteurs de la filière de la tomate, les producteurs et les conserveurs attribuent ce bon résultat aux subventions accordées par l'Etat et l'effacement des dettes des agriculteurs. Soulagés les producteurs, s'inscrivent dans une nouvelle dynamique, ils veulent battre le record de cette année et atteindre une production de 700 quintaux à l'hectare en 2011, ils comptent répondre aux besoins nationaux de l'ordre de 75.000 tonnes en 2011. Leurs ambitions sont encore plus grandes, à partir de 2015, ils comptent exporter la tomate industrielle algérienne qui est d'une qualité supérieure. Pour atteindre leurs objectifs, les producteurs, préconisent une meilleure protection des récoltes contre l'araignée et l'augmentation du rendement à l'hectare de la tomate industrielle. La redynamisation de la filière tomate industrielle n'a pas manqué d'avoir des retombées sur le secteur de l'emploi à l'Est du pays. Des agriculteurs et des conserveurs affirment que la filière avec ses activités en amont et en aval, a créé quelque 30.000 postes de travail permanents et saisonniers. Pour rappel, la production de tomate industrielle ne dépassait pas 89 quintaux à l'hectare dans les années 1990 L'augmentation du rendement à l'hectare met fin à plusieurs années de stagnation de la production à l'origine de la fermeture de 10 conserveries sur les 17 en activité à l'Est du pays. La filière de la tomate industrielle a en fait connu, durant ces dernières années, des dysfonctionnements à l'origine de la chute de la production. Les aléas climatiques et les difficultés d'accès aux crédits pour les agriculteurs ayant des problèmes, ont constitué par ailleurs d'autres facteurs indirects ayant influé négativement sur l'évolution et la promotion de cette filière. Il faut savoir que la culture de la tomate industrielle en Algérie remonte au siècle dernier. Elle a démarré dans les années 1920 avec la création de la première conserverie, en l'occurrence Tomacoop, à Annaba, avec El Tarf, Guelma, Skikda et Jijel, qui détiennent à elles seules 85% de la superficie totale réservée à cette culture. Le reste est réparti entre le Centre (7 %) et l'Ouest (3 %).