Le directeur général de la Chambre algéro-allemande de Commerce et d'Industrie (AHK), M. Andreas Hergenröther, a appelé jeudi dernier, les entrepreneurs allemands et algériens à orienter leurs efforts vers "un entreprenariat social". Selon lui, les initiatives entrepreneuriales des deux pays devraient aller vers des finalités sociales, sans pour autant se départir des objectifs lucratifs, qui restent l'essence de l'économie de marché. Le directeur de cette institution de lobbying, qui sert de relais aux entreprises allemandes en Algérie, invoque comme argument, pour louer ce nouveau mode de gestion, une solution à un problème social, caractérisée par toute activité privée d'intérêt général. Un principe simple que le responsable résume à une entreprise réalisatrice de profits, lesquels profits seront, après déduction des charges, utilisés pour des projets purement sociaux et non lucratifs. Ce discoure bien qu'accrocheur, vient au moment ou les IDE venus d'Europe sont en chute libre. Les entreprises occidentales comme locales, dans la majorité, ne s'intéressent de nos jours qu'aux innombrables appels d'offres publics, générés par l'impressionnant programme quinquennal 2010-2014. Reléguant ainsi les investissements et autres entreprenariats privés venus de l'extérieur ou de l'intérieur, aux calendes grecques. Le climat des affaires, marqué par le récent tournant patriotique décidé par le gouvernement, y est faut il le souligner, pour quelque chose. Ceci dit, on voit mal comment des entrepreneurs algériens ou étrangers qui rechignent même à investir dans un but lucratif pourrait le faire, dans un contexte encore plus alambiqué comme l'entreprenariat social, surtout en ce moment. Pour autant, l'AHK n'en démord pas, et c'est preuve à l'appui que l'entreprenariat social est défendu, son fonctionnant ne troublant en rien la conduite de l'entreprise réalisatrice de profits, indique-t-on. La meilleure des preuves étant les chiffres présentés par un cabinet français de recrutement-conseil en placement associatif, spécialisé dans la promotion de l'égalité des chances et de la diversité. Selon son président M. Samir Hariche, deux mille candidats à l'emploi au sein des quartiers ont été identifiés, un millier ont été accompagnés et 500 présentés dans des postes de travail et stage. Tout ceci nonobstant les limites des financements et des réseaux et le manque de notoriété et de reconnaissance des services publics qui entravent selon lui, un peu le fonctionnement de son cabinet. Apparu dans les années 90, l'entreprenariat social s'inscrit dans une logique de développement durable. Cette démarche n'ayant pas comme raison principale la maximisation des profits mais, le contentement d'objectifs socio-économiques, telle que la lutte contre le chômage. En France, l'économie sociale, représente 11% du PIB soit 60 milliards d'euros et assure 12% de l'ensemble des emplois soit 1,65 million de salariés, mais c'est l'Italie qui fait office de leader dans ce type de gestion, grâce à la création en 1991, un statut spécifique de "coopératives sociales" destinées à répondre aux besoins non ou mal satisfaits par les services publics. L'APS n'a par ailleurs communiqué aucun chiffre sur l'entreprenariat social en Allemagne.