Un prisonnier incarcéré à la prison d'Oran dans l'affaire du réseau d'avortement illégal démantelé en juin 2009 par les services de police a été retrouvé mort au début de la semaine dans sa cellule. Il s'agit d'un ex-employé du service des urgences médico- chirurgicales du CHU d'Oran qui avait été condamné en décembre dernier à de la prison ferme pour complicité. L'état de santé du défunt s'était gravement détérioré ces derniers mois. Il avait difficilement supporté son incarcération. La dépouille du malheureux a été transférée au service de la médecine légale pour les besoins de l'autopsie. L'affaire de l'avortement a éclaté en 2009, suite au démantèlement par la police judiciaire d'une association de malfaiteurs, composée d'une dizaine de personnes, dont une femme de ménage exerçant à l'hôpital pédiatrique de Canastel. Les services de sécurité ont mis une «souricière» pour appréhender les mis en cause en flagrant délit. Un policier et une policière se sont présentés en civil en se faisant passer pour un couple voulant se débarrasser du fœtus. Le scénario était tel que les avorteurs n'ont rien soupçonné et sont tombés dans le filet. Dix mis en cause ont été inculpés pour avortement et complicité. Il s'agit de H.D. âgée de 44 ans, employée comme femme de ménage au centre de chirurgie infantile (CCI) du CHU, L.N, une intermédiaire âgée de 26 ans, un médecin privé, un surveillant médical et six femmes qui se sont fait avorter. L'affaire a éclaté, après que l'une des femmes, en litige avec H, eut dénoncé les pratiques illégales auxquelles s'adonnait cette dernière. L'enquête diligentée par les éléments de la police judiciaire a pu mettre à nu tout un réseau spécialisé dans les avortements. Le procédé adopté consistait à dénicher des jeunes femmes dans le besoin de se faire avorter. Une mission qui est confiée à L.N. en sa qualité d'intermédiaire entre la femme de ménage et les femmes concernées. Une fois l'affaire conclue, celles-ci seront accompagnées dans un appartement appartenant à H.D., situé à cité Lescure et aménagé afin d'abriter ces pratiques. La perquisition du domicile de la femme de ménage, qui faisait office d'un cabinet médical clandestin, a permis de découvrir du matériel médical, des produits pharmaceutiques, des médicaments facilitant l'avortement cédés à 10.000 dinars le comprimé et une somme de 18 millions de centimes. Les enquêteurs ont découvert par la suite que ces opérations clandestines se faisaient avec la complicité d'un médecin privé et d'un contrôleur médical chargé de délivrer des certificats médicaux aux patientes en question.