Youcef Yousfi, ministre de l'Energie est des Mines, est revenu avant-hier sur le projet de l'aluminerie de Benisaf, en affirmant que l'Etat algérien autorisera sa concrétisation, «s'il est vraiment viable». Pour rappel, ce projet pharaonique, une joint-venture entre Sonatrach et le Consortium émirati Dubaï-Moubadala, a été présenté en 2008 au siège de Sonatrach activités Aval d'Oran, puis gelé par l'Etat dans le cadre d'une démarche gouvernementale, pour la réévaluation des projets de la pétrochimie et qui a concerné d'autres projets également. Il faut également, souligner que la majorité des cadres supérieurs Dubaï-Moubadal, sont Canadiens d'où, semble-t-il, l'évocation du projet, à Montréal, lors du Sommet des Energies. Youcef Yousfi a déclaré, lors de la rencontre organisée par l'alliance des hommes d'affaires algéro-canadienne, que «la démarche que nous préconisons pour ces projets, est celle-ci: s'ils sont viables et s'ils sont intéressants pour nous, nous allons (les développer), s'ils ne le sont pas nous n'allons pas le faire». Détenu à hauteur de 70% par le Consortium émirati et 30% par Sonatrah, le projet de l'usine de Beni Saf a été gelé par le président de la République qui avait demandé dernièrement, une réévaluation des projets de l'industrie pétrochimique, en tenant compte de leur capacité à générer une industrie en aval. «Nous sommes en train d'étudier ce projet. Nous avons des idées très claires sur ce que nous voulons et nous demandons à nos partenaires, s'ils vont suivre la démarche que nous préconisons pour ce projet», a-t-il ajouté. «Le gouvernement suit avec une très grande attention ces projets, malheureusement pour le moment ce n'est pas satisfaisant», a poursuivi le ministre, qui a indiqué que les négociations se poursuivent sur la mise en œuvre de ce grand projet qui devrait produire plus de 700.000 tonnes d'aluminium par an. La condition phare exigée par la partie algérienne, pour la mise en œuvre de ce projet, c'est de revoir à la hausse le prix du gaz entrant dans cette production, explique-t-on. Le contrat de vente du gaz a été établi sur la base d'un tarif correspondant au prix local de cette énergie, alors que le produit de cette usine est destiné à l'exportation. «Il est inconcevable de subventionner un produit destiné à l'exportation», a-t-on encore précisé.