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« Crise, reconfiguration du pouvoir économique mondial et place de l'Algérie dans les relations internationales
Publié dans Le Financier le 21 - 09 - 2010

L'Algérie et la dynamique des relations économiques internationales
SIXIEME PARTIE et fin
1.- L'Algérie et l'Europe
1.1- Bien poser les problèmes pour régler les différents Tout en soulignant que depuis fin juin 2010, l'Algérie a décidé de suspendre provisoirement ses négociations avec l'OMC, une réunion a eu lieu le 15 juin 2010 à Luxembourg relative au 5ème conseil de l'Accord d'association entre l'union Européenne et l'Algérie devant faire le point après 5 ans, l'Algérie étant liée par un Accord à l'Europe pour une zone de libre échange applicable depuis le 01 septembre 2005. Cet Accord comporte plusieurs volets: politique, économique, commerciale, industriel, les services, les douanes, le transport, l'énergie, l'environnement, l'agriculture, la pêche, les affaires sociales, la société de l'information, la recherche, innovation, l'audiovisuel, la culture et l'éducation. Mais, il semble bien qu'existent des tensions entre l'Algérie et l'Union Européenne concernant l'Accord d'Association signé entre les deux parties. Dans cet esprit, les divergences se sont accentuées suite aux décisions du gouvernement algérien courant 2009 de postuler 51 pour cent aux algériens dans tout projet d'investissement et 30 pour cent dans les sociétés d'import étrangères avec au départ un effet rétroactif , ce qui serait contraire au droit international, qui explique la réaction européenne de Catherine ASHTON, ex commissaire européenne au commerce extérieur actuellement Ministre des Affaires étrangères de l'Union européenne, qui avait demandé l'annulation de ces directives dans une correspondance officielle adressée au gouvernement algérien le 12 juin 2009 . Elle avait invoqué que l'Algérie aurait violé les articles 32, et 37, 39 et 54 de cet Accord ce qui a conduit le premier ministre Algérien à annuler son propre décret concernant le volet commerce en septembre 2009. Par ailleurs lors de sa visite à Alger le 6/7 juin 2010,le Commissaire européen à l'élargissement et à la politique de voisinage M. Stefan Füle, a indiqué que la part de l'UE dans les importations de l'Algérie a régressé passant de 57,4% en 2002 à 51,9% en 2008 au bénéfice de la Chine , que le déséquilibre des flux commerciaux observé s'explique par la surconsommation de l'Algérie due à sa dépense publique et que la responsabilité du gouvernement Algérien est entière. IL a tenu à préciser aux autorités algériennes qu'il ne suffit pas de signer un traité pour que les choses fonctionnent, mais qu' il faut des réformes structurelles profondes et si l'Algérie n'a pas tiré profit de l'accord d'association, c'est parce que les réformes structurelles n'ont pas été menées. Donc aucun changement de fond de la position européenne dont les arguments reposent fondamentalement sur l'article 32 de l'Accord qui stipule que l'Algérie réserve a l'établissement de sociétés communautaires sur son territoire un traitement non moins favorable que celui accordé aux sociétés de pays tiers. Egalement l'article 37 qui stipule que les parties évitent de prendre des mesures ou d'engager des actions rendant les conditions d'établissement et d'exploitation de leurs sociétés plus restrictives qu'elles ne l'étaient le jour précédant la date de signature du présent accord, s'engageant à envisager le développement du présent titre dans le sens de la conclusion d'un accord d'intégration économique au sens de l'article V de l'AGCS Et surtout l'article 39 qui stipule que la Communauté et l'Algérie assurent, à partir de l'entrée en vigueur du présent accord, la libre circulation des capitaux concernant les investissements directs en Algérie, effectués dans des sociétés constituées selon la législation en vigueur à la législation et enfin l'article 54 que la coopération vise la création d'un climat favorable aux flux d'investissements et d'accords destinés a éviter la double imposition. Aussi, pour la partie européenne, les produits industriels Algériens ont été admis en Europe dès le début de l'entrée en vigueur de l'Accord sans droits de douane, sous réserve de respecter la clause qualité et les produits européens faisaient l'objet d'un démantèlement tarifaire progressif pour entrer en Algérie et que ce démantèlement s'étalera jusqu'en 2017.
Ce n'est pas l'avis de la partie Algérienne pour qui les importations algériennes auprès de l'UE ont augmenté de près de 80%, passant de 11,2 milliards de dollars en 2005 à 20,8 milliards de dollars en 2008, et c'est l'Europe qui n'a pas respecté les engagements contenus dans l'Accord qui lie l'Algérie à l'Europe, dont notamment la mise à niveau de l'économie Algérienne, l'Algérie ayant surtout besoin du savoir faire technologique et organisationnel et non de capitaux , posant indirectement la question s'il est utile que l'Algérie reste attachée à cet Accord par la faiblesse de l'investissement utile. Par ailleurs les baisses tarifaires auraient entrainé un manque à gagner de 2 milliard de dollars en 2009 et seraient de 7 milliards de dollars horizon 2017 selon le Ministre des Affaires étrangères dans le document présenté le 15 juin 2010. Dialogue de sourd : l'Algérie reproche à l'Europe le manque d'enthousiasme dans l'investissement et l'Europe reproche à l'Algérie le manque de cohérence et de visibilité dans les réformes micro-économiques et institutionnelles.
Il faut reconnaitre que la création du partenariat euro méditerranéen, officialisé lors du sommet de Barcelone de novembre 1995 a eu un résultat mitigé et que l'Union pour la Méditerranée (UPM), processus complémentaire et non concurrent au processus de Barcelone, auxquels les pays du Maghreb sauf la Libye ont adhéré le 13 juillet 2008 à Paris pour être efficace doit s'appesantir sur des projets concrets est également à son point mort. Aussi, l'Europe doit dépasser sa vision mercantile considérant l'Algérie uniquement sous l'angle d'un marché d'importation. L'Algérie doit également éviter d'avoir une vision administrative bureaucratique autoritaire afin d'encourager l'investissement utile. L'Europe doit avoir une autre vision du développement du Sud d'une manière générale basé sur le co- développement et l'Algérie doit éviter ce chauvinisme étroit qui ne mène nulle part d'un autre âge, certaines couches sociales profitant de cette entropie pour bénéficier des intérêts de la rente nuisibles au développement à long terme du pays .Il faut être conscient que les nouvelles relations internationales ne se fondent plus essentiellement sur des relations personnalisées entre chefs d'Etat mais surtout sur des réseaux et organisations décentralisés à travers l'implication des entreprises, des universités et de la société civile qui peuvent favoriser la coopération et le dialogue des cultures. Dans ce cadre l'émigration, ciment des liens culturels, peut être la pierre angulaire de la consolidation de cette coopération. C'est un élément essentiel de ce rapprochement du fait qu'elle recèle d'importantes des potentialités économiques et financières. Car la promotion des relations de l'Algérie et sa communauté émigrée, doit mobiliser à divers stades d'intervention l'initiative de l'ensemble des parties concernées, à savoir le Gouvernement, les missions diplomatiques, les entrepreneurs, les commerçants, les Universités et les compétences individuelles. L'engagement implicite caractérisant les relations entre la communauté émigrée et les pays d'origine, ne doit pas occulter les légitimes intérêts strictement économiques des parties concernées pour garantir la rentabilité et la pérennité des opérations engagées. Le pouvoir exécutif devrait veiller, dans le cadre organisationnel et législatif, à alléger l'ensemble des procédures administratives, afin de favoriser la promotion de l'investissement et les échanges commerciaux, à l'instar de pays qui utilisent leurs compétences nationales localisées à l'étranger comme point d'appui au développement national. .Dans le cadre d'un partenariat fructueux, je préconise une université euro méditerranéenne, lieu de fécondation des cultures et de combat pour la tolérance, une banque d'investissement euro méditerranéenne lieu de mise en œuvre des affaires, dont l'Algérie et l'Europe peuvent être des acteurs dynamisant, et ce dans le cadre du renforcement de l'intégration magrébine , si l'on veut attirer des investisseurs potentiels intéressés non par des micro- espaces mais par un marché de plus de 100 millions d'habitants. C'est que nous évoluons dans un monde dans lequel, il n'existe pas de place pour les entités isolées ; il appartient aux pôles et aux groupements économiques.
2.-L'intégration maghrébine, facteur d'adaptation aux défis de la mondialisation
La banque mondiale dans son rapport 2009 a mis en relief nettement, que l'intégration maghrébine au sein de l'espace euro méditerranéen et arabo africain permettrait une augmentation de 2 à 3 points du taux de croissance de la région qui auront une répercussion positive sur la création d'emplois dans une zone où il y a 3 millions de chômeurs, qui constituent 12% des actifs. Alors on pourrait imaginer les importantes économies d'échelle, les gains de productivité si l'intégration pouvait se réaliser pour le Maghreb. Plusieurs études sérieuses annoncent que les économies des pays du Maghreb sont vouées à la disparition, si les gouvernements continuent dans leur entêtement à favoriser leurs intérêts égoïstes, tous les indices montrant que les gouvernements du Maghreb font plus de la «désunion». Un Maghreb où les capitaux, les marchandises, les services et les personnes circulent librement sans entraves d'ordre réglementaire, législatif ou financier, et dans lequel les entreprises évoluent dans un espace économique uni et ouvert, est le rêve de bon nombre d'intellectuels et de patrons maghrébins Un Maghreb uni est vital pour nos pays et nos populations. Côté statistiques, les échanges commerciaux entre les pays maghrébins, n'ont pas dépassé les 3% en 2009, ceux entre les pays de la Communauté européenne atteignant les 70%, les échanges entre les pays de l'ASEAN sont de l'ordre de 21%, ceux d'Amérique latine 14% et ceux des pays de l'Afrique de l'Ouest 8%. Le PIB du Maghreb ne dépasse pas les 400 milliards de dollars pour une population de 90 millions d'habitants, ce qui représente 80% du PIB de la Belgique, dont la population ne dépasse pas les 10 millions d'habitants. .
C'est que les pays du Maghreb disposent de sérieux atouts susceptibles de leur permettre d'enclencher, assez rapidement, de fortes croissances de leurs économies analogues à celles observées dans d'autres régions du monde, notamment en Asie.
Parmi ces avantages on peut citer , dans le cadre d'une croissance soutenue, :une population jeune et en pleine expansion sur un vaste territoire; une homogénéité culturelle que renforce l'unité linguistique; l'existence d'une élite importante et de qualité; des moyens financiers appréciables - même en situation de crise - qui placent la région en position confortable par rapport aux autres régions en développement; un potentiel énergétique, industriel et agricole prometteur, même s'il est inégalement réparti; la proximité de l'énorme marché européen et la disponibilité de la communauté internationale et spécialement les Etats Unis d'Amérique, de l'Union Européenne, des pays émergents (Chine, Inde, Russie, Brésil) qui s'intéressent à ce marché pour soutenir l‘intégration de la région.Aussi, ya t-il lieu de tracer les objectifs stratégiques de l'intégration économique maghrébine Pragmatiquement pour réaliser cette intégration, j' envisage plusieurs axes :la solution maximum qui impliquerait la signature d'un traité instituant l'Union économique maghrébine sur le modèle du traité de Rome avec fixation d'un calendrier relatif à l'élimination des droits de douanes et des restrictions contingentaires, établissement d'un tarif extérieur commun, harmonisation des politiques économique, fiscales, monétaires et enfin, la mise en place d'institutions communes dotées de pouvoir de décisions. La solution minimum, une création progressive d'une union économique par une simple déclaration d'intention, les seuls engagements juridiques se limitant à la participation périodique à des négociations sur les concessions tarifaires ou sur les choix des lieux d'implantation d'industries nouvelles.
Enfin la solution intermédiaire serait fondée sur l'interaction entre la libéralisation commerciale et l'harmonisation industrielle. Cette solution devrait couvrir une période de cinq (5) ans au cours de laquelle les pays maghrébins s'engageraient : à des réductions linéaires (10 % par exemple par an) des droits de douanes , des restrictions quantitatives frappant les produits échangés, à l'établissement d'une liste d'industries à agréer et dont les produits seraient assurés de la libre circulation et de la franchise sur le marché maghrébin ; à la création d'une banque maghrébine afin de financer les projets d'intérêt commun, projet en principe concrétisé par les textes depuis le début de l'année 2010 , mais dont les effets concrets tardent à voir le jour ; à l'institution éventuelle d'une union des paiements et enfin à l'harmonisation de leurs politiques commerciales à l'égard des pays tiers pour ne pas compromettre plus tard l'institution d'un tarif extérieur commun. Après cette banque d'investissement, la création d'une banque centrale et d'une bourse maghrébine pourrait être envisagée devant précéder nécessairement la création d'une monnaie maghrébine. L'objectif stratégique serait de s'insérer horizon 2020 à travers des réseaux dans le cadre de la future création d'une banque centrale et bourse euro méditerranéenne.
3.- La nouvelle donnée régionale euro-méditerranéenne
Je considère que le sous segment de l'intégration maghrébine devra s'intégrer progressivement au sein de l'espace euro- méditerranéen , son espace social et économique naturel, pouvant être un puissant catalyseur, faisant le pont avec l'Afrique et le monde arabe à fortes potentialités de capitaux.
Pour cela, je recommande -une harmonisation des législations notamment au sein de la zone Sud surtout avec la création d'une zone de libre échange avec l'Europe, l'institutionnalisation d'une banque dédiée au développement des économies des pays de la rive Sud et de l'Est de la méditerranée ; la création d'une agence euro méditerranéenne des investissements étrangers ; -la promotion d'un groupe de travail sur la promotion de l'image des pays du Sud (notamment du risque qui est surévalué) ; la professionnalisation de la micro finance devant conduire à réserver les dons et fonds publics à la couverture du risque et à l'accompagnement des projets en association avec les organismes de miro crédit en impliquant la société civile ; le soutien aux PME du micro crédit et enfin l'investissement dans le capital humain (promotion des compétences) qui conditionne tout le reste.
Or, le rapport de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) paru courant janvier 2009, pour cette région précise que l'écart de richesse entre les deux rives de la Méditerranée est le plus fort au monde, avec un PIB annuel par habitant qui se situe en moyenne dans un rapport de 1 à 10, entre le Maroc et l'Espagne, étant par exemple de 1 à 12. Cette situation dramatique s'aggrave depuis plusieurs années avec son lot de tensions inévitables, l'augmentation significative de l'émigration vers l'Europe. L'OCDE estime qu'il faudrait créer au Sud de la Méditerranée, au minimum 40 millions d'emplois dans les quinze prochaines années pour avenir seulement à maintenir le taux de chômage à son niveau actuel.
Il est peu probable, compte tenu de la situation économique des pays de la zone européenne, de solutionner à brève échéance ce problème majeur, et ce, malgré les meilleures volontés affichées. Toujours selon l'OCDE, le flux d'investissements européens dans la zone est anormalement faible : l'Europe ne réalise que 2% de ses investissements en Méditerranée, alors que les Etats-Unis et le Japon investissent respectivement 20% et 25% de leurs investissements dans "leur" sud. Ces analyses sont rejoints par la déclaration des représentants d'organisations d'entreprises de la région euro-méditerranéenne, réunis à Barcelone les 3 et 4 juin 2010 qui notent avec pessimisme que «depuis sa création en 2008, l'UPM n'a pas encore répondu aux attentes créées. Après deux ans, l'UPM continue à se concentrer davantage sur son implémentation, par exemple sur ses structures et responsabilités, que sur ses résultats. Et de préciser qu'il est essentiel que le secteur privé participe plus clairement et activement à l'élaboration de politiques pour la construction de l'UPM. Il devrait être un acteur du processus et non pas un simple exécuteur.
Ces représentants de la Communauté Euro-méditerranéenne des affaires et des organismes d'accompagnement des entreprises, demandent aussi la mise en place d'une initiative méditerranéenne de développement d'affaires en se concentrant sur les PME, précisant que plus de 90% des entreprises euro-méditerranéenne sont des PME. Pour sa part, le professeur Jean louis Guigou Délégué dans une contribution au quotidien les Echos en date du 10 avril 201 soutient que le monde méditerranéen, un espace unifié de 500 millions d'Européens et demain 450 millions d'Arabo-musulmans, d'Israéliens et de Turcs, constitue le cadre adéquat pour faire face à la guerre économique et à la guerre des monnaies que préparent les autres régions intégrées d'Asie de l'Est ou d'Amérique où l'avenir de l'Europe. Selon le professeur Jean Louis Guigou, il faut faire comprendre, dans l'intérêt de tous les Européens et de toutes les populations Sud méditerranéennes, les frontières du marché commun de demain, les frontières de Schengen de demain, les frontières de la protection sociale de demain, les frontières des exigences environnementales de demain, doivent être au Sud du Maroc, au Sud de la Tunisie et de l'Algérie, et à l'Est du Liban, de la Syrie, de la Jordanie et de la Turquie.. D'où l'urgence de répondre à plusieurs questions stratégiques.
De quelle(s) manière(s) peut-on caractériser les logiques de localisation des activités de production ? Dans quelle mesure présentent-elles des spécificités? Préfigurent-elles un nouveau mode d'industrialisation fondé sur un processus d'agglomération physique (spatialisation) des entreprises qui succéderait à une vague de dissémination ? Ces nouvelles concentrations géographiques d'activités renvoient-elles à l'émergence de territoires productifs (territorialisation) qui se distinguent d'une simple spatialisation des activités par l'existence d'une gouvernance territoriale propre ? Comment ces modes de territorialisation s'articulent-ils au précédent déploiement spatial des activités, produit d'un mode de régulation fordiste que l'on peut qualifier, en première approche, de périphérique et d'administré ? Et l'auteur de conclure, d'une part, il s'agira d'inscrire les logiques d'acteurs dans des arrangements institutionnels (local, national et international), d'autre part, à travers une approche comparative, il s'agira d'identifier les déterminants spécifiques des dynamiques d'agglomération productive et de dégager le rôle des modes d'action publique (centralisés/décentralisés) sur ces nouvelles dynamiques d'agglomération.
CONCLUSION GENERALE
Une étude préparée par le Peterson Institute for International Economics pour le compte de la Chambre de commerce internationale le 28 juin 2010 montre que les gouvernements du G20, malgré les discours, recourent à des protections commerciales. Les risques d'une guerre commerciale se sont accrus, en contradiction totale avec les déclarations des leaders politiques de ces 20 nations représentant quelque 80 % du PIB mondial. « Tous les pays du G20 ont mis en place des mesures de protection commerciales au cours de ces deux dernières années, sans provoquer, toutefois, jusqu'à aujourd'hui un cycle global de rétorsion qui fût si destructeur sur le plan de l'emploi et du commerce pendant la Grande Dépression des années 1930 », indique l'étude. Selon les données collectées par le Global Trade Alert, mis en place en 2008 par Simon Evenett, professeur à l'université de Saint-Gall (Suisse), le G20 a été responsable de 172 initiatives à caractère protectionniste avant septembre 2009. Entre le sommet du G20 de Pittsburgh en septembre 2009 et celui, de Toronto « les données collectées ont permis de recenser plus d'un millier de mesures gouvernementales comme pouvant avoir un impact sur les intérêts commerciaux étrangers. Parmi elles, 554 sont certainement discriminatoires. Sur ce total, 337 émanaient directement des gouvernements du G20, soit plus de 60 % ». Bien évidemment, les Etats-Unis ne sont pas seuls en cause même s'ils occupent la deuxième place, derrière la Russie, du classement des pays les plus protectionnistes à la fin du premier trimestre 2010.
La Chine y occupe la sixième place juste devant l'Allemagne et la France.
Pour éviter tout risque de dépression, les experts de l'étude préconisent 4 initiatives : conclure le cycle de Doha, nommer un groupe de « sages commerciaux » au niveau du G20 chargé de lutter contre le protectionnisme, accélérer le processus de règlement des différends commerciaux au sein de l'Organisation mondiale du commerce, établir un sommet régulier des ministres du Commerce du G20.
Peut-on dès lors incriminer l'Algérie qui a mis en place depuis 2009 de telles mesures ? Encore, ne s'agit- il pas de confondre l'Etat régulateur et le patriotisme économique avec le retour du tout Etat des années 1970 et le protectionnisme, suicidaire à la fois pour l'Algérie et l'ensemble de l'économie mondiale.
*Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert International professeur d'Université en management stratégique (Algérie) [email protected]
NB- Cette contribution est une synthèse d'un ouvrage en voie de rédaction sur : «Crise mondiale structurelle, reconfiguration géostratégique et impact sur l'économie algérienne ». Toute reproduction sans citer le nom de l'auteur est interdite.


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