Les Américains voteront le 2 novembre pour renouveler, comme tous les deux ans, la totalité des 435 sièges de la Chambre des représentants. Au Sénat, 37 des 100 sièges sont remis en jeu. La course aux sièges de la chambre des représentants et du sénat américain ne semble s'être jamais arrêtée depuis que le peuple américain a confié les rênes du pays à Barack Obama, il y a environ deux années. Les élections de mi-mandat, si l'on en croit les observateurs les plus avertis, s'annoncent très serrées et chacun y va de ses propres spéculations sur le résultat final du vote du 2 novembre prochain. Personne ne va avec le dos de la cuillère. Surtout les Républicains qui se voient déjà en haut de l'affiche, particulièrement pour rafler la majorité à la chambre des représentants alors que le sénat semble d'ores et déjà leur échapper. Mais la course ne fait que commencer, même si elle ne s'est jamais mise au ralenti. Surtout sur le plan financier, quelques mois seulement après une décision de la Cour suprême qui a levé toute limite au financement des campagnes par les entreprises et les intérêts privés. On parle déjà de sommes astronomiques du côté des Républicains. «Les vannes sont ouvertes», a déploré, il y a quelques jours le président Barack Obama en dénonçant les fonds apportés aux républicains, notamment par des «sociétés étrangères», alors que les démocrates semblent en difficulté dans les sondages à moins d'un mois des élections. Selon le Center for responsive politics, qui suit le financement des partis, 3,4 milliards de dollars ont déjà été dépensés pour les législatives du 2 novembre, contre 2,8 milliards lors du précédent scrutin de mi-mandat, en 2006. Ce retournement aurait presque pu passer inaperçu dans un pays ou l'argent et la liberté d'expression sont des valeurs dominantes et où la publicité électorale atteint des proportions industrielles. L'avantage tourne en faveur des adversaires de M. Obama: ces derniers engrangent les dons en provenance de groupes pro-conservateurs qui ne révèlent généralement pas l'origine de leur fonds. Le flot d'argent bénéficie aussi aux démocrates, qui ont annoncé une récolte record de 16 millions de dollars pour le mois de septembre. Comme lors de la campagne de 2008, les petits donateurs qui avaient en partie fait la victoire de Barack Obama, commencent à donner davantage à l'approche du 2 novembre. Les démocrates assurent depuis plusieurs semaines, que les républicains souhaitent un retour à la «politique qui a échoué» sous l'administration du président George W. Bush (2000-2008). Le chef de la majorité démocrate de la Chambre, Steny Hoyer, avait estimé mardi que le programme électoral des républicains, déjà connu dans ses grandes lignes, présentait un «nouveau visage» pour la «même politique». Selon lui, les allègements fiscaux et le gel des dépenses n'ont pas créé d'emplois. Les milieux financiers américains favorisent largement les républicains depuis le début de l'année par leurs dons, sanctionnant des démocrates qui ont musclé l'encadrement de leur secteur, à l'approche des élections législatives de mi-mandat. Selon une étude publiée début septembre par le Center for Responsive Politics (CRP), qui analyse l'utilisation de l'argent par les partis politiques, les secteurs de la Finance, de l'assurance et de l'immobilier avaient alors versé au parti républicain et à ses candidats près de 34 millions de dollars depuis le début de l'année, contre 23 millions aux démocrates. Le parti de l'opposition a donc concentré environ 60% des dons de Wall Street, contre moins de 44% l'an dernier.