A moins d'un mois des élections législatives américaines de mi-mandat, les républicains continuent à marquer des points mais la résistance des démocrates complique la tache du camp de l'opposition qui tente de verrouiller suffisamment le jeu pour décrocher un plus grand nombre de sièges lui permettant de contrôler les deux chambres du Congrès. Selon les analystes, les républicains ont de plus fortes chances de prendre la majorité à la Chambre des représentants qu'au Sénat, dans un contexte politique et économique défavorable au camp démocrate, ou les électeurs de mauvaise humeur estiment ne pas voir des signes d'amélioration substantielle de l'économie ou de lutte contre le chômage (10 pc), le tout couronné par un déficit budgétaire toujours croissant. D'ailleurs, les démocrates ne se font pas trop d'illusions et certains avouent même qu'ils cherchent surtout à réduire les pertes de sièges à la Chambre, l'histoire des élections législatives de mi-mandat ayant toujours montré que le parti au pouvoir perd généralement des sièges deux ans après les élections présidentielles. Alors que les républicains ont besoin de 39 sièges supplémentaires pour remporter la majorité à la Chambre des représentants qui compte 435 sièges, les stratèges de ce parti prétendent que la moitié de ces 39 sièges dont ils ont besoin est,d'ores et déjà, acquise. Cependant, même si de nombreux candidats démocrates demeurent vulnérables, leur position s'est stabilisée en septembre dernier en ne se gardant surtout pas de recourir à la diffusion de publicité négative contre leurs adversaires républicains dans les chaînes de télévision tout en recentrant leur campagne électorale sur les acquis du gouvernement d'Obama. Plusieurs sondages récents montrent une légère érosion dans le camp des républicains tandis que le président Barack Obama, pour donner plus de tonus à son parti, multiplie ses attaques contre le parti de l'opposition, alors que les candidats démocrates commencent à s'engager pleinement dans la campagne électorale. ''Nous avons vu un pic pour les républicains à la fin août et début septembre quand les démocrates étaient au plus bas", a déclaré à la presse le chargé des sondages des affaires politiques d'Ipsos, Chris Jackson, qui a estimé que ''les républicains réalisent des gains mais l'on ne peut avancer qu'il s'agit d'une vague écrasante telle que c'était prévu il y a de cela un mois." Dans un sondage conjoint mené la semaine dernière par NBC et Wall Street Journal, les républicains menaient par 3 points d'avance lorsque les électeurs étaient interrogés pour quel parti ils allaient voter, contre une avance de 9 points en août dernier. Mais pour prendre le contrôle du Sénat, la marge de manoeuvre des républicains est faible. Le parti doit remporter 10 des 12 sièges les plus concurrentiels, notamment les sièges de tendance démocrate de la Californie, le Connecticut, l'Illinois et Washington. "Nous avons beaucoup de travail à faire", a déclaré dans une interview le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, John A. Boehner de l'Ohio, qui deviendra sans aucun doute le président de la Chambre en cas de victoire de son parti. En Californie, les démocrates présentent des signes positifs durant ces dernières semaines, y compris pour la sénatrice Barbara Boxer, qui est à son troisième mandat, semblant être en avance sur son challenger républicain, Carly Fiorina. Dans le Dakota du Sud, la représentante Stephanie Herseth Sandlin, une démocrate dont on disait être en grande difficulté dans cet Etat, commence à percer dans les sondages. "Nos candidats sont encore viables'', a déclaré le représentant Chris Van Hollen du Maryland, président du comité démocrate de la campagne pour le Congrès. Pour la course au Sénat, le comité national républicain sénatorial envisage de mobiliser un montant de 2,2 millions de dollars pour le siège de la Virginie-Occidentale dont le sénateur Robert Byrd C., un démocrate, est décédé au cours de cette année. Le gouverneur Joe Manchin, un démocrate, semblait être en position de force, mais la course est soudainement devenue rude. Avec ses pertes d'emplois et une économie stagnante, le Midwest est un terrain particulièrement difficile pour les démocrates qui ont de multiples courses difficiles dans l'Illinois, le Michigan et l'Ohio. Dans le Wisconsin, le sénateur Russ Feingold, qui court pour un quatrième mandat, a admis qu'il était enfermé dans une rude bataille contre un nouveau venu républicain, Ron Johnson, mais ironisait sur les analystes qui le donnent pour perdant. Outre la Californie, les démocrates voient en Delaware, Missouri et Washington des Etats août les perspectives leur sont favorables pour le Sénat même si le Missouri est une cible difficile. Selon les différents instituts de sondage, le mouvement électoral devrait connaître un durcissement durant les dernières semaines d'octobre dans un contexte d'une campagne féroce. Dans leur campagne, les républicains promettent de réduire les dépenses budgétaires et d'abroger la loi relative à la réforme de la santé s'ils prenaient le contrôle du Congrès, tandis qu'Obama fait valoir que le camp d'opposition ramènera l'échec des politiques économiques du président George W. Bush tout en essayant de convaincre les jeunes sur les enjeux de novembre. Mais les incertitudes sur la taille et la composition de la participation électorale complique le scrutin de mi-mandat. Peu d'analystes osent avancer le nombre approximatif des électeurs qui se présenteront aux urnes, ou l'ampleur de l'impact des activistes conservateurs du Tea Party sur le vote républicain. Les Américains voteront en novembre pour renouveler la totalité des 435sièges de la Chambre des représentants, et 37 sièges sur les 100 que compte le Sénat.