Djezzy sème la zizanie entre le Norvégien Telenor et le Russe Vimpelcom. En effet, le patron du groupe norvégien de télécoms Telenor reste «sceptique» quant au projet d'acquisition de l'égyptien Orascom par le russe Vimpelcom. Le patron de Telenor, Jon Fredrik Baksaas a souligné «qu'un accord n'est pas gagné d'avance». Il a confié hier au journal quotidien Vedomosti que «nous considérons cet accord comme une somme de différentes conditions - sera-t-il approuvé ou ne le sera-t-il pas. Un grand nombre de questions doivent être résolues avant de pouvoir parler d'accord conclu». Selon lui, le principal obstacle reste la prise de contrôle de la filiale algérienne d'Orascom telecom holding (OTH), Djezzy, que Vimpelcom souhaite conserver car il s'agit de l'actif le plus lucratif de l'opérateur égyptien. Cette prise de contrôle est compromise par la volonté du gouvernement algérien de nationaliser cet opérateur. Prié de dire si l'opération irait à son terme, même si Vimpelcom n'obtenait pas Djezzy, le dirigeant a répondu : «Il n'y a pas encore de réponse». Pourtant l'avis de Telenor, l'opérateur qui détient 36% des droits de vote de Vimpelcom, est considéré comme crucial, tout comme celui de l'autre actionnaire principal, le russe Alfa Group, qui est contrôlé par le milliardaire Mikhaïl Fridman. Mohamed Bouchakor, professeur à la HCE (Haute école du commerce) d'Alger, a déclaré dans cette optique que «le pire des scénarios est : si plus personne ne veut racheter Djezzy, on peut déduire que le groupe Vimpelcom risque fort de se retrouver avec une entreprise «maudite» qu'il n'aurait certainement pas acquise s'il se doutait qu'il allait la garder sur les bras. C'est pourquoi dans ce jeu, la pire des réponses que puisse faire la partie algérienne, c'est de renoncer à acquérir Djezzy, quel que soit le prix et quel que soit l'interlocuteur. Si ce scénario se confirme, Alexander Izosimov, le patron du groupe russe propriétaire de l'ex-filiale égyptienne, aura fait la plus mauvaise affaire de sa carrière», explique-t-il.