Le projet de fusion entre l'opérateur russe des télécoms Vimpelcom et Weather Investments de Naguib Sawiris risque de tomber à l'eau. Le norvégien Telenor, actionnaire dans Vimpelcom, a décidé de s'opposer au projet de fusion. Le soutien témoigné à ce projet au début d'octobre est anéanti après la décision prise par le norvégien de ne pas soutenir la transaction lors de la réunion prévue prochainement, à juste titre, pour son approbation. Hier, les agences de presse financière, ont repris les propos d'un cadre dirigeant de Telenor qui affirme que lors du vote prévu à l'effet d'approuver la fusion, "Telenor n'a pas l'intention d'appuyer la transaction". L'opérateur norvégien motive cette décision par le fait que "l'acquisition envisagée n'est pas dans le meilleur intérêt des actionnaires de Vimpelcom". Le conseil de surveillance de Vimpelcom doit se tenir dans un avenir proche. Avec 36% de droits de vote et 39,6 % d'actions dans Vimpelcom, la décision du norvégien Telenor de ne pas approuver la transaction risque de faire capoter le projet. Le norvégien Telenor avait exprimé, au début, son soutien à l'opération, tout en émettant des réserves. "L'une est l'approbation par les autorités de régulation de plusieurs marchés, l'autre un accord des actionnaires des trois parties, et sans doute de celui des actionnaires de Weather", avait expliqué Telenor dans un communiqué lors de l'annonce de la fusion. Quelques jours après, Telenor manifestait des appréhensions d'un tout autre genre. La filiale algérienne des télécoms d'OTH, Djezzy, objet d'une éventuelle opération de rachat par l'Etat algérien, a éveillé les craintes des actionnaires de Telenor. La filiale la plus lucrative de la branche des télécoms d'Orascom s'est enlisée dans un contentieux opposant le patron d'Orascom Telecom Holding (OTH), Naguib Sawiris, à l'Etat algérien qui tient mordicus à la racheter. Ainsi, la décision prise par Telenor de ne pas soutenir le projet de fusion à la veille de la réunion du conseil de surveillance n'est autre que la conséquence directe du contentieux Djezzy conjugué à d'autres faits de circonstance. Mettant les intérêts des actionnaires au dessus de tout, Telenor envisage de convaincre d'autres actionnaires de Vimpelcom de ne pas donner suite au projet de fusion, à la lumière des récents changements constatés dans le groupe Orascom. Le prix de la transaction de fusion,jugé élevé, sera en effet un argument pour convaincre les actionnaires. Dans la transaction, Weather Investments est surévaluée, estiment les experts financiers. Depuis l'annonce du projet de fusion Weather Investments a perdu sa filiale tunisienne Tunisiana qui est désormais détenue à 100% par le qatari Qtel, et la filiale algérienne est sur le point d'être rachetée par les Algériens. Le gouvernement pourrait formuler une offre de rachat de la filiale algérienne d'Orascom Telecom Holding (OTH) vers le milieu de l'année prochaine, probablement à la fin du mois de juin . L'éventualité d'aller vers l'arbitrage international pour régler le litige Djezzy et les conséquences qui en découleront est un autre argument de Telenor pour persuader d'autres actionnaires de Vimpelcom à rallier sa position. Au-delà du dossier Djezzy, le prix relativement élevé de la transaction constitue l'un des plus importants arguments avancés par Telenor pour rejeter l'opération, selon le Financial Times. 1,8 milliard de dollars est le montant que Vimpelcom doit avancer à Weather Investments, qui obtiendrait également l'équivalent de 4,8 milliards de dollars d'actions de l'opérateur russe. VimpelCom reprendrait également 15 milliards de dollars des dettes d'Orascom et de la filiale italienne du groupe de Sawiris, Wind. L'autre point sur lequel bute cette transaction est la détention par Weather Investments de trois sièges au conseil d'administration du groupe, ce à quoi Telenor s'oppose.