Le Centre hospitalo-universitaire d'Oran vit au rythme des ruptures récurrentes de médicaments essentiels, pour le traitement de nombreuses pathologies graves. Les cancéreux suivant des séances de chimiothérapie, risquent l'interruption de leurs traitements, faute de médicaments nécessaires pour la thérapeutique de cette maladie. Ces ruptures de stocks à répétition concernent une dizaine de médicaments vitaux nécessaires pour le traitement des pathologies graves. Dans la liste des médicaments absents des étals de la pharmacie du CHUO, il y a le «pyrazinamide comp 500 mg», un antibactérien utilisé durant la phase d'attaque du traitement antituberculeux en association avec d'autres anti-infectieux notamment l'isoniazide et la rifampicine. Il est vital pour un tuberculeux de prendre le pyrazinamide de façon régulière, à la même heure chaque jour et pour toute la durée du traitement, même si le patient se sent mieux après quelques temps. Il est fortement déconseillé de suspendre le traitement au risque de faire une rechute ou développer une souche résistante de la tuberculose. Autre médicament touché par la rupture de stocks : la «bléomycine injection 15 mg», un médicament anticancéreux administré en association avec d'autres anticancéreux pour traiter divers types de cancer comme la maladie de Hodgkin, les lymphomes, les carcinomes à cellules squameuses les cancers de la tête et du cou ainsi que celui des testicules. L'«étoposide 100 mg», utilisé pour le traitement de cancers, est aussi introuvable dans la pharmacie du CHUO. On peut citer également dans la liste des médicaments frappés par la pénurie l'«irinotécan», un anticancéreux habituellement utilisé en combinaison avec d'autres médicaments pour le traitement du cancer du colon ou du rectum. D'autres médicaments vitaux viennent se greffer à la liste noire comme la «zidovudine ou AZT», un antirétroviral qui agit en empêchant la multiplication du virus de l'immunodéficience humaine (VIH). La zidovudine, accompagnée d'autres antirétroviraux, est utilisée le plus rapidement possible après une exposition au VIH afin d'empêcher le virus de se propager dans l'organisme et ainsi éviter une infection. Ces pénuries récurrentes touchent la plupart des services de l'Etablissement hospitalier. Les laboratoires du CHUO souffrent notamment de ruptures cycliques de réactifs, mettant les malades dans une situation très critique. Les malades opérés, dont le TP doit être suivi rigoureusement, et les cardiopathes, de façon générale, qui doivent effectuer des analyses pour l'hémostase, vivent le calvaire. Les malades sont contraints, pour ceux qui en ont les moyens, de se rabattre sur des laboratoires privés, mais qui, selon les médecins biologistes du CHUO, ont des résultats aléatoires. D'autres pénuries frappent encore la plupart des services de cet établissement hospitalier. De nombreux fournisseurs auraient avancé comme arguments les difficultés rencontrées depuis la mise en place des nouvelles dispositions de la LFC 2009 à l'origine de ces difficultés d'approvisionnement et en particulier l'instauration du Credoc comme unique moyen de payement des importations.