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Entre spéculation et archaïsmes : La filière avicole un secteur à revoir
Publié dans Le Financier le 30 - 10 - 2010

«Le non ! du ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, aux aviculteurs était prévisible et même les professionnels ne s'attendaient pas à grand-chose». Pour le Dr Nasser Eddine Assal, l'exonération de taxes a montré ses limites par le passé.
Elle a surtout profité aux spéculateurs qui pullulent dans le secteur et notamment dans la filière avicole. L'exonération de 2008 ne s'est pas répercutée sur l'assiette du consommateur. Cela, les organismes professionnels l'ont reconnue aisément. La mesure était donc perçue par le citoyen comme une faveur accordée au seul profit des spéculateurs. C'est probablement pour cette raison, entre autres, que le ministre a refusé d'accéder à la demande des aviculteurs pour cette année. Il reste que l'on ne peut pas laisser la filière avicole qui fut pendant très longtemps, le fer de lance de l'économie agricole, se débattre dans des problèmes inextricables. Cela est d'autant plus vrai que le plan 2009/2014 du secteur prévoit de pratiquement, doubler le ratio de viande blanche qui devrait passer de 8 kg à 14 kg par habitant. A noter que ce niveau est déjà atteint par la Tunisie depuis 2008. A priori lors de sa dernière sortie, le ministre n'a pas fait allusion à un changement de stratégie en la matière. Le maintien du cap suppose donc qu'il y a quelque part une sortie de crise en vue ou, du moins, en préparation. Le ministre l'a d'ailleurs, plus ou moins, annoncé.
Les carences en alimentation
L'amélioration des performances zootechniques, l'indice de consommation, par exemple, qui se traduit par le nombre de kg de protéine végétale nécessaire pour produire un kg de viande, serait d'environ 5 kg pour produire un poulet dont le poids moyen est de 1,75 kg selon les spécialistes. C'est le double ou presque de la norme universellement reconnue. Ce fort indice est synonyme de gaspillage Si par le passé au temps des prix administrés, on fermait les yeux, aujourd'hui cela n'est plus possible, cela coûte trop cher. L'industrie de l'alimentation avicole devra se mettre à niveau et présenter des aliments sous forme de bouchon aux lieu et place de la farine ce qui permettra une réduction notable du gaspillage. C'est là un exemple des problèmes technico-économiques qui font que nos élevages avicoles ne sont pas performants. Il en est de même en ce qui concerne les normes d'habitats et de confort qui sont bien en deçà des normes. Il n'y a pas de petite économie ; tout, absolument tout, devra être revu pour améliorer les performances des élevages avicoles. En fait, la modicité pour ne pas dire la médiocrité des performances des élevages essentiellement privés tient à la nature extensive des processus de production mis en œuvre, caractérisée par un sous équipement chronique des ateliers, une maîtrise insuffisante des conditions d'ambiance, qui se traduisent par un allongement du cycle d'élevage, un gaspillage d'intrants et des taux de mortalité excessifs. Le plus grave, soulignera notre expert, c'est l'inefficacité de la barrière sanitaire qui fait que le recours à l'utilisation de produit vétérinaire et notamment des antibiotiques de manière constante et permanente. Ce qui à terme n'est pas sans conséquence sur la santé publique
Trouver des solutions alternatives
La fixation que l'on fait sur le chapitre alimentation constitue certainement le problème le plus épineux pour la filière et c'est là que des solutions alternatives devront être trouvées rapidement. Au Maroc, par exemple, la farine de luzerne est intégrée à hauteur de 15% de la ration ce qui a permet de réduire la dépendance vis-à-vis du tourteau de soja. Quant à la dépendance vis-à-vis du maïs, des études ont montré que le son de blé produit localement pouvait être intégré dans la ration à hauteur de 15 à 18%, sans contre performances zootechniques. En fait le ministère a déjà reçu des propositions de la part des professionnels. En janvier 2009 lors du symposium sur la nutrition animale organisé à Oran, les experts avaient proposé quelques solutions, entre autres l'appui et l'aide du gouvernement pour la production de blé irrigué, notamment des variétés, tel que le triticale qui nécessite peu d'eau. Selon les prévisions des experts, les besoins en surface à emblaver sont estimés à 200.000 hectares soit moins de 0, 5% de la SAU dont dispose le pays.
Un peu plus d'un après le symposium, alors que les prévisions du Dr Nasser Eddine Assal se confirment, l'Etat ne semble pas avoir réagi et la dépendance de la filière vis-à-vis du marché international semble encore plus forte que jamais. Lors du symposium, les organisations professionnelles envisageaient d'interpeller le gouvernement et de revendiquer, comme première mesure, l'octroi de blé subventionné par le biais d'une filiale à créer au sein de l'OAIC : «Nous devons nous organiser en coopérative pour pouvoir bénéficier d'un quota spécial de blé dénaturé, c'est-à-dire coloré qui ne sera utilisé que pour l'aliment animal…» L'idée semble être tombée à l'eau puisqu'au jour d'aujourd'hui, la seule revendication des organisations professionnelles de l'aviculture est la suppression de la TVA.
La place de l'informel
L'organisation en coopérative, qui avait bien fonctionné par le passé, a aujourd'hui totalement disparu du paysage agricole. C'est là, nous dira-t-on, où le bat blesse. Le secteur est caractérisé par l'informel, il est la proie de spéculateurs présents à tous les niveaux. Selon notre expert, que la colère du ministre fait sourire, «il n'y a aucune coordination encore moins de contrôle entre le secteur du commerce, notamment les importateurs, et le secteur de la production agricole». Sous prétexte de la liberté d'entreprendre, personne ne peut interdire à un importateur d'intervenir sur le marché local même si le dit marché est saturé depuis 2007, un surplus de 430.000 œuf à couver et plus de 70.000 sujets de ponte ont été mis sur le marché, ce qui a totalement désorganisé le marché». Les choses ne semblent pas avoir beaucoup changé et des importateurs peu scrupuleux continuent d'imposer leur dictat. La dépendance des aviculteurs vis-à-vis de ces spéculateurs est due, pour l'essentiel, au fait que l'aviculteur algérien est obligé de recourir au crédit et se trouve contraint de s'adresser à eux pour obtenir à crédit les poussins; l'alimentation et les intrants de tout ordre. Il y a 20 ans, il fallait à peine 100.000 DA pour conduire une bande de 1.000 poussins. Aujourd'hui, il en faut 10 fois plus. Ce n'est donc plus à la portée de tout le monde. Même les banques ne sont pas prêtes à jouer le jeu tant les risques sont grands et la garantie absente. Pour l'exemple, notre expert nous citera la Tunisie qui a réussi son développement avicole, puisque depuis 2001, elle a obtenu l'accréditation et son classement sur la liste «A» des pays pouvant exporter sur l'U.E, ce qui constitue un label de qualité indéniable. Cette réussite, elle la doit à son organisation professionnelle «Le GIPAC» (Groupement Interprofessionnel des Produits Avicoles et Cunicoles) dont la renommée dépasse les frontières du pays. Au niveau de la production, le GIPAC a entrepris des programmes de mise à niveau du secteur, depuis une vingtaine d'années. Ils ont permis une bonne organisation du secteur, une grande et nette amélioration des conditions sanitaires et, par conséquent, une productivité sans cesse croissante. Un modèle qui, selon notre spécialiste, devrait inspirer les professionnels et les pouvoirs publics.


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