«Il faut redynamiser le conseil interprofessionnel avicole (Cnifav).» C'est l'appel du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, fait hier lors de la conférence-débat organisée en marge du 9e Salon international des productions et de la santé animale d'Alger. Le ministre avait passé plus d'une heure de temps à écouter les multiples problèmes de la filière exposés par des professionnels activant dans l'aviculture et qui risque, selon ces derniers, de mettre fin à cette activité. Il s'agit de plusieurs recommandations, entre autres l'étude des possibilités de substitution de l'aliment importé par des produits fabriqués localement. Les professionnels présents ont soulevé également lors de ce débat le problème de la hausse de la TVA sur l'aliment produit localement ainsi que sur les produits avicoles en général. Dans ce cadre, ils ont demandé notamment de supprimer cette taxe (17%) qui profite, selon eux, aux importateurs des matières premières exonérées de TVA. Un autre problème de taille qui pénalise le marché avicole est le marché informel qui accapare, selon certains producteurs, 80% du marché national. La prolifération de ce phénomène est due, d'après eux, à la hausse des taxes. Pour certains, le marché informel est le seul moyen pour subsister, étant donné que les taxes imposées sont lourdes à soutenir. Les problèmes sont multiples et chaque aviculteur souffre à sa manière. Le dernier problème, et non des moindres, concerne la salmonellose. Il s'agit d'une grave maladie qui peut s'avérer néfaste pour la santé publique et dont les agents de contrôle ont tendance à ne pas signaler. Dans ce sens, les vétérinaires sont précis, les volailles atteintes doivent être éliminées par les aviculteurs. Ces derniers sont souvent contraints de ne pas le faire, car aucune indemnisation n'est accordée. La nécessaire concertation Après un débat houleux axé spécialement sur le manque de subvention de la part de l'Etat et la difficulté d'obtention d'agréments, le ministre a fini par donner ses conseils aux professionnels, afin de dépasser leurs contraintes. Il les a donc appels à s'organiser afin de préserver cette filière, classée comme stratégique par l'Etat. «L'aviculture ne peut avancer que si elle est intégrée», a estimé le ministre. Après avoir rappelé que l'objectif de l'Etat, à travers les différents dispositifs de soutien à cette filière, était de libérer tous les moyens et les compétences de chacun des acteurs, M. Benaïssa a souligné que la problématique de l'aviculture «est l'organisation et non pas la technicité ou l'argent». Le Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (Cnifav), selon le premier responsable du secteur, a vraiment besoin d'être redynamisé par les professionnels, qui doivent l'organiser, en ajoutant que «tous les acteurs doivent travailler pour cet objectif». En bref, le ministre renvoie la balle aux acteurs de la filière, qui sont appelés, selon lui, à se concerter pour trouver un compromis sur tous les aspects de la filière. Il a rappelé, par ailleurs, la disponibilité de l'Etat à accompagner financièrement et techniquement les jeunes aviculteurs. Il y a lieu de rappeler que le 9e Salon international des productions et de la santé animale Sipsa-2009, qui s'est clôturé hier a été inauguré mardi, au Palais des expositions des Pins maritimes à Alger, sous le thème de la relance et de l'innovation de l'économie des élevages. Sipsa-2009, qui regroupe également le Salon international de l'élevage et du machinisme agricole, Agrisime, est dédié cette année à la relance de l'économie des élevages, notamment l'aviculture et la filière lait. Ont pris part à cette manifestation 270 exposants dont 85 nationaux spécialisés. Les opérateurs étrangers sont venus d'une vingtaine de pays dont l'Egypte, la Tunisie, le Maroc, la Turquie, l'Allemagne, l'Autriche, la Hollande, la France, la Belgique, le Canada, la Chine, l'Italie et les USA. Les participants à ces deux manifestations professionnelles activent notamment dans le domaine de la fabrication du matériel et des équipements d'élevage bovin et avicole, la production et la transformation du lait ainsi que des produits vétérinaires.