Une fois n'est pas coutume. Mais les élus de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont été pour une fois soucieux de la bonne gouvernance et du partage équitable des richesses. La bonne gouvernance pour faire profiter tous les citoyens des bénéfices de la manne pétrolière. C'était aussi le conseil du Directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, lancé lors d'un Séminaire, organisé à Alger, sous l'intitulé «Ressources naturelles, finance et développement», repris dans la foulée par les députés. Les interventions des élus de l'APN de la dernière session plénière, ont été ouvertement focalisées sur «la nécessité de faire bénéficier les citoyens de l'aisance financière dont jouit actuellement l'Algérie en améliorant leur situation socioprofessionnelle». Lors de la troisième journée de l'examen du projet de Loi de Finances 2011, les problèmes socioprofessionnels dont souffrent les citoyens, notamment au plan local ont eu la part du lion. De son côté, Dominique Strauss-Kahn a appelé à la bonne gouvernance et au partage équitable des richesses dans les pays producteurs de matières premières, lors d'un Séminaire international à Alger. «La gestion responsable des richesses naturelles repose avant tout sur un ferme attachement à la bonne gouvernance», a-t-il déclaré. Il a également rappelé que «la bonne gouvernance aide à ce que les recettes provenant des matières premières profitent à toute la société», jugeant d'ailleurs que la répartition équitable des richesses était le «défi le plus fondamental». Toujours est-il que les politiques socio-économiques se ressemblent toutes et véhiculent les mêmes slogans, souvent instrumentalisés par l'administration se manifestant qu'au moment des échéances électorales. Dans l'atrium de l'APN, des députés se sont interrogés également sur la flambée des prix des produits alimentaires de base, comme les légumes secs, le sucre et les viandes, soulignant que des villages entiers ne sont pas raccordés aux réseaux électriques et de gaz et ne disposent pas de réseau d'assainissement au moment où les députés examinent «le budget de l'ère de l'aisance », selon eux. Ils ont demandé au gouvernement de prendre des mesures adéquates pour imposer le contrôle et lutter contre les spéculateurs tout en encourageant les petits agriculteurs et en renforçant les offices des produits alimentaires de base. Les députés ont soutenu les dispositions contenues dans le présent projet de Loi de Finances qui sont une continuité de celles prises par le gouvernement dans la précédente Loi de Finances. Pour certains députés de l'opposition, le contenu du projet de Loi de Finances est «vide», estimant qu'il vient seulement «rectifier les erreurs». Les députés ont également souligné le retard enregistré dans de nombreux projets vitaux, telles les routes et les infrastructures publiques au niveau de nombreuses wilayas en dépit des sommes colossales dégagées à cet effet dans le précédent programme quinquennal, imputant la cause à « la non maîtrise de la réalisation des projets notamment au niveau des études préliminaires qui, dans la plupart des cas, causent leurs arrêts et leurs réévaluations financières».