Le leadership Entrepreneurial et syndical au féminin reste toujours tabou en Algérie et au Maghreb. La parité est loin d'être un acquis social. Pour y remédier, l'Institut de recherches et de formations de l'ONU, pour la promotion des femmes (Instraw) organise un cycle de réunion ateliers au profit des femmes des pays du Maghreb. Avant-hier, dans la ville balnéaire tunisienne, des syndicalistes femmes d'Algérie, du Maroc et de Tunisie, se sont réunies pour mettre en place un réseau régional qui leur permettrait de remédier à cette présence quasi nulle dans les postes de décision de l'entreprise. Cette rencontre qui s'étale sur deux jours a lieu à l'initiative de l'Institut de recherches et de formation de l'ONU, pour la promotion des femmes (Instraw) conjointement avec un centre de la femme arabe (Cawtar). Dans la foulée de la première rencontre de 2009 au Maroc, cette réunion entre dans le cadre d'un projet lancé en 2008 ayant pour objectif de promouvoir l'accès des femmes aux postes de décision en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Une dernière réunion se tiendra en Algérie pour peaufiner le programme dit de «renforcement du leadership féminin» financé par le gouvernement espagnol, ont indiqué les organisateurs. D'après le Comité féminin de la Centrale syndicale tunisienne (UGTT), il reste beaucoup à faire en matière d'égalité entre hommes et femmes dans le monde du travail et surtout au sein des Centrales syndicales. Malgré des avancées dans les nombres d'adhésions des femmes, celles-ci sont restées «quasi absentes» au sommet de la hiérarchie syndicale, affirme la Tunisienne Radhia BelHadj Zekri dans un rapport «femmes et syndicats dans les pays du sud de la Méditerranée». Son constat de «très faible représentation» dans les postes de décision et de gestion concerne les trois pays du Maghreb, où aucune femme élue n'a jamais occupé la fonction de secrétaire générale, y compris dans les secteurs à forte participation féminine (éducation, santé, textile). En Algérie, l'UGTA ne compte que 5% de femmes parmi ses élus. Quinze d'entre elles ont accédé à la Commission exécutive en 2008. Cela a été possible, grâce à une courageuse campagne de syndicalisation des femmes menée aux quatre coins du pays. Premier bilan d'une campagne porteuse de beaucoup d'espoirs. Paradoxalement, en Tunisie, pays où le statut juridique des femmes est très avancé, aucune femme n'a jamais siégé au sein de la Direction syndicale. Au Maroc, les femmes forment 12% du nombre total des syndicalistes, une présence concentrée dans les services, alors qu'un seul siège est occupé par une femme à l'Exécutif de l'Union marocaine du travail, selon le rapport établi en 2009.