B. Mahmoud La compagnie nationale aérienne Air Algérie vient d'être classée dans la catégorie B (niveau correct) en matière de sécurité aérienne suite à une enquête du site Internet spécialisé (www.securvol.fr). Les enquêteurs se sont basés et sur les avis des voyageurs et sur la banque de données fournie par l'Observatoire de la sécurité aérienne et du tourisme (Obssat) qui note les compagnies aériennes. Sur les 6.200 sociétés de transport aérien déclarées dans le monde, l'Obssat a une visibilité sur 1.480 compagnies regroupées dans 5 classes de sécurité. Le nouveau classement des compagnies aériennes a été effectué selon de nombreux critères de sécurité: âge des avions, maintenance effectuée, nombre d'incidents rencontrés et la matière dont ils ont été traités. Le classement de la compagnie nationale aérienne dans la catégorie B est une vraie performance, vu que cette catégorie compte de grandes compagnies étrangères, à l'exemple d'Air France (déclassé après le crash du vol Rio-Paris), Aigle Azur, Britair, XL Airways et Turkish Airlines. Dans le groupe A (bon niveau) on retrouve les compagnies les plus fiables en matière de sécurité aérienne, notamment asiatiques (Singapore, Qatar, Cathay, Emirates) et la low-cost Easyjet. Parmi les atouts de la compagnie nationale aérienne, il y a d'abord l'extrême maîtrise des pilotes algériens, le lancement d'un programme de modernisation de la flotte et l'obtention de la compagnie de la certification Iata. Après la certification obtenue en juillet 2007, la compagnie aérienne nationale s'est soumise, encore une fois, en 2008, aux conditions rigoureuses de l'Iata en faisant l'objet de l'audit Iosa. Le label Iata (Association internationale de l'aviation civile) dont aucune compagnie aérienne ne saurait s'en passer, à plus forte raison les compagnies africaines qui enregistrent un taux d'accidents inquiétant alors qu'elles ne représentent que 5% du trafic aérien mondial. Le référentiel de l'Iata Air Algérie échappe à cet état de fait, mais n'est pas moins responsable devant les instances du transport aérien international. Dans le cadre de sa restructuration, Air Algérie a procédé, progressivement mais totalement, au renouvellement de sa flotte qui a atteint les 30 appareils des plus modernes, dont des ATR, Boeing 737-800, Boeing 737-600, Airbus 330-200. La certification Iosa (Iata Operational Safety Audit) ne fera que conforter la volonté de l'Algérie qui œuvre en ce sens (plan international pour l'amélioration de la sécurité aérienne) avec, entre autres, l'adoption des systèmes perfectionnés de surveillance du trafic aérien comme le système Trafca (projet de traitement automatique des fonctions de la circulation aérienne). Des efforts restent à faire, notamment pour ce qui est des villes du Sud en termes de pistes d'atterrissage. Nul n'oubliera le dramatique crash de l'avion d'Air Algérie, en mars 2003 à Tamanrasset, qui a fait 102 morts et 1 miraculé. L'Iosa est un programme de qualité, d'intégrité et de sécurité, basé sur des standards internationaux harmonisés qui mutualisent les compagnies aériennes et les autorités de régulation de l'aviation civile sur l'acceptation des rapports d'audit. Il est donc le référentiel commun de l'Iata qui permettra ainsi à Air Algérie de figurer dans la cour des grands, au même titre qu'Air France, Lufthansa, Japan Airlines…qui constituent la «white list». B.M.