On a réellement l'impression que le spectre de Copenhague régnait, un an après, sur Cancun principalement sur l'avenir du protocole de Kyoto. D'intenses tractations étaient en cours pratiquement jusqu'à la dernière minute alors que la conférence onusienne rassemblait les représentants de quelque 190 pays pour convenir de décisions concrètes afin de lutter contre le réchauffement du climat. Le Brésil et la Grande-Bretagne ont été désignés comme médiateurs sur cette question. L'Algérie aussi. Ils devaient œuvrer à rapprocher des positions difficilement conciliables. D'un côté, le Japon a refusé de prolonger son objectif de réduction des gaz à effet de serre au-delà de 2012. Le Canada et la Russie sont également réticents, voire hostiles, à une réduction des émissions de gaz à effet de serre. De l'autre, les pays en développement réclament des Etats riches un nouvel engagement qui prendrait le relais de l'accord de Kyoto à son échéance. Pour les grandes nations émergentes comme le Brésil, la Chine et l'Inde, cette demande est « non négociable ». Parallèlement, les équipes de négociateurs et les ministres présents continuaient de travailler sur les autres dossiers, comme si Kyoto n'existait pas. Lutte contre la déforestation, mécanisme de vérification des actions entreprises par les pays en développement pour réduire leurs émissions de GES, création d'un Fonds vert : les points d'accord possibles ont fait l'objet d'un texte présenté en matinée aux délégations. Des décisions de principe ont été prises sur ces sujets dans l'accord de Copenhague, conclu à la hâte par quelques chefs d'Etat, mais qui n'est pas reconnu par tous les Etats membres de la Convention-cadre de l'ONU sur les changements climatiques (CCNUCC). La conférence visait à rendre les décisions opérationnelles et à les ancrer dans un accord qui engagerait tous les pays, et serait donc un peu plus contraignant. Le chef de la délégation chinoise à la conférence de Cancun et le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon se sont rencontrés mercredi lors de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Cancun, au Mexique. La Chine entendait promouvoir le développement de la conférence, en espérant des résultats positifs et équilibrés. «Sur la question de la diaphanéité, la Chine a adopté une attitude flexible, mais pas de progrès substantiels en matière d'aide financière et de transfert technologique ni sur la question de la seconde période d'engagement dans le cadre du Protocole de Kyoto. La partie chinoise insiste pour mettre en application le Protocole de Kyoto. Ban Ki-moon a qualifié d'»impressionnants» les efforts menés par la Chine pour réduire les émissions polluantes et son attitude positive à la conférence de Cancun. De profondes divergences subsistent quant à l'avenir du protocole de Kyoto, qui fixe aux seuls pays industrialisés des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu'en 2012. Japon, Canada et Russie menacent de ne pas lui donner de successeur si les pays en développement refusent de s'engager eux aussi dans la réduction des émissions. Emmenés par la Bolivie, ces derniers veulent voir au préalable les pays industrialisés adopter des objectifs plus ambitieux pour 2013. Plusieurs délégations ont tracé un parallèle entre l'impasse de Cancun et l'impuissance de Barack Obama à faire adopter une législation sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis, qui donnerait l'impulsion nécessaire au niveau mondial. Cancun s'est fini. Elle aura succédé à Copenhague sans grand succès, malheureusement.