Invité à se prononcer sur la réduction drastique du quota de pêche de thon rouge attribué à l'Algérie, à l'occasion de négociations tenues dernièrement à Paris, le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, M. Abdallah Khanafou, a dû en étonner plus d'un, lors de son intervention, jeudi dernier, sur les ondes de la radio chaîne 3. Alors que toute la presse s'est emparée de cet événement, duquel l'Algérie est sortie grande perdante, dénonçant les attitudes des uns et des autres, et les qualifiant parfois de tractations troubles, le premier responsable du secteur, lui, n'a pas trouvé mieux que d'en minimiser les conséquences. Le quota de l'Algérie a pourtant été divisé par 5, en l'absence de l'Algérie, passant de 680 tonnes l'année dernière à seulement 138 tonnes cette année. Mais d'après le ministre, l'impact de cette réduction sur l'Algérie et sur le secteur de la pêche est minime. « Ce ne sont pas des millions d'euros que nous perdons »a déclaré le ministre. Les seules pertes occasionnées par la réduction du quota de l'Algérie, seraient les taxes que les armateurs payent au Trésor public, et leurs retombées pour un quota total de 618 tonnes, ne reviendrait selon lui qu'a quelques 7 milliards de centimes. « On en a fait un problème qui n'en est pas un.» A-t-il déclaré au micro de la radio algérienne, pointant du doigt au passage le traitement réservé à cet événement par la presse nationale. « C'est une campagne médiatique qui est menée à des fins que nous ne comprenons pas.» A renchérit le ministre à ce sujet. Pis encore, selon M. Khanafou, l'Algérie risque d'être dans l'incapacité de pêcher son quota initial, si celui venait à lui être restitué. « Que nous ayons reçu notre quotas initial, ou que nous gardions le quota qui nous a été attribué, nous sommes en train de préparer la campagne avec les moyens que nous avons, mais il y a des difficultés.» Selon le ministre, les programmes initiés dans le cadre du plan de relance du secteur et les subventions accordées aux armateurs, n'ont pas permis à ces derniers d'acquérir les équipements nécessaires à la pêche du thon. Des mesures seront prises, par ailleurs, à l'encontre des armateurs qui ont bénéficié de subventions sans pour autant participer à la campagne. Enfin, cette année seulement 7 unités pourraient participer à la campane de pêche, le reste des quinze thoniers étant concernés par des affaires en justice. De quoi donner du grain à moudre aux aspirants aux quotas de notre pays. Les Libyens à l'origine de la réduction du quota algérien, «… c'est la fraternité arabe» C'est finalement à la demande des libyens que le quota algérien de pêche de thon rouge a été réduit à l'occasion des négociations de Paris qui se sont déroulées récemment. « Qu'e-st ce que vous voulez, c'est la fraternité arabe.» A déclaré M. Khanafou ironiquement à ce sujet. «Notre quota devait être de 616 tonnes, nous avons été amputé de 418 tonnes, à la demande des libyens, qui ont dit que nous n'avons pas les moyens de le pêcher.» A précisé le ministre. La part enlevée à l'Algérie a été partagée entre quatre pays. A noter qu'aucun cadre du ministère concerné n'a participé à la réunion de Paris. Faute de visas selon M. Khanafou. L'Algérie a tout de même introduit un recours par principe, pour récupérer son quota. La réponse, elle, se fait toujours attendre.