L'affaire des 107 harraga interceptés au large de la côte oranaise, connaît de nouveaux rebondissements. Le passeur présumé, suspecté d'avoir procuré l'embarcation aux candidats à cette traversée clandestine, a été identifié et appréhendé par les éléments de la gendarmerie nationale chargés de cette affaire. Selon nos sources, c'est l'exploitation des informations fournies par les harraga interceptés qui a permis l'arrestation du passeur. Il s'agit de B.M. âgé de 45 ans, pêcheur de son état habitant la localité de Coralès relevant de la commune d'Ain El Turc. Selon, l'enquête, les harraga ont remis des sommes variant entre 70.000 et 100.000 DA à B.M. Si celui-ci a eu à faire ainsi aux 107 candidats à l'émigration clandestine, il a dû encaisser entre 749 millions et 1,07 milliards de centimes. Une recette que même le plus futé des commerçants ne peut réaliser en une seule affaire. B.M. serait donc de ceux qui ne pensent qu'à se remplir les poches sans se soucier le moindre du monde de la vie des jeunes inconscients qu'il met en danger tout en sachant les risques qu'ils encourent dans pareille aventure. Ces passeurs qui exploitent la misère, le ras le bol et parfois la colère des candidats à la « harga » agissent souvent au sein d'une filière composée de plusieurs membres. Décidés à atteindre l'autre rive de la Méditerranée, les harraga ne sont pas toujours des chômeurs qui veulent tenter leur chance ailleurs. Parmi se trouvent parfois des fonctionnaires, des étudiants et même de petits commerçants disposant d'un revenu appréciable et jouissant d'un statut social appréciable dans leur ville. Donc, il n'y aurait pas que le chômage qui pousse les gens à se lancer dans l'aventure, puisqu'il faut réunir une certaine somme pour payer le passeur, que ne peut réunir un chômeur. Il est à signaler que les passeurs organisateurs de départ clandestin seront passibles, selon le nouveau projet de loi adopté par le Conseil des ministres, à une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison ferme. Ce même projet de loi prévoit une peine de six mois de prison pour les harraga. Ce projet de loi, qui devra être entériné par l'Assemblée nationale, prévoit une aggravation de la peine pour les personnes responsables de circuits de migrations illégales, si son auteur a profité de ses fonctions pour commettre le délit où s'il a agi au sein d'un groupe organisé. Rappelons que depuis le début du mois en cours, plus de 180 harraga ont été interceptés au large de la seule côte oranaise.