Délai n Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a fixé l'échéance du 12 décembre comme date limite de dépôt des cahiers des charges pour les laiteries. Alors que la filière lait connaît une crise depuis plusieurs mois, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a nié en bloc l'existence d'une quelconque pénurie de poudre de lait ou son blocage au niveau du port. Interrogé sur les difficultés que rencontre cette importante filière, le ministre a expliqué qu'elle est en train de se structurer. «Nous avons proposé un dispositif pour construire une filière d'une manière durable», a déclaré ce matin, sur les ondes de la Chaîne III, Rachid Benaïssa. En 2009, l'Algérie a consommé 5 milliards de litres de lait, dont 4 milliards sous forme de lait de consommation et 1 milliard sous forme de produits laitiers. Sur ces 5 milliards, 30% sont constitués de lait subventionné qui est proposé à la vente à 25 DA. Selon M. Benaïssa, 139 laiteries ont retiré l'appel et 118 ont déposé leurs candidatures pour conclure un contrat de partenariat avec l'Office national interprofessionnel du lait (Onil). Les études des dossiers tirent à leur fin. Près de 111 ont été retenus, 7 ne l'ont pas été pour diverses raisons. Sur les 111, environ 70 font la collecte de lait, les autres auront un moratoire jusqu'à la fin septembre prochain pour intégrer l'activité de collecte de lait cru. Interrogé sur ce moratoire, M. Benaïssa a expliqué que sur les 111 laiteries retenues, 69 répondent à toutes les conditions, c'est-à-dire qu'elles font du lait avec de la poudre, mais collectent également du lait cru et le valorisent. Selon lui, ces laiteries constitueront la base durable de la filière lait dans notre pays. En revanche, les 42 autres laiteries retenues ne travaillent qu'avec de la poudre de lait. «Nous les appelons à intégrer également le lait cru dans leur production. Toutefois, nous ne voulons pas une rupture brutale. Pour cela, nous leur accordons un moratoire de neuf mois pour qu'elles puissent intégrer du lait cru pour s'intégrer dans la politique nationale», a expliqué M. Benaïssa. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural encourage ainsi l'intégration du lait cru aussi bien au niveau des laiteries que des transformateurs. «Il faut que chacun comprenne que l'avenir de cette filière dépend du niveau de production de lait cru au niveau national», a indiqué le ministre. «Les éleveurs ont bien réagi, puisque nous avons noté l'importation de plus en plus de vaches laitières. Nous sommes passés de 1 200 vaches importées en 2008 à 15 000 en 2009, et, à la fin 2010, nous sommes à 24 000. En outre, la tendance est à la progression», a-t-il poursuivi, soulignant enfin que des primes sont mises en place pour encourager les laiteries qui ne travaillent qu'avec du lait cru, mais aussi celles qui l'intégreront dans leur production.