Le Secrétaire général de l'Association des minotiers privés algériens, M. Réda Hachelef, s'est montré hier optimiste quant au règlement rapide de la crise qui a touché l'approvisionnement des boulangers en farine panifiable. Interrogé par le journal électronique Maghreb Emergent sur cette instabilité qui a marqué le marché de la farine ces derniers mois, M. Hachelaf a assuré qu'avec la décision prise par les pouvoirs publics d'augmenter à 60% le quota destiné aux moulins, au lieu de 50% auparavant, le problème devrait être résorbé. « Logiquement cela devrait régler le problème comme en 2008. Disons qu'on a pratiquement rajouté une journée par semaine. A mon avis, cela devrait rentrer dans l'ordre le temps que les marchés soient alimentés », a-t-il précisé. Questionné sur les raisons de cette crise qui suscité une certaine panique chez les boulangers qui se sont retrouvés à cours de farine pour la préparation du pain, le responsable de l'association des minotiers algériens a fait le parallèle avec les perturbations qu'a connu la branche il y a deux ans. « La tension sur la farine est due à la non linéarité de la demande. C'est-à-dire que la demande augmente en hiver, période où les Algériens consomment beaucoup plus de pain, ensuite elle diminue en été et une bonne partie du mois de Ramadan. Durant l'hiver 2008, nous avons été confrontés à la même situation alors l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) a ajouté des quantités durant cette période », explique-t-il. Ces problèmes apparus en 2008 réapparaissent aujourd'hui alors qu'en 2009 aucune perturbation n'a été enregistrée. Pourquoi ? « En 2009, le pays n'a pas connu les mêmes problèmes. Il n'y a pas eu de tension, parce que la quantité ajoutée par l'OAIC en 2008 a été importée par les privés en raison de la baisse des prix du blé au niveau international. En 2010, nous sommes revenus à la même situation de 2008, c'est à dire que les prix à l'importation sont tellement élevés qu'il est très difficile d'en acheter pour vendre une farine à un prix subventionné », relève M. Hachelaf. Ce dernier s'est félicité, par ailleurs, de la mise en place du Comité interprofessionnel des céréales (CIC) qui regroupe les représentants des pouvoirs publics, des céréaliculteurs, des transformateurs et des boulangers. « Dans le passé, il n'y avait pas le Comité interprofessionnel des céréales (CIC), ni de discussion avec les professionnels de la filière. Mais depuis le début de l'année 2010, nous avons remarqué qu'il y a beaucoup d'échanges, ce qui a permis d'être plus près de l'information et des problèmes qui peuvent surgir pour les régler ou les atténuer », a-t-il ajouté, reconnaissant, à propos des problèmes qui ont surgi récemment, qu'« il y a toujours un décalage entre la prise de décision et son application ». Mais, afin de diminuer la tension rapidement sur le circuit, en attendant les effets des mesures prises en concertation avec tous les intervenants, M. Hachelaf indique que l'organisation qu'il représente a invité les boulangers de s'approvisionner directement auprès des moulins. « Le temps que cette tension s'estompe », affirme-t-il, tout en précisant que les concernés seront ensuite « libres » de « reprendre leurs habitudes de s'approvisionner beaucoup plus chez les distributeurs que chez les minotiers ».