Les minotiers rassurent les boulangers et les consommateurs de la disponibilité de la farine. “Le problème de la farine ne se pose plus”, nous a indiqué le secrétaire général de l'Association des minotiers privés, en saluant, la dernière décision prise par les pouvoirs publics. Le gouvernement a instruit récemment l'Oaic, lors d'un Conseil interministériel, de porter le quota de blé tendre fourni à chaque minoterie de 50 à 60% de leur capacité de trituration en vue “de contenir les spéculations apparues sur la farine” depuis le début du mois de janvier. Ainsi, la quantité mensuelle prélevée par les 250 transformateurs est passée de 3,5 millions de quintaux à 4,3 millions de quintaux. “C'est une bonne initiative, sachant que la demande n'est pas linéaire sur l'année. Il y a des périodes de pic de consommation notamment en hiver. Cette réponse est venue à juste titre pour atténuer la tension sur le produit durant cette période”, souligne le secrétaire général de l'Association des minotiers. Selon lui, le problème lié à la disponibilité de la farine ne doit plus se poser. Il rappelle qu'en 2008, la même problématique s'est déjà posée. Il a fallu que l'OAIC augmente les quotas aux minotiers. Cette année, ce sont les pouvoirs publics qui ont décidé d'augmenter de 10% les quotas fournis aux minoteries. “La tension sur la farine devrait s'atténuer”, rassure le secrétaire général de l'Association des minotiers, annonçant une nouvelle méthode simplifiée d'approvisionnement des boulangers. En effet, les minotiers ont décidé de réserver les quantités supplémentaires pour l'approvisionnement direct des boulangers. “Tous les moyens sont mobilisés pour vendre directement aux boulangers qui souhaitent s'approvisionner chez les minotiers”, indique le secrétaire général de l'Association des minotiers privés, rassurant les boulangers de la disponibilité de la farine suite à la décision du gouvernement d'augmenter les quotas d'approvisionnement des minoteries en blé tendre. Le secrétaire général de l'Association des minotiers privés explique qu'avant cette mesure, les boulangers avaient l'habitude de s'approvisionner auprès des distributeurs. Les boulangers veulent d'ailleurs garder ce schéma d'approvisionnement, jugé plus flexible. “Les boulangers, pour faire du pain, ne peuvent pas se contenter d'une seule qualité de farine. Ils ont besoin d'avoir sous la main deux produits disponibles pour équilibrer selon la qualité de la farine”, explique le secrétaire général de l'Association des minotiers. Du coup les boulangers veulent garder leurs distributeurs. Mais en hiver, la demande étant plus forte, il arrive que des distributeurs ne disposent pas de la farine de tel ou tel minotier. Ils l'achètent alors chez le distributeur qui en dispose. Cette pression de la demande face à la rigidité de l'offre, crée une tension sur les prix. Aujourd'hui, avec l'augmentation des quantités servies aux minotiers, ce problème ne se posera plus. Il faut dire que ce mécanisme de stabilisation a été discuté au sein du comité interprofessionnel des céréales. Cette concertation interprofessionnelle semble aujourd'hui porter ses fruits. Le secrétaire général de l'Association des minotiers privés ajoute que du fait que le blé dur soit subventionné par l'état, les prix du couscous et des pâtes alimentaires produits en Algérie sont moins chers et de meilleure qualité que les produits importés. Les minotiers veulent aller encore plus loin dans l'organisation de la filière de la céréaliculture. Ils ont lancé des pans vers l'amont agricole pour créer des synergies avec les agriculteurs. La réflexion pour la création de réseaux a été lancée, au début de l'année, à Annaba. Les premiers réseaux sont en train de se créer.