Ils ne sont pas ennemis ni plus amis. Les USA et la Chine forment néanmoins un nouveau groupe, le G2 au sein duquel le courant semble aller pas trop mal malgré certaines divergences. Pour l'instant, les dollars prennent le pas sur le reste. Barack Obama, qui rencontre M. Hu pour la huitième fois en deux ans, espère que cette visite jetterait les bases de 30 années de coopération entre Washington et Pékin, et assuré que les Etats-Unis et la Chine, dont les relations se sont tendues l'année passée, en particulier sur les questions monétaires, avaient un «intérêt énorme» à réussir mutuellement. De son côté, a affirmé M. Hu, depuis que le président Obama a pris ses fonctions il y a deux ans, «notre coopération dans de nombreux secteurs a produit des résultats fructueux et nos relations sont parvenues à réaliser de nouveaux progrès». Mais il a aussi formulé une mise en garde voilée à Washington, remarquant que «la Chine et les Etats-Unis devraient respecter leurs choix respectifs de développement et les intérêts primordiaux de chacun». Après une rencontre bilatérale dans le Bureau ovale, les deux dirigeants ont fait assaut de bonne volonté sur la façon d'aplanir leurs divergences commerciales, M. Obama disant son souhait de surmonter les «frictions» et de se débarrasser des «vieux stéréotypes». De nouveaux jalons semblent donc être posés entre les deux pays pour mettre à profit les expériences de l'un et l'autre dans l'intérêt général qui pourrait avoir d'autres résultats probants dans d'autres pays, particulièrement les pays émergents. 45 milliards de dollars La Chine a signé avec les Etats-Unis des commandes commerciales d'une valeur totale de 45 milliards de dollars US, le gros de ces commandes porte sur des avions Boeing. De quoi sauver et maintenir 235 000 emplois américains. Les commandes passées par les Chinois impliquent certaines des plus grosses entreprises américaines, mais également «un nombre grandissant de petites et moyennes entreprises», précise-t-on, tout comme on souligne l'implantation d'usines dans l'Etat de Chicago. En plus de la commande à Boeing, des entreprises chinoises ont conclu 70 contrats représentant 25 milliards d'exportations au départ de douze Etats américains.À elle seule, cette commande permettrait de sauvegarder «plus de 100 000 emplois» aux Etats-Unis, chez Boeing et ses sous-traitants. Un autre gros contrat porte sur la commande de machines-outils destinées aux secteurs des mines et de la construction, devant rapporter 1,4 milliard au groupe Caterpillar et soutenir plus de 7000 emplois américains. Ce n'est là qu'un début d'une coopération qui devrait aller en s'élargissant de plus en plus. «L'Histoire a montré que les sociétés sont plus harmonieuses, qu'elles prospèrent davantage et que le monde est plus juste quand les droits et les responsabilités de tous les pays et de tous les peuples sont respectés», a déclaré M. Obama au cours d'une cérémonie d'accueil. Face à un aréopage d'entrepreneurs américains, M. Hu a pour sa part promis que son pays allait stimuler sa demande intérieure et sa consommation et salué «l'avenir prometteur» du commerce entre les Etats-Unis et la Chine. Normaliser les relations M. Obama devait aussi annoncer la conclusion d'un accord sur la construction d'un centre de formation conjoint en Chine dédié à la sécurité nucléaire et à la lutte contre la prolifération. «Mon espoir, c'est que nous ayons une relation normale», souligne pour sa part Hilary Clinton, tandis que le chef de la majorité démocrate au Sénat et allié de M. Obama, Harry Reid, laissait transparaître la méfiance de bon nombre d'Américains envers la Chine. Il n'empêche que le président américain Barack Obama demande à son homologue chinois Hu Jintao d'ajuster le cours du yuan, qui reste selon lui sous-évalué, et de permettre aux entreprises américaines de se battre à armes égales sur le marché chinois. «J'ai dit au président Hu que nous nous félicitions de la souplesse accrue de la Chine en matière de changes», a déclaré M. Obama lors d'une conférence de presse commune avec M. Hu à la Maison Blanche. Selon lui, la devise chinoise «reste sous évaluée et doit faire l'objet d'un nouvel ajustement» pour faire en sorte que Pékin ne bénéficie pas «d'un avantage indu» sur les marchés internationaux. M. Obama s'est félicité que M. Hu se soit engagé à ce que les entreprises américaines ne fassent pas l'objet de discriminations lors de la passation de marchés publics en Chine.