« Globalement, la période 1995-2009 est marquée par la baisse tendancielle de la part de l'Union Européenne avec les 27 pays (UE27) dans les échanges extérieurs des PM » relève le FEMISE dans son dernier rapport. En 1995, les exportations des PM vers l'UE étaient 1,6 fois plus importantes que les exportations vers le reste du monde et les Importations 1,2 fois plus fortes. En 2009, la part des pays du reste du monde surclasse celle de l'UE, excepté pour les importations de produits manufacturés. L'adhésion dans les années 2000 des 12 nouveaux membres de l'UE n'a pas inversé cette tendance alors que ces derniers participent à hauteur de 8 à 9% à la part relative de l'UE par rapport au reste du monde en 2009. L'UE a toujours été et reste le fournisseur privilégié de produits manufacturés des PM, alors que depuis les années 2000, elle ne représente plus le débouché principal pour cette catégorie de produits. «Ces constatations doivent cependant être nuancées selon les pays considérés » souligne le rapport. Les pays de la Méditerranée ouest (Algérie, Maroc et Tunisie) restent très proches de l'UE, même si une tendance à la baisse, aussi bien pour les exportations que pour les importations, est observée. Les pays de l'Est de la méditerranée (Egypte, Jordanie, Liban, Syrie, Territoires de Palestine) sont plus orientés vers les partenaires du reste du monde, l'UE représentant le tiers des échanges. Le recul de la participation, relative de l'UE aux échanges extérieurs des PM, est confirmé par l'analyse des taux de croissance. La période de croissance la plus faste est située autour des années 2000-2005, aussi bien pour les importations que pour les exportations. « Le recul de la participation relative de l'UE aux échanges extérieurs des PM est confirmé par l'analyse des taux de croissance. La période de croissance la plus faste est située autour des années 2000-2005, aussi bien pour les importations que pour les exportations » relève le FEMISE. Ce constat se vérifie pour tous les pays méditerranéens. Pour le FEMISE, la forte croissance des exportations vers la Chine, (+20% sur la période 1995-2008) ne peut expliquer ce phénomène dans la mesure où ces marchés ne représentent que 2% des exportations des PM en 2009, mais révèle plutôt que les PM cherchent à diversifier leurs marchés d'exportations. Parallèlement, le rapport note une forte régression de la place des marchés américains, de 20% des exportations hors pétrole (23% pour les produits manufacturiers) en 2000 à 11% (13% pour les produits manufacturés) en 2009. Le FEMISE explique, mal aussi, que la croissance des importations des PM d'origine européenne (globalement 2% sur la période 1995-2008) soit toujours inférieure à celle des importations issues des pays du reste du monde (+ 4%) alors que durant la période, le démantèlement tarifaire des PM, vis-à-vis de l'UE est en cours d'achèvement pour la plupart des PM. Le FEMISE avance plusieurs raisons, entre autres la diversification de sources d'approvisionnement des PM avec, en particulier, une montée en puissance constante des fournisseurs chinois (+ 19% sur la période 1995- 2008 et + 39% sur la période 2001-2005), fortement axée sur les produits manufacturés. Selon le rapport, en 2009 la Chine pèse pour 14% des importations de produits manufacturés des PM et 10% des importations hors pétrole. La recherche de sources d'approvisionnement hors UE27 creuse inévitablement le déficit commercial des PM vis-à-vis du reste du monde (-61,5 milliards de dollars en 2009) qui dépasse le déficit avec l'UE (-32 milliards de dollars).Seules l'Algérie et la Syrie, grâce à leurs exportations d'hydrocarbures, enregistrent globalement des soldes positifs avec l'UE. 2,84 milliards de dollars d'investissements directs étrangers en Algérie en 2009. Les flux mondiaux d'IDE ont chuté en 2008 et 2009 en raison de la crise financière mondiale. La part de la région MENA dans les afflux globaux d'IDE est restée faible par rapport aux autres régions émergentes du monde. Les IDE vers les PM ont fortement diminué en 2009 par rapport à 2007 - de 57,9 à 49,9 milliards de dollars, soit un déclin d'environ 16%. Actuellement, explique, le FEMISE « les économies des PM sont confrontées à des marchés de capitaux internationaux plus restreints et à une réduction des financements extérieurs, alors que la suppression du levier financier et l'augmentation de l'aversion au risque ont détourné l'intérêt des investisseurs internationaux de ces économies ». Le FEMISE a divisé en deux groupes les PM, en termes d'attraction des afflux d'IDE. Le premier sous-groupe comprend les pays qui ont réussi à atteindre une croissance considérable des IDE, indépendamment des répercussions de la crise financière mondiale. Dans cette catégorie le FEMISE cite le Liban où les IDE ont plus que doublé entre 2004 et 2009, passant de 1,99 milliards dollars en 2004 à 4,8 milliards de dollars en 2009. L'Algérie et la Syrie se trouvent dans une situation similaire; toutefois, l'augmentation a été moins significative entre 2004-2009, atteignant respectivement 2,84 et 1,43 milliards de dollars en 2009. Le second sous-groupe comprend, quant à lui, les PM qui ont atteint une croissance significative d'IDE avant la crise financière de 2008, mais que cette même crise a affectés. Il s'agit de l'Egypte, de la Turquie, du Maroc, de la Jordanie et de la Tunisie. La contribution des IDE sur les taux de croissance réels du PIB en Algérie n'est que de 2,02% contre 3,57% en Egypte et 4,2% en Tunisie. Par ailleurs, le FEMISE relève que la contribution des IDE à l'investissement intérieur « sont bien moins significatives en Algérie, au Maroc, et en Syrie, avec des moyennes autour de 10% des investissements totaux au cours de la période 2004-2008 », contrairement à l'Egypte, la Jordanie, Tunisie et le Liban.