Si l'on faisait juste la plus simple des opérations arithmétiques, l'on se rendrait compte que chaque citoyen américain est endetté d'une facture qui s'élève à plus de 45.000 dollars. Ceci ne signifie pas que chaque citoyen la doit nécessairement. La note donne à peine une idée de la dette globale qui pèse sur les épaules du pays tout entier. Elle est estimée à plus de 14 mille milliards de dollars. L'Amérique croule donc sous le poids de sa dette qui vient d'atteindre un sommet jamais égalé auparavant. Jusqu'au président Obama d'évoquer la nécessité d'opérer des «choix difficiles» dans les prochains mois pour lutter efficacement contre les déficits et la dette des Etats-Unis, y compris des coupes dans les budgets sociaux et militaires. «Je sais que je vais être la cible de critiques des démocrates et des républicains tout au long de l'année, à cause des choix que je vais obliger le Congrès à examiner de près», a prédit M. Obama. L'Etat fédéral a accusé lors de l'exercice 2010, qui s'est achevé le 30 septembre, un déficit de 8,9 % du produit intérieur brut. La dette publique se rapproche quant à elle des 13.800 milliards, soit plus de 93 % du PIB. Les déclarations de M. Obama interviennent alors qu'il a conclu la semaine dernière avec les républicains du Congrès un accord-cadre sur la question des impôts, prévoyant de prolonger pendant deux ans les cadeaux fiscaux hérités de l'ère Bush, même pour les Américains les plus riches. L'ancien président Bill Clinton est allé en fin de semaine à la rescousse de son successeur, soutenant sans équivoque le compromis fiscal controversé conclu entre ce dernier et les républicains, et la ratification du traité de désarmement START. «À mon avis, c'est un bon projet de loi et j'espère que mes amis démocrates vont le soutenir», a déclaré M. Clinton à propos du compromis fiscal lors d'une conférence de presse impromptue à la Maison-Blanche aux côtés de M. Obama, au terme d'une rencontre entre les deux hommes dans le Bureau ovale. Les élus du Congrès américain devront choisir entre voter une nouvelle augmentation de la limite de dette permise, afin de permettre au gouvernement fédéral de s'endetter davantage, ou demeurer sous le seuil actuel de la dette en faisant des coupes draconiennes dans les dépenses. L'on s'attend à ce que la prise de cette décision entraîne vraisemblablement une bataille virulente entre les défenseurs du déficit et les élus du mouvement Tea Party. Alors que Washington tente de préserver la bonne conduite des affaires gouvernementales et de continuer à honorer ses engagements financiers étrangers, les représentants rejettent le blâme sur le parti adverse pour expliquer la situation économique déplorable du pays. Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a prévenu qu'échouer à augmenter les emprunts, permis au gouvernement fédéral, s'avérerait une «catastrophe» au même titre, ou presque, que les difficultés financières vécues en 2008 et 2009. L'endettement américain représente la somme de tous les déficits actifs depuis la présidence de Georges Washington. Le montant fluctue notamment en fonction de la période de guerre ou de paix qui sévit.