C'est par la daïra d'Oued Tlélat que M. Boudiaf, a commencé sa tournée d'évaluation du programme d'actions lancé à son arrivée à la tête de la wilaya d'Oran. Le 22 novembre dernier, le wali et son staff au grand complet étaient venus dans cette daïra écouter les doléances des citoyens des quatre communes qu'elle regroupe. Une région plutôt pauvre entourée d'un chapelet de douars et qui subsiste par la grâce de l'aumône publique. A sa première visite, le wali avait alors constaté des retards dans la réalisation de nombreux projets. A l'instar du projet de la piscine semi olympique, inscrit dans le programme de 2007. Les travaux qui ont commencé en novembre 2009, devaient s'achever 12 mois plus tard. Or, à ce jour, à peine si les gros-œuvres du bassin sont en voie d'achèvement. La dite piscine ne sera donc réceptionnée, tout au mieux, que vers la fin de l'année en cours. Et ses travaux auront duré 4 ans au lieu des 12 mois prévus. Une situation chronique dans la wilaya d'Oran. Il faut dire aussi, que l'organisation du fameux GNL16, qui a vu la réalisation de nombreux projets, n'a rien apporté aux populations des quartiers et des localités éloignés du lieu du déroulement de la rencontre internationale. L'événement attendu de cette sortie d'évaluation du wali, n'était pas dans la visite des quelques projets locaux, ni même dans la traditionnelle litanie des « milliards dépensés ou en voie de l'être… ». L'intérêt du wali était, semble-t-il, dans le contact direct avec la population qui s'est déroulée dans l'amphithéâtre du lycée local. Lors de son précédent contact avec la population, le wali avait alors « récolté » 18 requêtes écrites dans cette daïra sur 360 pour l'ensemble de la wilaya. Des requêtes auxquelles on a apporté des réponses écrites. Aussi, lors de sa prise de parole, le wali a commencé par mettre les choses au point : « il n'y a pas de solution miracle», a-t-il prévenu. Il reviendra dans son intervention, à plusieurs reprises sur l'obligation faite à tous, élus et responsables de l'administration de recevoir les citoyens, d'écouter leurs doléances et de leur répondre. Il faut « écouter, ouvrir les portes et recevoir les citoyens » dira-t-il à l'attention des responsables qu'il clairement met en garde : « ceux qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas de cette méthode de travail, devront alors démissionner». C'est généralement un type de discours qui va droit au cœur des citoyens, et la salle l'a prouvé par une ovation, à l'évocation de la commune de Sidi Ghalem, une petite bourgade accrochée au flan du Tessala, qui a très longtemps souffert de l'isolement, des affres du terrorisme et de la soif. Le wali, qui avait donné un ultimatum de 15 jours, en novembre dernier aux responsables, a cherché s'il y avait des citoyens de cette bourgade dans la salle. Il n y en avait pas, et M. Boudiaf le reprochera au maire de Sidi Ghalem « Vous ne les avez pas amenés… ». S'ils étaient présents, les habitants de Sidi Ghalem auraient pu dire au wali si, depuis, l'eau était arrivée dans leurs robinets. Le bilan des actions engagées par les différents responsables et relatif à l'état des lieux établi en novembre, lu par le chef de daïra a été, bien entendu, positif. La quasi-totalité des problèmes ont trouvé des solutions, d'autant plus que l'argent était disponible. La daïra d'Oued Tlélat, qui a bénéficié d'une agence de l'emploi, possède une zone industrielle consistante, regroupant des unités tournées essentiellement vers l'agro-alimentaire, mais la main d'œuvre locale n'y trouve que très peu d'emploi en raison de l'absence de qualification chez les jeunes chômeurs, a-t-on relevé. Le centre de formation professionnelle local ne semble pas tourner en fonction des besoins exprimés par les unités de la région. Une préoccupation qu'évoquera le wali, succinctement dans son introduction. Un état de fait que le wali a succinctement évoqué. Bien que la daïra d'Oued Tlélat soit considérée comme étant une région à vocation agricole, et qui bénéficie d'un grand projet d'irrigation d'environ 5.000 ha, à partir de la station de traitement des eaux usées d'El Kerma, la question agricole sera totalement passée sous silence durant cette rencontre. Lors du débat général qui suivra, en sus de leurs problèmes personnels ou ceux de leurs douars respectifs, les interventions des citoyens ont été axées essentiellement sur la non disponibilité des responsables et des élus. Le rapprochement des responsables des citoyens été, pourtant, est un point sur lequel avait particulièrement insisté le wali. « Nous ne pouvons pas résoudre tous les problèmes, mais il faut êtres sincère». dira t'il. C'est peut être là, le point essentiel de la démarche qui consiste à gagner la confiance du citoyen et rendre un soupçon de crédibilité à une administration trop souvent décriée par les administrés. La rencontre des citoyens avec le premier responsable de la wilaya semble une nouvelle tradition dans les mœurs des Oranais, et qui n'a pas l'air de déplaire aux citoyens, mais qui ne manque pas de susciter la crainte chez certains. Car, un habitant qui a remis une lettre au responsable du protocole, a déclaré : « j'ai peur que les responsables locaux ne me fasse payer ma témérité».