La santé animale demeure un grand défi pour lequel tous les pays doivent se préparer. A cette effet, les pays de l'Afrique du Nord (pays du Maghreb et Egypte) comptent instituer un réseau régional de santé animale regroupant ces pays et ceux du sud de l'Europe. Cette future structure aura pour mission de coordonner, dans la région en question, les actions en matière de prévention et de lutte contre les pathologies animales. C'est ce qui ressort de la réunion des responsables nationaux et étrangers du secteur de l'agriculture lors de la réunion technique sur les maladies animales transfrontalières et les zoonoses. Cette rencontre se tient dans le cadre de la 3ème coordination régionale sur la santé animale en Afrique du Nord et en Egypte, à laquelle ont pris part les représentants des pays de l'UMA, de la FAO et de l'Office international d'épizootie (OIE) ainsi que de l'ambassadeur d'Espagne, permettra aux participants de discuter essentiellement de la création de ce réseau incluant en plus des pays de l'Afrique du nord ceux de pays du sud de l'Europe (France, Italie, Espagne, Portugal et Grèce), a indiqué le vétérinaire en chef auprès de la FAO, M. Joseph Domenech. "La création d'un réseau de coordination et d'interaction méditerranéenne est totalement justifiée, mais il faut qu'il s'appuie sur des structures régionales, et le Maghreb est typiquement la région qui doit faire l'objet de ce genre d'approche" du fait qu'il abrite le centre régional de santé animale pour l'Afrique du Nord (CRSA-AN)", a-t-on souligné. Basé à Tunis, le CRSA-AN a commencé ses activités en mai 2007 avec la constitution d'un réseau régional autour de la grippe aviaire qui a frappé durement l'Egypte en 2005 et 2006 et a menacé l'économie de toute la région. A travers ce centre, il s'agit de promouvoir la coordination et l'harmonisation des stratégies de prévention et de lutte contre les maladies animales transfrontalières et les zoonoses, de contribuer à l'amélioration de la gouvernance et de renforcer les capacités des services vétérinaires de la région. Le centre gère, depuis 2007, un projet de lutte et de prévention contre la grippe aviaire, financé par l'Espagne (à hauteur d'un million d'euros) et par les contributions des pays membres du CRSA-AN. De son coté, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a souligné l'importance de l'élargissement de la coopération régionale vers d'autres maladies touchant la région, et ce, après les preuves données en matière de lutte contre la grippe aviaire. Il a appelé, dans ce contexte d'agir rapidement en raison de la menace que représentent ces pathologies pour la sécurité alimentaire, en soulignant que les premières victimes seraient les populations rurales. A propos de la création de ce réseau régional de la santé animale, le ministre a indiqué que son importance réside dans le fait qu'il va intégrer d'autres pays de la rive nord de la méditerranée et permettra d'élargir la coopération vers d'autres maladies menaçant les deux rives. Benaïssa a affirmé par ailleurs que l'Algérie n'a enregistré aucun cas de la ''maladie des petits ruminants'', apparu en 2008 au Maroc, en soulignant que des dispositions de contrôle sont prises au niveau des frontières algéro-marocaines. Ce réseau fera également l'objet d'interactions entre les services de santé animale et ceux de la santé humaine, puisque beaucoup de ces maladies peuvent passer à l'homme. Par ailleurs, le représentant régional pour l'Afrique à OIE, M. Yacouba Samaké, a relevé les difficultés auxquelles fait face le continent africain dans la lutte contre les maladies animales, notamment l'insuffisances des budgets, le caractère obsolète de la législation et les disparités en terme de formation. Nassim.I