K. Issam Les politiques économiques publiques, arrêtées pour résorber le chômage restent toutes sous dimensionnées et n'ont jamais atteint les résultats escomptés, estiment des patrons. Pourtant, les différents mécanismes et programmes déjà appliqués avaient eu un impact positif sur la promotion de l'emploi et la réduction du taux de chômage, qui est passé de 30% en 1999 à 11,3% en 2008 puis à 10% en 2010, selon l'ONS. A l'unanimité, les organisations patronales ont toutes affirmé que ces politiques «n'ont pas influé vigoureusement sur le phénomène du chômage». Pour remédier à ce phénomène qui reste au cœur des revendications sociales, les responsables d'organisations patronales préconisent d'autres solutions. Le président de la CGEA, Habib Yousfi suggère à ce sujet un plan reposant essentiellement sur une démarche économique à travers la promotion des secteurs comme le BTPH, l'Industrie, l'Agriculture et l'Agro-alimentaire. Selon le premier responsable de cette organisation patronale, ces secteurs «pourront offrir d'énormes potentialités pour résorber une quantité importante de chômeurs et faire face à la demande croissante d'emplois». A fortiori, il a conditionné la réussite de la création d'emploi dans ces secteurs par «l'assainissement» de l'environnement des entreprises pour les aider à «mieux se placer sur le marché et à faire face à la concurrence», et par «l'amélioration» ainsi que «l'élargissement» des mesures incitatives déjà existantes afin «d'encourager les promoteurs et les investisseurs à recruter davantage». Pour sa part, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), M'henni Abdelaziz, a lancé un appel pour un dialogue entre l'Etat, les investisseurs et les banques sur les mécanismes à mettre en place pour moderniser l'outil de production ainsi que la réhabilitation du travail productif de manière à créer une économie compétitive et répondre aux besoins du marché de l'emploi. «Avec la dépénalisation de l'acte de gestion, j'espère que les banques pourront prendre plus de risques et accompagner les investisseurs dans leurs projets», a-t-il dit. Il a exhorté les responsables à faciliter l'accès des investisseurs aux crédits bancaires, faisant remarquer que l'accélération du rythme des financements bancaires en direction des projets signifie création de richesses et de nouveaux postes d'emploi. Manque de qualifications Le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohamed Said Naît Abdelaziz, dit «apprécier» les efforts de l'Etat en matière de promotion de l'emploi. «Incontestablement, les pouvoirs publics ont fortement aidé les jeunes à s'insérer dans le monde du travail en tenant compte des spécificités du pays. Certes, cet effort reste insuffisant, mais l'Etat ne peut pas résoudre à lui seul le problème du chômage», a-t-il soutenu. Selon lui, les chefs d'entreprises peinent à trouver des jeunes qualifiés pour occuper certains postes. «La formation universitaire ou professionnelle en Algérie, aujourd'hui, ne répond plus aux réalités du marché du travail», a-t-il estimé. L'Algérie a mis en place des programmes et des mécanismes afin de lutter contre le chômage et promouvoir l'emploi, particulièrement des jeunes, notamment par l'encouragement de l'investissement productif générateur d'emplois, la valorisation des ressources humaines, l'encouragement de la formation qualifiante, la modernisation de la gestion du marché du travail et l'introduction des dispositifs d'aide à la création des PME par les jeunes. Le plan d'action du gouvernement 2010-2014 prévoit de créer, dans le cadre de la lutte contre le chômage, près de 3 millions d'emplois, en application du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. De nouvelles améliorations en faveur des jeunes bénéficiant des dispositifs d'insertion dans le monde du travail ont été décidées par le Conseil des ministres, réuni la semaine dernière.