Une étude de l'Economist Intelligence Unit (EIU) britannique pronostique que la situation économique en Algérie risque d'être marquée par des déséquilibres durant le début de l'année 2011. Le think-tank british s'est contenté de donner des généralités sur l'économie et la politique algérienne. Les principales conclusions économiques contenues dans cette analyse du think-tank britannique de l'Economist Intelligence Unit (EIU), rendue publique avant-hier, portent sur une croissance moyenne de 4,1% durant la période 2011- 2015. Une croissance qui reste bien inférieure eu égard au potentiel du pays: ses ressources et sa démographie, souligne l'étude l'EUI. Cette institution soulignera que la croissance sera soutenue par les programmes d'investissements publics, inscrits dans le quinquennal 2010/14. Sur un autre registre, l'étude britannique prévoit une baisse substantielle de la production du gaz ainsi une déficience des IDE (investissements étrangers) à cause des troubles de ces derniers jours dans la région nord-africaine qui va réduire la croissance à 3,2 %. Le pronostic de l'EUI à moyen terme annonce que le secteur hors hydrocarbures va poursuivre, durant la période 2011-2015, son développement, mais son apport au PIB restera toujours minime. Concernant la pression sur les prix, l'institution soutient qu'elle sera élevée en 2011 et en 2012 à cause d'une demande intérieure robuste et un monopole toujours exercé sur les produits de première nécessité. A fortiori, à cause de l'absence de compétitivité de son commerce extérieur, l'Algérie ne devrait pas profiter de la faiblesse de l'euro pour réduire sa facture des importations, précise l'EUI. Elle prévoit par exemple une hausse de 21% des prix du blé, dont l'Algérie est l'un des principaux importateurs dans le monde. Les turbulences avec la France continueraient ! Quant à la balance commerciale algérienne, elle sera, d'après les analystes britanniques, excédentaire durant la période 2011-2015. L'Algérie profitera des prix élevés des hydrocarbures, notamment le pétrole. On relèvera du document qu'«en dépit d'une forte demande intérieure et des prix élevés des produits de base, en particulier pour les produits alimentaires et de la construction, la facture des importations a été contenue par des mesures strictes du gouvernement pour réduire le dépenses d'importation depuis 2009, ainsi que par une plus forte valorisation du dinar rapport à l'euro ». L'excédent commercial sera en moyenne de 23,4 milliards de dollars durant la période 2011-2015, selon l'EUI. Selon les analystes de l'EUI, l'Algérie continuera à être un allié régional important de l'Occident dans la lutte contre le terrorisme international d'El Qaïda. L'Algérie est, et sera, la principale puissance militaire engagée contre Aqmi au Sahel. Les relations avec l'Union européenne seront stables et sans complications. L'Algérie, qui alimente de quelque 25 % des importations de gaz l'Europe, donne tous les atouts d'une alimentation régulière et sécurisée, à l'encontre de l'autre fournisseur, la Russie dont les approvisionnements demeurent un problème. Malgré la «réussite» des voyages de Jean-Pierre Raffarin en Algérie, la relation avec la France reste tendue, en raison du passé colonial de la France en Algérie, note la même étude. Cette dernière n'omet pas de rappeler que la France est le principal partenaire commercial de l'Algérie. La communauté algérienne en France constituera un atout majeur d'équilibre. Quant aux relations algéro-américaines, elles resteront concentrées sur les questions du terrorisme islamiste de l'AQMI et le secteur des hydrocarbures. L'Algérie sera pour le prochain lustre la force régionale majeure, selon l'EUI qui rappelle dans la foulée que la Russie et l'Algérie ont signé un accord militaire, prévoyant notamment des ventes d'avions de chasse, entre autres armes et armements.