Les experts réunis pour la préparation du sommet de la 19ème Conférence africaine des ministres de l'industrie (CAMI-I9) ont appelé à la création d'un fonds spécial pour le financement de l'industrie africaine, en remettant en cause la disposition des banques commerciales à financier les projets de développement du secteur. Selon des sources proches des organisateurs de l'évènement, «ce que préconisent ces experts sera à l'ordre du jour de la rencontre des ministres africains. En effet, l'industrialisation de l'Afrique nécessite la création d'un fonds spécial consacré au financement de la mise en œuvre des programmes de développement dans le continent, ont affirmé hier à Alger des experts et hauts fonctionnaires africains. ‘'Les banques commerciales «ne sont plus intéressées par le financement des programmes destinés exclusivement au développement, et si elles acceptent de le faire c'est uniquement dans le cadre de crédits à taux élevés'', ont-ils souligné lors des travaux d'une session consacrée à la préparation de l'ordre du jour de la rencontre au sommet de la 19ème Conférence africaine des ministres de l'industrie (CAMI-I9). ‘'D'où la nécessité de créer, selon eux, une banque ou un fonds spécial chargé du financement'' de la mise en œuvre du plan d'action pour le développement industriel accéléré de l'Afrique (AIDA), adopté par les chefs d'Etat et de gouvernement africains en 2008 à Addis-Abeba. Ils ont également recommandé aux ministres des Industries, qui se réuniront mercredi et jeudi prochains à Alger, de créer ‘'une chaîne de banques de développement'' à travers le continent afin de pouvoir financer le développement et de réduire ainsi la pauvreté et le chômage en Afrique. Ces experts ont affirmé, par ailleurs, que les bailleurs de fonds et les donneurs d'ordre sont réticents à accorder davantage de ressources financières aux pays africains tant que les programmes déjà lancés grâce à leur assistance n'ont pas obtenu les résultats espérés. Pour obtenir les fonds nécessaires à son développement, notamment industriel, l'Afrique ‘'doit intégrer le marché financier international et traiter directement avec les bailleurs de fonds et les banques sans qu'il y ait d'intermédiaire'', ont-ils suggéré. Les pays africains doivent, ont-ils dit, veiller à ce que les taux des crédits octroyés soient supportables, car beaucoup d'entre eux se sont retrouvés dans des situations financières critiques et incapables de rembourser leurs dettes, à causes des taux d'intérêts élevés. Ils ont estimé enfin que la réussite de la mise en œuvre du plan d'action AIDA et autres programmes de développement industriel exige une mobilisation de fonds mais aussi une bonne gestion et des ressources humaines qualifiées. La CAMI-19 a pour thème ‘'Promotion de la compétitivité des industries africaines par l'augmentation et l'amélioration de la valeur ajoutée''. Quelque 300 fonctionnaires et experts africains prendront part à la ‘'CAMI-19'', qui a pour thème ‘'Promotion de la compétitivité des industries africaines par l'augmentation et l'amélioration de la valeur ajoutée''.