Le sort de l'Allemand Funkwerk AG en Algérie est désormais scellé. Le groupe allemand a quitté l'Algérie pour aplanir ses pertes, apprend-on. En effet, après son implication dans l'affaire Sonatrach, les activités de Funkwerk AG ont été bloquées depuis 2010 pour ensuite se trouver définitivement à l'arrêt. L'entreprise fait état d'une diminution très importante de son chiffre d'affaires à cause de son «éviction » de l'Algérie. «Les ventes et le bénéfice de 2010 ont été affectés de manière particulièrement négative par les événements politiques en Algérie, qui ont conduit à une dévaluation extraordinaire de Funkwerk», révèle le groupe allemand sur son site Internet. Pour aplanir le déficit, l'entreprise allemande a donc choisi de se retirer définitivement de l'Algérie, apprend-on. Par conséquent, la société mise en équivalence pour les déficiences de 9,1 millions d'euros, pour ses projets en Algérie actuellement, que dans les états financiers de 2010, a donc décidé carrément de se retirer. D'après le bilan détaillé de l'entreprise, les ventes ont une nouvelle fois diminué à cause de la fermeture de la filiale de France ,à raison de 7 millions d'euros et l'arrêt des activités commerciales avec l'Algérie qui causé un préjudice 13 millions d'euros. Genèse Pour rappel, la genèse de l'affaire a commencé, lorsque le directeur du groupe allemand Funkwerk Plettac Contel avait été auditionné 2 fois par le juge d'instruction près le pôle judiciaire de Sidi M'hamed (Alger) chargé de l'enquête dans l'affaire Sonatrach. Il était question de faire le point sur les transferts de fonds de certains inculpés dont des membres de la famille de l'ex-P-DG, ainsi que l'origine des biens acquis à l'étranger. Il avait précisé que la conclusion du contrat entre Sonatrach et son groupe avait été réalisée «sur la base d'une demande formulée par la société concernant un projet de sécurisation des équipements de contrôle et de protection». Son offre a été acceptée vu son importance sur le plan technique, s'est-il défendu, mais Sonatrach aurait exigé, selon lui, un partenariat entre les deux groupes par la signature, en 2006, de 5 contrats portant sur la restauration du siège annexe de Ghermoul, la réalisation d'un complexe industriel à Hassi Messaoud et la signature de 3 contrats pour l'équipement des structures des puits d'extraction d'un système de contrôle. Le montant du contrat a été estimé à 19 millions d'euros avant d'être réduit à 15 millions d'euros. Il a été octroyé de gré à gré sans être soumis à un appel d'offres. Le responsable allemand avait aussi répondu aux déclarations du fils de l'ex-P-DG de Sonatrach, lors de la dernière séance des auditions des mis en cause dans l'affaire suivie de confrontations avec les témoins. Fawzi, le fils de Mohamed Meziane, ingénieur en informatique, avait révélé «avoir passé un contrat de partenariat avec la société Contel à hauteur de 200 actions dont le montant est estimé à 10 millions d'euros». A signaler que Fawzi est actionnaire dans le groupe algéro-allemand Contel Algérie (qui fait partie du groupe Contel Funkwek Plettac). Le magistrat chargé du dossier avait décidé dans une première étape le gel des comptes bancaires du groupe allemand en Algérie dans les agences de BNP Paribas et City Bank. La société était dirigée par Ali Smaïl Djaffar, détenu et poursuivi dans cette affaire. Contel Algérie avait obtenu plusieurs marchés de gré à gré pour l'installation d'équipements de télésurveillance dans les bases pétrolières d'un montant de 120 millions d'euros. L'enquête diligentée par les officiers de la police judiciaire du DRS a révélé qu'une villa située à Paris, d'une valeur de 560.000, euros aurait été offerte par le groupe allemand Funkwerk Plettac Contel à l'épouse de l'ex-P-DG de Sonatrach, vu «l'amitié» qui lie les deux familles, pour permettre à cette dernière de s'installer lors de ses soins en France. Du côté de Funkwerk AG, le directeur des investissements, Jorg Reichenbach, a juste affirmé n'être informé d'aucune malversation concernant sa société. Funkwerk Plettac Electornic GmbH «a seulement reçu et réalisé des contrats sur la base d'engagements réguliers et n'a jamais utilisé de moyens illicites pour obtenir un contrat», avait-t-il précisé.