Ahmed Ouyahia considère que l'accord d'association avec l'Union européenne (UE) constitue une entrave pour le développement de l'économie nationale. Annoncé comme le stimulus nécessaire qui va doper les exportations algériennes, cet accord avec l'UE est devenu une vraie entrave pour le développement de l'économie nationale. D'après le propre aveu des responsables algériens, cet accord était un «leurre». Après plus de cinq années de son entrée en vigueur officielle, cet accord est éreinté par les responsables et experts algériens qui réclament, à l'unanimité, sa révision voire son conditionnement. «L'Accord d'association avec l'UE est dans une démarche qui entrave la relance économique en Algérie», a affirmé Ahmed Ouyahia lors d'un point de presse animé à l'issue de la 4ème session ordinaire du Conseil national de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND). Quelques jours avant cette déclaration des experts algériens ont qualifié la signature de cet accord d'association d'«un véritable génocide» dans le domaine de l'industrie algérienne. Quel est le sort de cet accord avec l'UE qui initialement était considéré comme le stimulus pour la mise à niveau des produits «made in Algérie» ? Que nenni ! Cet accord a été très préjudiciable à l'économie et ce, de l'avis de tout le monde et plus d'un titre. Dans tous les cas de figures, la signature, en 2005, de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) a été un fiasco pour notre économie nationale. C'est d'ailleurs le constat unanime des experts, des chercheurs, des opérateurs économiques et des militants des différents partis politiques qui ont pris part à la journée parlementaire organisée, il y a quelques jours, au parlement, traitant du thème «L'accord d'association et son impact sur l'économie nationale». Selon Ahmed Ouyahia, la partie européenne ne s'est pas fermée au dialogue, loin s'en faut. Ce qui constitue a posteriori une ouverture de négociations entre les autorités algériennes et leurs partenaires européens à ce sujet. «Nous sommes satisfaits de constater que nos partenaires européens affichent un disponibilité à revoir les délais» de mise en oeuvre de l'Accord d'association, a-t-il dit. Le Premier ministre a expliqué que ces négociations ne veulent pas dire «non» à l'association avec l'UE et à la zone de libre échange, affirmant que «l'Algérie n'est pas une île isolée du monde». «Nous voulons pour notre pays des délais qui permettent à notre outil économique de se mettre sur ses pieds et de se fortifier», a-t-il encore précisé. L'Energie pour conditionner l'accord «Le rapport de force a évolué depuis 2002, date de la signature de l'accord d'association et l'occasion est belle pour l'Algérie de poser des conditions aujourd'hui, pour rattraper les grandes concessions passées», a déclaré l'expert algérien, Mustapha Mekidèche. «Le pays a discuté et bouclé les pourparlers autour de l'accord d'association, alors qu'il était en position de faiblesse. La situation s'est inversée, c'est l'Europe qui est en crise actuellement, elle se barricade, à cause de la crise mondiale » a relevé Mustapha Mekidèche. «Et, c'est pourquoi, les Vingt Sept veulent faire aboutir cet accord avant la fin de l'année, pressant l'Algérie. Il y a quelques années, ils n'arrêtaient pas de nous parler de la question du double prix sur le gaz (des tarifs élevés à l'exportation, et faible sur le marché domestique). C'est aujourd'hui, un dossier clos », note le même expert, en se focalisant sur le volet énergie qui devrait, selon lui, influer sur les futures négociations avec les Européens. « C'est le moment d'exiger de l'UE de lier les négociations de cet accord à la circulation des personnes mais aussi au démantèlement tarifaire et au réaménagement du calendrier de la zone de libre échange (la repousser au-delà de 2020, si cela est possible). Et de conclure que l'Algérie « a les moyens de discuter convenablement, aujourd'hui, cet accord stratégique sur l'énergie avec l'Union européenne. » Le démantèlement tarifaire imposé par l'accord d'association n'a finalement profité qu'aux pays membres de l'Union européenne qui ont vu leurs exportations vers l'Algérie augmenter de 80%. Le manque à gagner pour notre pays est estimé à 2,5 milliards de dollars annuellement, signale-t-on. Une telle perte sèche pour le Trésor public est le résultat des mesures de défiscalisation, a-t-on conclu. Quelque 45 produits industriels ont disparu, une quinzaine de filiales relevant du même secteur ont connu une cessation d'activité et pas moins de 400.000 postes d'emplois perdus.