Le décollage économique des pays du sud de la Méditerranée doit s'appuyer sur les talents des diasporas de ces pays installées en Occident, indique une étude du réseau ANIMA Invest Med, citée vendredi par l'agence italienne Ansamed. Intitulée «Diasporas: Passerelles pour l'investissement, l'entreprenariat et l'innovation en Méditerranée». L'étude mesure «le potentiel économique des talents de la diaspora méditerranéenne et propose un plan d'action concret et réaliste pour accélérer leur mobilisation en faveur de leurs pays d'origine», selon la même source. On estime à 10 millions le nombre de migrants originaires des pays de la rive sud de la Méditerranée installés à l'étranger et parmi ces migrants figurent de nombreux talents expatriés, a révélé l'étude. «Les talents des diverses diasporas sont un atout pour les pays méditerranéens dans le contexte de la mondialisation et vivant à l'heure de l'Internet», a-t-on ajouté. Les auteurs de l'étude ont, en outre, affirmé que «les expatriés hautement qualifiés parlent plusieurs langues et possèdent des moyens financiers et une solide expertise acquise dans le monde professionnel à l'étranger tout en conservant des affinités très fortes avec leur pays d'origine». Depuis le milieu des années 90, un nombre grandissant de réseaux professionnels ont été créés par des talents de la diaspora méditerranéenne afin de mutualiser savoir-faire, expérience et carnets d'adresses au service du développement de leur pays d'origine, a souligné la même source. Dans ce sens, l'étude a cité notamment l'investissement et l'apport de capital, l'aide à la création d'entreprise, le transfert d'expertise, la formation, le mentorat, le E-learning, les forums d'échanges et le financement. «L'annuaire MedDiasporas, qui complète cette étude, a permis d'identifier 470 réseaux de diasporas originaires des pays méditerranéens selon trois grandes catégories : monde des affaires (236 réseaux), monde scientifique et technique (63 réseaux) et société civile (173 réseaux)», a-t-on expliqué. Cet annuaire a pour but de «faciliter la mise en contact des réseaux de talents avec les décideurs économiques et politiques méditerranéens», a-t-on souligné. «Auto-organisés au sein de réseaux professionnels au Nord, conscients de leur valeur ajoutée au Sud, les réseaux de compétences sont un levier puissant mais relativement inexploité pour accompagner la modernisation et le rattrapage économique de la région méditerranéenne», a encore affirmé l'étude. Sur le modèle des réussites indiennes ou chinoises, qui ont largement utilisé les diasporas qualifiées pour réaliser leurs avancées technologiques, l'étude montre pourquoi et comment les pays méditerranéens ont intérêt à amorcer avec les réseaux de talents des coopérations nouvelles, pragmatiques et orientées vers la création de valeur ajoutée, selon la même source. L'Algérie en appelle à son élite à l'étranger Pour rappel, le ministre de l'industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, a rencontré jeudi à Paris une partie de la diaspora algérienne en France, dont des membres du Réseau des Ingénieurs-Consultants-Experts franco-algériens (ICE). Il a lancé un appel «du cœur» lors de son dernier point de visite de travail de deux jours à Paris. La rencontre a permis au ministre de rappeler les attentes du gouvernement auprès des membres de la communauté nationale établie en France, notamment en matière de transfert de savoir-faire à travers des partenariats profitables à l'économie nationale. «C'est un appel du cœur que je lance à notre diaspora pour nous aider à accompagner les réformes économiques et sociales menées dans le pays afin de lui permettre de diversifier ses sources de revenus», a-t-il lancé devant un parterre composé essentiellement de chefs d'entreprises, de juristes et d'experts comptables. Le ministre a assuré les différents intervenants lors de cette rencontre que l'Algérie demeure à l'écoute de ses enfants là où ils se trouvent et attend d'eux une ‘'contribution effective à la reconstruction de l'économie nationale''. Il a insisté sur l'apport de ces compétences en matière de formation et d'apprentissage, de partenariat dans la PME et dans les secteurs de la sous-traitance.